La convention collective Syntec encadre les conditions de départ à la retraite, de licenciement ou…
Retraite des cadres : âge, calcul et montant Agirc-Arrco en 2025
À quel âge un cadre peut-il partir à la retraite ?
L’âge de départ à la retraite d’un cadre obéit aux mêmes règles que celles applicables à l’ensemble des salariés du secteur privé. La réforme de 2023 a modifié en profondeur le calendrier de départ et la durée de cotisation.
Age légal de départ à la retraite depuis la réforme de 2023
Depuis le 1er septembre 2023, l’âge légal de départ à la retraite passe progressivement de 62 à 64 ans. Ce relèvement s’applique à tous les salariés relevant du régime général (Cnav) et de la retraite complémentaire Agirc-Arrco.
L’âge exact dépend de l’année de naissance : il augmente de trois mois par génération à partir de 1961, pour atteindre 64 ans à compter des assurés nés en 1968.
Nombre de trimestres requis pour un départ à taux plein
La réforme de 2023 ne se limite pas au recul de l’âge légal : elle allonge également la durée d’assurance nécessaire pour atteindre le taux plein, c’est-à-dire percevoir sa pension sans décote.
Le nombre de trimestres exigé dépend également de la génération. Pour les cadres nés à partir de 1965, il faut désormais justifier de 172 trimestres, soit 43 années de carrière. Les cadres nés avant cette date sont soumis à des paliers progressifs entre 167 et 171 trimestres.
Comment se calcule la retraite d’un cadre ?
Le calcul de la retraite d’un cadre repose sur deux régimes obligatoires :
- la retraite de base du régime général (Cnav ou Carsat selon la région),
- la retraite complémentaire Agirc-Arrco, commune à tous les salariés cadres depuis 2019.
La retraite de base du régime général (Cnav)
La retraite de base fonctionne sur un système de répartition : les cotisations versées par les actifs financent les pensions des retraités. Pour les cadres, les revenus pris en compte pour la retraite de base sont plafonnés au niveau du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS).
La pension de base se calcule selon la formule suivante :
Pension = Salaire annuel moyen × Taux de liquidation × (Trimestres validés / Trimestres requis)
1. Le salaire annuel moyen (SAM)
La Cnav retient la moyenne des 25 meilleures années de salaire, dans la limite du PASS (47 100 € en 2025). Un cadre dont le revenu annuel dépasse ce plafond ne verra pas la totalité de son salaire prise en compte.
- Les années à faibles revenus peuvent être écartées si elles ne figurent pas parmi les meilleures.
- Les montants sont revalorisés pour compenser l’inflation.
2. Le taux de liquidation
Le taux plein est fixé à 50 % du salaire annuel moyen lorsque le nombre de trimestres requis est atteint. Si la durée d’assurance est incomplète, une décote de 1,25 % par trimestre manquant s’applique, dans la limite de 20 trimestres. À l’inverse, un cadre poursuivant son activité au-delà du taux plein bénéficie d’une surcote de 1,25 % par trimestre supplémentaire.
3. La durée d’assurance
Pour les générations nées à partir de 1965, 172 trimestres sont nécessaires pour une retraite à taux plein. Les trimestres peuvent être :
- cotisés (liés à une activité professionnelle) ;
- ou assimilés (chômage indemnisé, maladie, maternité, service national, etc.).
Le calcul de la retraite complémentaire Agirc-Arrco
La retraite complémentaire Agirc-Arrco représente une part essentielle de la pension des cadres, souvent supérieure à la retraite de base. Elle fonctionne selon un système à points, plus directement lié au niveau de revenu.
Chaque année, les cotisations versées sont converties en points selon la formule suivante :
Points acquis = (Salaire soumis à cotisation × Taux d’acquisition) / Prix d’achat du point
Ces cotisations s’appliquent sur deux tranches de salaire :
- Tranche 1 : de 0 à 1 PASS (47 100 € en 2025
- Tranche 2 : de 1 à 8 PASS (376 800 € en 2025)
En 2025 :
- Prix d’achat du point : 20,1877 €
- Valeur du point (service) : 1,4386 €
Lors de la liquidation, la pension complémentaire est calculée ainsi :
Montant annuel = Nombre total de points × Valeur du point
À noter : le dispositif de minoration temporaire de -10 % de la pension complémentaire Agirc‑Arrco (appelé « coefficient de solidarité ») a été supprimé depuis le 1er décembre 2023
Retraite des cadres : comment optimiser le montant de sa pension ?
La pension d’un cadre dépend directement de la durée de carrière, du niveau de salaire et du moment du départ. Au-delà des règles légales, plusieurs leviers permettent d’améliorer le montant final : travailler plus longtemps, cumuler emploi et retraite ou racheter des trimestres manquants.
Surcote : travailler plus longtemps pour augmenter sa pension
Prolonger son activité au-delà du taux plein permet de majorer sa pension de manière définitive. Chaque trimestre supplémentaire travaillé après la durée d’assurance requise ouvre droit à une surcote de 1,25 %, appliquée sur la retraite de base.
Cette hausse est cumulable avec la retraite complémentaire, puisque continuer à travailler permet aussi d’acquérir de nouveaux points Agirc-Arrco.
Les principaux avantages de la surcote :
- Augmentation durable du montant de la pension de base, sans limite de durée.
- Acquisition de points supplémentaires dans le régime complémentaire.
Ce mécanisme récompense donc la poursuite d’activité. Il constitue une option intéressante pour les cadres souhaitant différer leur départ tout en valorisant leurs dernières années de revenus.
Cumul emploi-retraite : conditions et avantages
Le cumul emploi-retraite permet de percevoir sa pension tout en continuant à travailler. Depuis la réforme de 2023, ce dispositif est assoupli et peut même donner lieu à de nouveaux droits à retraite sous certaines conditions.
Deux formules existent :
- Le cumul intégral : accessible si le cadre a liquidé toutes ses pensions (base et complémentaire) et remplit les conditions du taux plein. Dans ce cas, il peut cumuler sans plafond revenus d’activité et pensions.
- Le cumul partiel : applicable lorsque les conditions du taux plein ne sont pas réunies. Le revenu total (salaire + pension) ne doit alors pas dépasser un certain seuil, fixé à 160 % du SMIC ou au dernier salaire brut d’activité.
Les avantages du cumul emploi-retraite sont nombreux :
- Maintenir une activité professionnelle progressive après la retraite.
- Améliorer le revenu global pendant la transition.
- Depuis septembre 2023, les cadres en cumul intégral peuvent générer de nouveaux droits à retraite grâce à la seconde liquidation : les trimestres et points acquis après le départ sont désormais pris en compte pour une pension complémentaire supplémentaire.
Rachat de trimestres : opportunités fiscales et rendement
Le rachat de trimestres (ou versement pour la retraite) permet de compléter sa durée d’assurance pour atteindre plus rapidement le taux plein. Cette option s’adresse particulièrement aux cadres ayant interrompu leur carrière pour des études longues, un séjour à l’étranger ou une période d’inactivité.
Deux types de rachats sont possibles :
- Les années d’études supérieures validées par un diplôme reconnu.
- Les années incomplètes comportant moins de 4 trimestres cotisés.
Le coût du rachat dépend :
- de l’âge du cadre au moment de la demande,
- de son revenu annuel moyen,
- et du nombre de trimestres rachetés (jusqu’à 12 au maximum).
Les sommes versées sont déductibles du revenu imposable, ce qui en fait une opération fiscalement avantageuse. Pour les cadres à hauts revenus, le gain financier peut être significatif : le rachat réduit la décote sur la pension tout en générant une économie d’impôt.
Avant toute décision, il est toutefois recommandé de simuler le rapport coût/bénéfice, car le rendement du rachat varie selon l’âge, la fiscalité et la date envisagée de départ.
L’intérêt d’un audit retraite personnalisé
Optimiser sa retraite ne se limite pas à additionner des trimestres ou à repousser son départ. Chaque situation est unique : niveau de revenus, carrières mixtes (France/étranger), rachats déjà effectués, dispositifs d’épargne retraite, choix du moment de liquidation.
Un audit retraite personnalisé permet de :
- analyser en détail la carrière et identifier les anomalies (périodes manquantes, trimestres non validés) ;
- simuler différents scénarios de départ (à 62, 63, 64 ou 65 ans) avec estimation du montant net mensuel ;
- mesurer l’impact fiscal et social des options retenues (surcote, cumul emploi-retraite, rachat, PER, indemnité de fin de carrière etc.) ;
- définir une stratégie de fin de carrière adaptée à la situation du cadre (départ négocié, indemnisation France Travail, réduction d’activité, retraite progressive..).
Pour un cadre, anticiper ces choix 3 à 5 ans avant le départ est souvent la clé d’une retraite mieux préparée et mieux valorisée.
Comment demander sa retraite quand on est cadre ?
La demande de retraite constitue l’étape finale d’une carrière. pour un cadre, elle nécessite de coordonner plusieurs démarches auprès de la Cnav pour la retraite de base et de l’Agirc-Arrco pour la retraite complémentaire
Démarches auprès de la Cnav et de l’Agirc-Arrco
Les démarches de départ à la retraite ont été simplifiées grâce à la demande unique en ligne accessible sur le portail www.info-retraite.fr. cette plateforme permet de transmettre une seule demande valable pour l’ensemble des régimes auxquels le cadre a cotisé.
La demande de retraite peut être déposée en ligne, depuis l’espace personnel de l’assuré sur www.lassuranceretraite.fr. Il est également possible d’adresser un dossier par courrier, à l’aide du formulaire officiel.
Chaque caisse de retraite (Cnav pour la retraite de base, Agirc-Arrco pour la complémentaire) vérifie la carrière, calcule les droits acquis, puis adresse une notification de retraite mentionnant la date de mise en paiement et le montant attribué.
Les pensions sont ensuite versées chaque mois par virement bancaire :
- la retraite de base est versée à terme échu, c’est-à-dire au début du mois suivant ;
- la retraite complémentaire Agirc-Arrco est versée d’avance, au début du mois concerné.
Exemple : pour le mois de janvier, la retraite de base est versée début février, tandis que la retraite complémentaire Agirc-Arrco est versée début janvier.
À savoir : pour les cadres ayant exercé une partie de leur carrière à l’étranger, il est important de vérifier que les périodes d’expatriation figurent bien sur le relevé de carrière. Si ces périodes n’apparaissent pas, une demande spécifique doit être adressée à la caisse de retraite française (Cnav ou Carsat) pour en obtenir la validation.
Calendrier à respecter avant le départ
La préparation d’un départ à la retraite ne s’improvise pas. idéalement, il faut entamer les démarches entre 6 et 12 mois avant la date prévue de départ, afin de disposer du temps nécessaire pour corriger d’éventuelles anomalies.
Voici les principales étapes à suivre :
- 12 à 18 mois avant : vérifier l’intégralité de son relevé de carrière et de demander une régularisation en cas d’anomalie, notamment pour les trimestres manquants, les revenus non reportés ou encore les points Agirc-Arrco mal calculés.
- 9 à 6 mois avant : simuler le montant de la future pension. Cette étape aide à définir la date optimale de départ (avec ou sans surcote).
- 5 mois au plus tôt : déposer la demande officielle de retraite sur le portail en ligne, en précisant la date de départ souhaitée (1er jour d’un mois civil)
- 1 à 2 mois avant : vérifier la réception de la notification de retraite et le montant communiqué par les caisses. il est important de contrôler le calcul des droits et la prise en compte de la totalité de la carrière.
Un cadre proche de la retraite doit également anticiper la transition professionnelle : départ progressif, cumul emploi-retraite, ou rupture du contrat de travail par accord négocié avec l’employeur.
Les cadres ont-ils droit à des avantages spécifiques à la retraite ?
Les cadres bénéficient souvent de dispositifs et d’avantages spécifiques liés à leur statut et à leur niveau de rémunération. ces compléments, mis en place par l’entreprise ou choisis à titre individuel, permettent d’améliorer le niveau de vie à la retraite et de faciliter la transition entre activité et inactivité.
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