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Homme Travaillant à Son Bureau Pendant Sa Retraite Progressive

Comment fonctionne la retraite progressive en 2025 ? conditions, démarches et calculs expliqués

La retraite progressive s’adresse aux assurés proches de l’âge légal de départ à la retraite qui souhaitent aménager leur fin de carrière. Ce dispositif permet de réduire son activité professionnelle tout en percevant une fraction de sa pension, offrant ainsi une transition souple vers la retraite complète. La retraite progressive concerne désormais une grande diversité de profils : salariés du privé, dirigeants assimilés salariés, indépendants, professions libérales. Dans cet article, nous verrons en détail qui peut en bénéficier, quelles sont les conditions à remplir, comment est calculé le montant de la pension, quelles démarches effectuer pour en faire la demande, ainsi que les avantages et limites de ce dispositif.

Qu’est-ce que la retraite progressive ?

La retraite progressive est un dispositif qui permet à une personne de réduire son activité professionnelle en tout en percevant une fraction de sa pension de retraite. Elle s’applique avant le départ définitif à la retraite, et vise à aménager la transition entre vie active et cessation d’activité.

Ce dispositif s’adresse aux assurés qui remplissent plusieurs conditions, notamment un âge minimum, une durée d’assurance suffisante et une activité professionnelle réduite. Le montant de la pension versée est proportionnel à la diminution du temps de travail ou de la rémunération.

Selon le statut professionnel, la condition liée à l’activité s’exprime de manière différente :

  • Les salariés du secteur privé doivent exercer leur activité à temps partiel
  • Les travailleurs indépendants (artisans, commerçants), dirigeants assimilés salariés et professions libérales, qui n’ont pas de durée de travail, doivent réduire leur rémunération pour pouvoir bénéficier du dispositif.

La retraite progressive entraîne une liquidation provisoire des pensions (de base et complémentaire), qui sera recalculée au moment de la liquidation définitive, en tenant compte des droits acquis pendant la période de retraite progressive.

Qui peut bénéficier de la retraite progressive ?

La retraite progressive est désormais accessible à une grande diversité de profils professionnels, grâce à plusieurs évolutions législatives récentes qui ont élargi le champ des bénéficiaires.

Salariés du secteur privé

Traditionnellement, le dispositif s’adresse aux salariés du secteur privé. Ils doivent occuper un poste à temps partiel compris entre 40 % et 80 % de la durée légale ou conventionnelle de travail applicable.

Depuis le 1er janvier 2022, la retraite progressive a également été rendue accessible aux :

  • Cadres au forfait jours, à condition qu’une réduction du nombre de jours travaillés soit actée par avenant au contrat de travail.
  • Mandataires sociaux « assimilés salariés », comme les dirigeants de SAS ou de SA, sous certaines conditions spécifiques.

Professions libérales et indépendants

La réforme de 2023 a élargi le dispositif de retraite progressive aux professions libérales (médecins, avocats, etc.). Les travailleurs indépendants (artisans, commerçants, industriels) y étaient déjà éligibles depuis plusieurs années.

Contrairement aux salariés, ces professionnels n’ont pas de contrat de travail permettant de définir une durée d’activité. Ainsi, pour bénéficier de la retraite progressive, ils doivent réduire leur niveau de rémunération

Quelles sont les conditions pour bénéficier de la retraite progressive ?

Les conditions d’accès à la retraite progressive varient selon votre statut professionnel (salarié, indépendant, profession libérale ou mandataire social). Le principe reste commun : travailler moins tout en percevant une fraction de votre retraite, à condition de remplir des critères stricts.

À noter : Un décret abaissant le droit à la retraite progressive à 60 ans a été publié le 23 juillet 2025. Le texte précise que cette mesure concerne les assurés relevant notamment du régime général et du régime des professions libérales. Ces dispositions s’appliqueront aux pensions prenant effet à compter du 1er septembre 2025.

Salariés : quelles conditions devez-vous remplir ?

Pour bénéficier de la retraite progressive en tant que salarié du secteur privé, vous devez :

  • Avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite moins 2 ans (soit entre 60 et 62 ans selon votre année de naissance)
  • Justifier d’au moins 150 trimestres d’assurance dans tous les régimes de retraite de base ;
  • Travailler à temps partiel, entre 40 % et 80 % d’un temps dans l’entreprise ;
  • Obtenir l’accord de votre employeur pour passer à temps partiel. Celui-ci ne peut refuser votre demande que si la durée de travail souhaitée est jugée « incompatible avec l’activité économique de l’entreprise ».

Les salariés exerçant plusieurs emplois à temps partiel peuvent également en bénéficier, sous certaines conditions.

Dirigeants assimilés salariés : êtes-vous éligible ?

Le dispositif s’adresse aux mandataires sociaux, dirigeants d’entreprise assimilés salariés, comme les présidents et directeurs généraux de SAS ou SA et les gérants minoritaires ou égalitaires de SARL.

Les conditions à remplir sont les suivantes :

  • Le mandat social doit être exclusif (pas d’autres activités professionnelles) ;
  • Le revenu annuel N‑2 doit être supérieur à 40 % du SMIC annuel brut (soit 8 649 € en 2025) ;
  • Avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite moins 2 ans ;
  • Justifier d’au moins 150 trimestres validés dans les régimes de base.

Indépendants : quelles sont les règles spécifiques ?

Les artisans, commerçants et industriels affiliés à la Sécurité sociale des indépendants peuvent accéder à la retraite progressive s’ils remplissent les conditions suivantes :

  • Avoir atteint l’âge légal moins 2 ans ;
  • Avoir 150 trimestres validés dans les régimes de base ;
  • Exercer exclusivement une activité indépendante (pas de cumul avec d’autres statuts) ;

Professions libérales : quelles obligations respecter ?

Depuis la réforme de 2023, les professions libérales peuvent bénéficier de la retraite progressive,

Chaque caisse libérale (CIPAV, CARMF, CARPIMKO, etc.) peut appliquer des modalités spécifiques. Il est conseillé de vérifier les conditions exactes auprès de votre régime.

Par exemple pour la CIPAV, les conditions sont les suivantes :

  • Être âgé de 2 ans avant l’âge légal de départ à la retraite ;
  • Avoir 150 trimestres d’assurance tous régimes confondus ;
  • Exercer une activité libérale exclusive ;
  • Avoir perçu, en N‑2, un revenu d’activité libérale d’au moins 40 % du SMIC annuel brut ;
  • Maintenir un revenu minimum pendant la retraite progressive, supérieur à 40 % du SMIC annuel brut.

Comment est calculée la pension en retraite progressive ?

Pour les salariés

La retraite progressive entraîne une liquidation provisoire des pensions de retraite de base (CNAV) et complémentaire (Agirc-Arrco). Cela signifie que vos droits sont calculés à votre date de départ en retraite progressive et seront recalculés définitivement lors de votre départ en retraite complète, en intégrant les droits acquis entre-temps.

La pension progressive est calculée selon les règles classiques de liquidation, à la date d’effet de la retraite progressive. Elle tient compte de la moyenne des 25 meilleures années de salaire, du nombre de trimestres validés et des points de retraite complémentaire acquis. Si le taux plein n’est pas atteint, une décote s’applique sur la retraite de base et la retraite complémentaire selon le nombre de trimestres manquants.

La fraction de pension versée dépend de votre quotité de travail à temps partiel :

  • Vous continuez à percevoir une rémunération correspondant à votre activité réduite
  • Vous percevez une part de votre retraite complète équivalente à la fraction non travaillée.

Exemple : si vous travaillez à 55 % d’un temps plein, vous percevrez 45 % de votre pension (100 % – 55 % = 45 %).

Pendant la période de retraite progressive, vous continuez à cotiser à la retraite (base + complémentaire) sur votre salaire, ce qui permet d’acquérir de nouveaux droits. Ces droits seront intégrés dans le calcul de votre pension lors de la liquidation définitive.

À noter : si vous le souhaitez, et avec l’accord de l’employeur, les cotisations peuvent être maintenues sur la base d’un temps plein, afin de ne pas pénaliser le montant futur de votre retraite.

Pour les non-salariés et les mandataires sociaux

Que vous soyez artisan, commerçant, professionnel libéral ou dirigeant d’entreprise assimilé salarié, le montant de votre pension progressive est déterminé en fonction de la réduction de vos revenus professionnels. Ces revenus doivent représenter entre 40 % et 80 % de la moyenne des revenus actualisés des cinq années précédant la demande. La pension versée correspondra à la fraction de 60 % à 20 % du montant total de la retraite à taux plein. Par exemple, une baisse de revenus de 55 % entraînera une pension de 45 % du total de la pension.

Pour plus de détails selon votre situation, consultez nos articles dédiés :

Quelles sont les démarches pour demander la retraite progressive ?

La mise en place de la retraite progressive pour un salarié nécessite une demande formelle auprès de sa caisse de retraite. Il s’agit d’une liquidation provisoire de la retraite, soumise à plusieurs justificatifs et à l’accord sur un passage à temps partiel. Les étapes à suivre sont les suivantes :

  1. Vérifiez que vous remplissez les conditions d’âge, de durée d’assurance (150 trimestres)
  2. Concluez un avenant au contrat de travail précisant le passage à temps partiel (entre 40 % et 80 % d’un temps plein). L’accord de l’employeur est nécessaire.
  3. Rassemblez les pièces justificatives suivantes :
    • Un contrat de travail à temps partiel (ou avenant au contrat initial) ;
    • Une attestation de l’employeur précisant la durée de travail à temps complet dans l’entreprise ;
    • Les 12 derniers bulletins de salaire.
  4. Déposez une demande de retraite progressive auprès de votre caisse de retraite

L’employeur peut-il refuser un temps partiel pour la retraite progressive ?

Le salarié qui souhaite bénéficier de la retraite progressive doit exercer une activité à temps partiel. Lorsque le contrat initial est à temps plein. le passage à temps partiel nécessite l’accord de l’employeur. Ce dernier peut refuser la demande de passage à temps partiel dans le cadre de la retraite progressive, mais uniquement s’il justifie que cette organisation du travail est « incompatible avec l’activité économique » de l’entreprise.

Dans ce cas, le refus doit être motivé et notifié par écrit au salarié, avec des explications précises.

Quels sont les avantages et inconvénients de la retraite progressive ?

La retraite progressive est un dispositif attractif pour de nombreux actifs en fin de carrière. Elle permet d’aménager la transition entre vie professionnelle et retraite tout en offrant des garanties de revenus. Toutefois, elle présente aussi certaines limites qu’il est important de connaître avant de s’engager.

Les avantages de la retraite progressive

  • Réduction progressive du temps de travail sans perte complète de revenu : vous continuez à percevoir un salaire complété par une fraction de votre retraite.
  • Souplesse : possibilité d’adapter son rythme de travail à ses capacités physiques, à ses projets ou à sa situation familiale.
  • Maintien du lien professionnel : vous restez en activité, ce qui facilite la transmission des savoirs
  • Acquisition de nouveaux droits : pendant la période de retraite progressive, vous continuez à cotiser, ce qui augmente le montant de votre retraite définitive.

Les inconvénients à anticiper

  • Pension partielle : la retraite perçue est proportionnelle à la réduction du temps de travail. Votre revenu global peut donc diminuer.
  • Complexité administrative : les démarches impliquent plusieurs interlocuteurs (employeur, caisses de retraite), ce qui nécessite des délais.
  • Pas toujours possible : l’accord de l’employeur pour le temps partiel est nécessaire
  • Effet limité à court terme : la retraite progressive n’est accessible qu’à partir de 2 ans avant l’âge légal de départ à la retraite

Quel dispositif choisir en fin de carrière : retraite progressive, cumul emploi retraite ou surcote ?

À l’approche de la retraite, plusieurs dispositifs permettent de poursuivre une activité professionnelle tout en optimisant ses revenus ou en augmentant sa future pension. Il n’est pas toujours évident de s’y retrouver entre retraite progressive, cumul emploi-retraite et surcote, car chacun de ces dispositifs repose sur des règles différentes :

  • La retraite progressive s’adresse aux assurés qui souhaitent réduire leur temps de travail avant la retraite complète, tout en percevant une fraction de leur pension. C’est une solution de transition douce qui permet aussi d’acquérir de nouveaux droits pendant la période.
  • La surcote, quant à elle, concerne les assurés qui remplissent les conditions du taux plein mais choisissent de continuer à travailler au-delà de l’âge légal sans liquider leur retraite. Ils bénéficient alors d’une majoration de leur pension pour les trimestres supplémentaires travaillés.
  • Le cumul emploi-retraite permet à une personne ayant liquidé sa retraite de reprendre ou poursuivre une activité professionnelle tout en percevant 100 % de sa pension. Depuis la réforme de 2023, ce dispositif permet d’acquérir de nouveaux droits, à certaines conditions.

Il est possible, dans certains cas, de cumuler la retraite progressive avec une surcote (si vous dépassez l’âge du taux plein) ou de basculer vers un cumul emploi-retraite une fois la retraite complète liquidée.

Le tableau suivant compare ces trois dispositifs : cumul emploi-retraite, surcote et retraite progressive :

Cumul emploi-retraiteSurcoteRetraite progressive
ObjectifTravailler après avoir liquidé sa retraiteAugmenter le montant de sa pension en continuant à travaillerTravailler à temps partiel tout en percevant une partie de sa pension
Conditions d’âgeÀ partir de l’âge légal de départ à la retraiteÀ partir de l’âge légal et l’atteinte du taux plein2 ans avant l’âge légal de départ à la retraite / à l’âge de 60 ans à partir du 01/09/2025
Condition de durée d’assurancePour le cumul intégral : avoir tous ses trimestres pour taux pleinOui, pour bénéficier du taux plein et déclencher la surcoteAvoir validé au moins 150 trimestres
Liquidation de la retraiteNécessaire au préalable (première liquidation)Reportée volontairementLiquidation provisoire des pensions de retraite
Effet sur la pensionAcquisition de nouveaux droits si conditions remplies (réforme 2023)Majoration pour chaque trimestre travaillé en plus (après le taux plein)Pension partielle versée + acquisition de droits supplémentaires
Montant de pension perçu100 % (pension de base et complémentaire)100 % à la liquidationPartiel, selon le temps partiel (ex : 60 % travail = 40 % pension)
Fin du dispositifLors de la cessation de l’activitéLors de la liquidation effectiveÀ la liquidation complète

La retraite progressive représente une solution intéressante pour aménager sa fin de carrière en douceur. En permettant de réduire progressivement son activité professionnelle tout en percevant une fraction de sa pension de retraite, elle offre une transition souple entre vie active et cessation définitive d’activité. Elle peut aussi permettre d’augmenter ses droits futurs grâce aux cotisations versées durant cette période. Cependant, sa mise en œuvre nécessite de bien comprendre les conditions d’éligibilité, les modalités de calcul, et surtout d’anticiper l’impact financier. Avant de s’engager, il est recommandé de réaliser une simulation du montant de votre retraite progressive.

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C’est un dispositif qui permet à un salarié de réduire son temps de travail tout en percevant une fraction de sa pension de retraite (base + complémentaire). Cette période précède le départ en retraite définitive

La retraite progressive est accessible 2 ans avant l’âge légal de départ à la retraite, soit entre 60 et 62 ans selon votre année de naissance. À compter du 01/09/2025, le droit à la retraite progressive sera accessible à partir de 60 ans.

Il faut :

  • Obtenir l’accord de votre employeur pour passer à temps partiel
  • Avoir au moins 150 trimestres validés
  • Travailler entre 40 % et 80 % d’un temps plein

Vous percevez une fraction de votre pension équivalente à la part non travaillée. Par exemple, si vous travaillez 60 % d’un temps plein, vous recevez 40 % de votre pension.
Voir comment est calculée la retraite progressive pour un salarié.

Oui. Vous continuez à cotiser à la retraite de base et complémentaire. Ces droits acquis seront intégrés lors du recalcul définitif de votre pension au moment de votre départ complet.
Voir Découvrez les démarches pour demander la retraite progressive

Oui, à condition de réduire leur rémunération et de remplir des conditions spécifiques à leur statut. Le dispositif est ouvert à plusieurs catégories de dirigeants et indépendants :

  • Les mandataires sociaux assimilés salariés (président de SAS, gérant minoritaire de SARL, directeur général de SA)
  • Les artisans, commerçants, industriels ainsi que les gérants majoritaires non salariés
  • Les professions libérales, selon les critères fixés par leur caisse de retraite

Directeur associé

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