La retraite progressive s’adresse aux assurés proches de l’âge légal de départ à la retraite…

Départ anticipé pour carrière longue en 2025 : conditions, calcul et démarches pour partir plus tôt à la retraite
Le départ anticipé pour carrière longue permet aux personnes ayant commencé à travailler très jeunes de partir à la retraite avant l’âge légal, sans décote. Pour en bénéficier, il faut répondre à des conditions précises d’âge de début d’activité et de durée d’assurance. Dans cet article, nous verrons à qui s’adresse ce dispositif, quels trimestres sont pris en compte, les démarches à effectuer, l’impact sur le montant de la pension et comment il se distingue des autres dispositifs de départ anticipé.
Qu’est-ce que le départ anticipé pour carrière longue
Le départ anticipé pour carrière longue est un dispositif permettant aux assurés ayant commencé à travailler jeunes de partir à la retraite avant l’âge légal, sans subir de décote sur la pension de base.
Un dispositif réservé aux carrières débutant tôt
Ce mécanisme repose sur deux conditions cumulatives :
- Début d’activité très jeune : le travail doit avoir commencé avant l’âge de 16, 18, 20 ou 21 ans.
L’assuré doit avoir validé au moins 5 trimestres avant la fin de l’année civile de ces âges (ou 4 trimestres si né en octobre, novembre ou décembre) - Durée d’assurance complète (taux plein) : en fin de carrière, l’assuré doit totaliser le nombre de trimestres requis pour la retraite à taux plein, variable selon l’année de naissance (entre environ 167 et 172 trimestres pour les générations récentes)
Le départ anticipé est alors possible à partir de l’âge correspondant à l’âge de début d’activité :
- Dès 58 ans (début avant 16 ans),
- 60 ans (avant 18 ans),
- Entre 60 et 62 ans (avant 20 ans),
- 63 ans (avant 21 ans)
Une pension sans pénalité
Le grand avantage du dispositif est que la retraite est calculée sans décote, même si le départ est anticipé. L’assuré perçoit donc une pension de base à taux plein, identique à celle qu’il obtiendrait à l’âge légal.
À qui s’adresse ce dispositif ?
Ce dispositif s’applique à tous les régimes – salariés du privé, fonctionnaires, professions libérales, indépendants, etc. – dès lors que les conditions de début de carrière et de durée d’assurance sont réunies.
Qui peut bénéficier du départ anticipé pour carrière longue ?
Le départ anticipé pour carrière longue s’adresse aux assurés ayant commencé à travailler très jeunes et ayant cotisé suffisamment de trimestres avant un âge clé, tout en respectant la durée d’assurance requise pour le taux plein.
Avoir commencé à travailler avant un âge seuil
Pour être éligible, il faut avoir démarré une activité professionnelle avant 16, 18, 20 ou 21 ans selon la génération, et avoir validé au moins 5 trimestres avant la fin de l’année civile de cet âge (ou 4 trimestres si l’on est né entre octobre et décembre). Ces trimestres doivent être issus de périodes réellement cotisées (emploi salarié, apprentissage, travail indépendant…) ou assimilées dans certaines limites.
Valider un nombre minimum de trimestres avant l’âge seuil
En plus de l’âge de début d’activité, il faut avoir atteint l’âge minimum de départ anticipé, qui varie en fonction de votre année de naissance (voir tableau ci-dessous).
Par exemple, une personne née en 1964 peut partir au titre de la carrière longue dès 60 ans et 6 mois, contre 63 ans pour l’âge légal de départ à la retraite.
Avoir le nombre de trimestres du taux plein
Enfin, il est indispensable de totaliser le nombre de trimestres exigés pour bénéficier d’une retraite à taux plein, c’est-à-dire sans décote.
Depuis la réforme des retraites entrée en vigueur en septembre 2023, cette durée d’assurance est relevée pour les générations nées à partir du 1er septembre 1961.
Selon votre année de naissance, le nombre de trimestres requis varie désormais entre 167 et 172 trimestres. (Voir notre article dédié au calcul du taux plein).
Âge minimum de départ à la retraite selon l’âge de début d’activité et l’année de naissance :
Âge de début d’activité | CONDITIONS Avoir le nombre de trimestres requis en fin de carrière et : | Âge minimum de départ à la retraite |
Avant 16 ans | Avoir cotisé 5 trimestres avant la fin de l’année civile du 16e anniversaire (ou 4 si vous êtes né au 4e trimestre) | 58 ans |
Avant 18 ans | Avoir cotisé 5 trimestres avant la fin de l’année civile du 18e anniversaire (ou 4 si vous êtes né au 4e trimestre) | 60 ans |
Avant 20 ans | Avoir cotisé 5 trimestres avant la fin de l’année civile du 20e anniversaire (ou 4 si vous êtes né au 4e trimestre) | Vous êtes né entre le 01/09/1961 et le 31/08/1963 : 60 ans Vous êtes né entre le 01/09/1963 et le 31/12/1963 : 60 ans et 3 mois Vous êtes né en 1964 : 60 ans et 6 mois Vous êtes né en 1965 : 60 ans et 9 mois Vous êtes né en 1966 : 61 ans Vous êtes né en 1967 : 61 ans et 3 mois Vous êtes né en 1968 : 61 ans et 6 mois Vous êtes né en 1969 : 61 ans et 9 mois Vous êtes né en 1970 : 62 ans |
Avant 21 ans | Avoir cotisé 5 trimestres avant la fin de l’année civile du 21e anniversaire (ou 4 si vous êtes né au 4e trimestre) | 63 ans |
Quels trimestres sont pris en compte pour le dispositif carrière longue ?
Pour bénéficier d’un départ anticipé au titre de la carrière longue, vous devez réunir le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein (sans décote). Cependant, tous les trimestres validés au cours de votre carrière ne sont pas pris en compte dans ce dispositif. Seuls les trimestres cotisés ou réputés cotisés sont retenus. Voici ce qu’il faut savoir
Les trimestres cotisés sont retenus
Tous les trimestres pour lesquels vous avez effectivement cotisé – que ce soit dans le secteur privé, le public, en tant qu’indépendant – sont pris en compte dans la durée d’assurance requise pour partir en retraite anticipée pour carrière longue. Certaines périodes spécifiques peuvent aussi être comptabilisées notamment les périodes d’apprentissage et les périodes travaillées à l’étranger, si un accord de sécurité social s’applique.
Certains trimestres réputés cotisés sont également admis
Certains trimestres, bien que non issus d’une activité professionnelle effective, sont assimilés à des trimestres cotisés dans le cadre du dispositif carrière longue. La plupart sont comptabilisés dans la limite de 4 trimestres par catégorie. Depuis la réforme des retraites, la liste des périodes reconnues comme réputées cotisées s’est élargie.
Sont notamment inclus les périodes de :
- Service national
- Chômage indemnisé
- Maladie et accident du travail
- Maternité
- Affiliation à l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF)
Les trimestres rachetés ne sont pas pris en compte pour ce dispositif
Les trimestres acquis au titre d’un rachat – qu’il s’agisse d’études supérieures ou d’années incomplètes – ne peuvent pas être pris en compte pour obtenir un départ anticipé pour carrière longue. Ils peuvent servir à atteindre le taux plein, mais pas à réduire l’âge de départ.
Quelles démarches effectuer pour demander un départ anticipé ?
Ce dispositif exige plusieurs étapes clés : vérifier votre situation, demander le cas échéant une attestation officielle, puis déposer votre demande de liquidation en temps utile.
Demande d’attestation carrière longue
Il faut, dans un premier temps, vérifier votre éligibilité et demander la régularisation de votre relevé de carrière pour corriger toute période manquante ou erronée.
Vous pouvez solliciter auprès de votre caisse de retraite une attestation de droit au départ anticipé. Ce document précise si vous remplissez les conditions pour bénéficier d’un départ anticipé au titre de la carrière longue et indique la date possible de départ.
Dépôt de la demande de liquidation de retraite
La demande de liquidation de votre retraite anticipée pour carrière longue doit être déposée au plus tôt 5 mois avant la date de départ souhaitée.
Vous pouvez effectuer cette démarche directement en ligne ou en envoyant un formulaire papier à la caisse de retraite correspondant à votre dernière activité.
Comment le départ anticipé pour carrière longue impacte-t-il le montant de la retraite ?
Ce dispositif permet de partir plus tôt tout en bénéficiant d’une retraite à taux plein, mais il n’ouvre pas droit à la surcote et comporte des limitations en matière de cumul emploi-retraite.
Absence de décote et de surcote
Le départ anticipé pour carrière longue permet de percevoir une retraite sans décote, à taux plein. Toutefois, la surcote n’est pas possible, même en continuant à travailler au-delà de l’âge légal.
Cumul emploi-retraite limité jusqu’à l’âge légal
Après un départ anticipé au titre de la carrière longue, il est possible de reprendre une activité professionnelle.
Cependant, le cumul des revenus d’activité avec votre pension reste soumis à un plafond tant que vous n’avez pas atteint l’âge légal de départ à la retraite : on parle alors de cumul emploi-retraite limité. Les salariés doivent respecter un délai de carence de 6 mois avant de pouvoir retravailler chez le même employeur.
Le cumul intégral n’est autorisé qu’à partir de l’âge légal. Avant cette échéance, vos revenus professionnels ne doivent pas dépasser un certain seuil, sous peine de voir votre pension réduite ou suspendue.
Quelles sont les différences entre les dispositifs de départ anticipé ?
Plusieurs dispositifs permettent une retraite anticipée sous conditions spécifiques. Ils concernent notamment les carrières longues, l’inaptitude, l’incapacité permanente liée à un accident du travail ou une maladie professionnelle et le handicap.
1. Retraite anticipée pour carrière longue
Ce dispositif s’adresse aux personnes ayant commencé à travailler très jeunes (avant 16, 18, 20 ou 21 ans selon les générations) et ayant validé suffisamment de trimestres. Il permet de partir avant l’âge légal à taux plein, à condition de réunir une durée minimale d’assurance en début de carrière et de totaliser les trimestres requis, incluant certains trimestres assimilés
2. Retraite anticipée pour inaptitude au travail
Les assurés reconnus médicalement inaptes à exercer leur métier peuvent partir, dès 62 ans, sans décote, quelle que soit leur durée d’assurance.
3. Retraite anticipée pour incapacité permanente (AT/MP)
Destiné aux victimes d’accident du travail ou de maladie professionnelle, ce dispositif permet un départ dès 60 ans à taux plein avec un taux d’incapacité d’au moins 20 %. Si le taux est compris entre 10 % et 19 %, le départ est possible 2 ans avant l’âge légal.
4. Retraite anticipée pour handicap
Les assurés ayant exercé en situation de handicap avec un taux d’incapacité permanente d’au moins 50 % peuvent bénéficier d’un départ anticipé entre 55 et 59 ans, à taux plein, s’ils remplissent les conditions de durée d’assurance.
Comparaison des principaux dispositifs de départ anticipé à la retraite :
Dispositif | Âge minimum | Conditions principales | Taux de pension |
Carrière longue | 58 à 63 ans selon le cas | Début de carrière très jeune + trimestres suffisants (cotisés ou assimilés, selon génération) | Taux plein (sans décote) |
Inaptitude au travail | Dès 62 ans | Reconnaissance médicale d’inaptitude sans condition de durée d’assurance | Taux plein (sans décote) |
Incapacité permanente (AT/MP) | Dès 60 ans (≥ 20 %) ou 2 ans avant légal (10–19 %) | Incapacité liée à un accident du travail ou maladie pro + exposition à risque pour taux 10–19 % | Taux plein (sans décote) |
Handicap (≥ 50 %) | entre 55 et 59 ans | Incapacité permanente ≥ 50 % + durée cotisée suffisante | Taux plein (sans décote) |
En résumé, le départ anticipé pour carrière longue offre une réelle opportunité de partir à la retraite avant l’âge légal tout en conservant une pension à taux plein. La clé réside dans la vérification précise de vos trimestres et de vos périodes assimilées, afin de confirmer votre éligibilité et de préparer votre demande dans les délais.
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