Le départ anticipé pour carrière longue permet aux personnes ayant commencé à travailler très jeunes…

Retraite à taux plein : combien faut-il de trimestres et comment les obtenir ?
Le taux plein est l’objectif de nombreux futurs retraités, car il garantit une pension sans minoration. Mais combien faut-il de trimestres pour l’atteindre et comment les obtenir ? Cet article vous explique le principe du taux plein, le nombre de trimestres requis selon votre année de naissance, les moyens de valider vos trimestres manquants, l’impact d’un départ anticipé, et les stratégies pour optimiser votre pension, voire la dépasser grâce à la surcote.
Qu’est-ce que le taux plein pour la retraite ?
Le taux plein correspond au montant de pension de base que vous percevez sans aucune minoration (décote). Il correspond à 50 % de votre salaire annuel moyen dans le régime général
Contrairement à l’âge légal de départ à la retraite, qui fixe l’âge minimum (entre 62 et 64 ans selon votre génération), le taux plein dépend de la validation d’un certain nombre de trimestres, dont le seuil varie selon votre année de naissance
Atteindre l’âge légal ne garantit donc pas une retraite à taux plein. Si vous ne cumulez pas assez de trimestres avant 67 ans, votre pension sera définitivement minorée (décote). En revanche, si vous travaillez davantage au-delà de l’âge légal et validez les trimestres exigés, vous pourrez percevoir le montant maximal (taux plein) et éventuellement même bénéficier d’une surcote.
Combien de trimestres faut-il pour le taux plein ?
Le nombre de trimestres nécessaires pour obtenir le taux plein dépend de votre année de naissance. Ce chiffre, appelé durée d’assurance, correspond au total de trimestres que vous devez avoir validés (trimestres cotisés, trimestres assimilés et trimestres de majoration) pour percevoir votre retraite de base sans décote.
Tableau des trimestres requis pour le taux plein en 2025 :
Année de naissance | Trimestres requis |
1958 | 167 trimestres |
1960 | 167 trimestres |
1er janvier – 1 août 1961 | 168 trimestres |
1er sept. – 31 déc. 1961 | 169 trimestres |
1962 | 169 trimestres |
1963 | 170 trimestres |
1964 | 171 trimestres |
1965 | 172 trimestres |
1966 | 172 trimestres |
1967 | 172 trimestres |
À partir de 1968 | 172 trimestres |
Durée d’assurance vs âge du taux plein automatique
Il est important de distinguer :
- La durée d’assurance : nombre de trimestres nécessaires pour obtenir le taux plein avant l’âge du taux plein automatique.
- L’âge du taux plein automatique : fixé à 67 ans dans le régime général. A cet âge, vous obtenez le taux plein même si vous n’avez pas validé tous vos trimestres.
Pour aller plus loin, consultez notre article : Comment est calculée la retraite de base ?
Quel est l’âge du taux plein automatique ?
Dans le régime général, l’âge du taux plein automatique est fixé à 67 ans, quelle que soit votre année de naissance.
Cela signifie qu’à partir de cet âge, votre taux de liquidation est automatiquement fixé à 50 %, même si vous n’avez pas validé tous les trimestres requis.
Un prorata basé sur le nombre de trimestres validés reste toutefois applicable : ainsi, à 67 ans, si vos trimestres acquis sont inférieurs au nombre requis pour bénéficier du taux plein, votre pension sera calculée au prorata.
La pension est donc calculée ainsi :
Pension de base = Salaire Annuel Moyen × 50 % × (Trimestres acquis / Trimestres requis)
Impact si vous avez des trimestres manquants :
- Avant 67 ans : application d’une décote sur le taux de liquidation + prorata selon les trimestres acquis.
- À partir de 67 ans : plus de décote, mais prorata toujours appliqué si carrière incomplète.
Comment valider les trimestres manquants pour atteindre le taux plein ?
Si vous n’avez pas encore acquis tous les trimestres nécessaires pour bénéficier du taux plein, plusieurs solutions permettent de compléter votre durée d’assurance avant le départ en retraite.
1. Travailler comme salarié ou non-salarié
Chaque année, vous pouvez valider jusqu’à 4 trimestres maximum en fonction de vos revenus soumis à cotisations :
- Salariés : validation en fonction du salaire brut soumis à cotisations vieillesse (1 trimestre validé dès que le seuil annuel est atteint).
- Travailleurs indépendants : validation en fonction du revenu déclaré à l’URSSAF ou à la caisse de retraite concernée.
2. Périodes assimilées (sans activité)
Certaines périodes non travaillées peuvent aussi permettre de valider des trimestres :
- Chômage indemnisé : trimestres attribués automatiquement selon la durée de l’indemnisation.
- Maladie ou accident : trimestres validés au-delà de 60 jours consécutifs d’arrêt.
- Maternité : trimestres attribués au titre du congé maternité indemnisé.
- Service militaire : 1 trimestre validé par période de 90 jours de service.
3. Racheter des trimestres
Vous pouvez aussi envisager le rachat de trimestres pour les années d’études supérieures ou les années incomplètes afin de partir plus tôt à taux plein et limiter la décote.
Le coût du rachat dépend de plusieurs facteurs
- Votre âge au moment du rachat
- Votre revenu moyen
- Le type de rachat choisi (taux seul ou taux + durée d’assurance)
Avantages et points de vigilance
- Avantages : possibilité de partir plus tôt à taux plein, suppression ou réduction de la décote, déduction fiscale
- Points de vigilance : coût parfois élevé, à comparer avec le gain futur sur votre pension.
Plus d’informations : Rachat de trimestres : partir plus tôt et améliorer sa retraite
Que se passe-t-il si vous partez avant le taux plein ?
Partir à la retraite avant d’avoir validé tous vos trimestres pour le taux plein entraîne une décote, c’est-à-dire une réduction définitive du montant de votre pension. Cette minoration a pour objectif d’inciter les assurés à travailler plus longtemps afin d’atteindre la durée d’assurance requise.
La décote dans le régime de base
Dans le régime général, la décote s’applique sur votre pension de base.
- Taux de la décote : –1,25 % par trimestre manquant.
- Le calcul retient le plus petit nombre entre :
- Les trimestres manquants pour atteindre le taux plein, et
- Les trimestres restant avant l’âge du taux plein automatique (67 ans).
La décote dans la retraite complémentaire Agirc-Arrco
Dans le régime complémentaire des salariés du privé (Agirc-Arrco), la logique est similaire : partir avant le taux plein entraîne une minoration définitive. Cette réduction dépend de votre âge et/ou de votre nombre de trimestres validés dans le régime de base.
Pour éviter la décote, vous pouvez soit travailler plus longtemps, soit envisager le rachat de trimestres.
Comment dépasser le taux plein pour augmenter votre retraite ?
Une fois que vous avez atteint le taux plein (c’est-à-dire le nombre de trimestres requis pour votre génération), vous pouvez continuer à travailler. Cette prolongation peut augmenter votre pension grâce à deux mécanismes :
La surcote dans le régime général
Dans le régime de base, chaque trimestre travaillé au-delà du taux plein et après l’âge légal de départ augmente définitivement votre pension :
- Taux de surcote : +1,25 % par trimestre supplémentaire cotisé.
- Seuls les trimestres cotisés (activité salariée ou indépendante) sont pris en compte. Les trimestres assimilés (maladie, chômage…) ne sont pas pris en compte.
- La surcote est limitée à 4 trimestres par an.
L’acquisition de nouveaux points dans la retraite complémentaire Agirc-Arrco
En poursuivant votre activité après le taux plein, vous continuez à cotiser à l’Agirc-Arrco.
- Chaque année travaillée génère de nouveaux points qui s’ajoutent à votre compte, ce qui augmente directement le montant de votre retraite complémentaire.
- Ce mécanisme se cumule avec la surcote du régime de base.
Comparatif des effets sur votre pension : départ à taux plein, avec décote ou avec surcote :
Critère | Départ à taux plein | Départ avec décote | Départ avec surcote |
Âge de départ | À partir de l’âge légal (62 à 64 ans selon génération) si tous les trimestres requis sont validés | Avant d’avoir tous les trimestres requis ou avant 67 ans | Après avoir atteint l’âge légal et validé tous les trimestres requis |
Nombre de trimestres validés | Conforme au seuil requis pour votre année de naissance | Inférieur au seuil requis | Supérieur au seuil requis |
Taux de liquidation (régime général) | 50 % du salaire annuel moyen | 50 % – décote (–1,25 % par trimestre manquant) | 50 % + surcote (+1,25 % par trimestre supplémentaire) |
Impact sur la pension | Pension maximale possible selon votre carrière | Pension réduite de façon définitive | Pension augmentée de façon définitive |
Objectif | Atteindre le montant maximal sans minoration | Partir plus tôt malgré une minoration | Augmenter le montant au-delà du taux plein |
Quelles stratégies pour optimiser votre départ à taux plein ?
Atteindre le taux plein ne se résume pas à attendre l’âge légal : il est possible d’anticiper et d’optimiser votre départ pour maximiser vos revenus à la retraite. Voici trois leviers efficaces :
1. Faire un bilan retraite
Un bilan retraite personnalisé permet de :
- Vérifier le nombre de trimestres déjà validés.
- Identifier les périodes manquantes ou mal comptabilisées.
- Déterminer votre âge précis de départ à taux plein selon votre carrière.
Ce diagnostic est une base pour prendre les bonnes décisions et anticiper votre fin de carrière.
2. Simuler plusieurs scénarios de départ
Vous pouvez comparer différentes hypothèses de date de départ à la retraite :
- Un départ dès l’âge légal avec éventuelle décote.
- Un départ au taux plein.
- Un départ après le taux plein pour bénéficier d’une surcote.
Cela vous permet d’évaluer l’impact réel sur le montant de votre pension.
3. Utiliser le cumul emploi-retraite générateur de droits
Depuis la réforme de 2023, le cumul emploi-retraite intégral permet, dans certaines limites, d’acquérir de nouveaux droits et d’augmenter votre pension lors d’une seconde liquidation.
C’est une stratégie intéressante si vous souhaitez :
- Continuer à travailler à temps partiel ou complet.
- Profiter d’un revenu combinant pension et salaire.
- Augmenter encore votre pension à long terme.
Les 5 actions à lancer avant le taux plein :
Action | Objectif |
1. Demander votre relevé de carrière | Vérifier les trimestres validés et détecter les anomalies |
2. Identifier vos trimestres manquants | Prévoir rachat ou poursuite d’activité |
3. Simuler plusieurs scénarios de départ | Choisir entre départ légal, taux plein ou surcote |
4. Évaluer vos droits en cumul emploi-retraite | Préparer un revenu mixte pension + salaire |
5. Consulter un expert retraite | Optimiser financièrement et fiscalement votre départ |
En conclusion : obtenir le taux plein demande de bien connaître vos droits et de planifier votre fin de carrière. En anticipant, en validant vos trimestres manquants et en utilisant les dispositifs comme le rachat de trimestres ou la surcote, vous pouvez partir à la retraite au meilleur moment et maximiser votre pension.
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