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Retraite progressive des mandataires sociaux : conditions, avantages et démarches en 2025

Depuis 2022, la retraite progressive est accessible aux mandataires sociaux assimilés salariés. Ce dispositif leur permet de réduire progressivement leur activité tout en percevant une part de leur pension, avant une liquidation complète de leurs droits. À travers cet article, nous verrons qui peut en bénéficier, quelles sont les conditions à remplir, comment est calculé le montant de la pension, quelles démarches effectuer, quels sont les avantages et les limites à connaître.

Qui sont les mandataires sociaux éligibles à la retraite progressive ?

Depuis le 1er janvier 2022, la retraite progressive est accessible aux mandataires sociaux assimilés salariés. Cela marque un élargissement du dispositif, initialement réservé aux salariés classiques, et constitue une opportunité pour les dirigeants souhaitant alléger progressivement leur activité tout en sécurisant une partie de leurs revenus.

Un mandataire social est une personne physique investie d’un mandat de représentation d’une société (président, gérant, directeur général…). Contrairement aux salariés classiques, il ne dispose pas d’un contrat de travail, mais certains sont rattachés au régime général de la sécurité sociale, ce qui leur donne le statut d’assimilé salarié.

Les dirigeants concernés sont :

  • Les présidents et directeurs généraux de SAS ou de SASU
  • Les gérants minoritaires ou égalitaires de SARL
  • Les directeurs généraux de SA

Les mandataires sociaux rattachés au régime des non-salariés (TNS) – tels que les gérants majoritaires de SARL ou les professions libérales – peuvent également bénéficier de la retraite progressive, mais selon des modalités spécifiques à leur statut. Pour en savoir plus :
La retraite progressive des professions libérales
La retraite progressive des artisans et commerçants

Quelles sont les conditions d’accès à la retraite progressive ?

Le dispositif de la retraite progressive est encadré par des conditions précises, tant sur le plan de l’âge, de la durée d’assurance que de la nature de l’activité exercée. Les critères d’éligibilité à la retraite progressive pour les mandataires sociaux assimilés salariés sont les suivants :

  • Exercice exclusif d’un mandat social
    Le dirigeant ne doit exercer qu’un seul mandat. Cette exigence vise à éviter le cumul d’activités qui rendrait difficile l’évaluation de la réduction de l’activité professionnelle.
  • Affiliation au régime général
    Seuls les mandataires sociaux assimilés salariés (et donc affiliés au régime général de la Sécurité sociale) sont concernés. Les dirigeants relevant d’un régime indépendant (comme la SSI ou la CNAVPL) peuvent être éligibles sous d’autres conditions spécifiques.
  • Revenus supérieurs à 40 % du SMIC
    Le revenu issu du mandat social doit être supérieur à 40 % du SMIC calculé sur la base d’un temps plein. Pour l’année 2025, cela représente 8 649 € brut minimum. Cette condition est appréciée sur le revenu de l’avant-dernière année civile précédant la demande.
  • Âge minimum requis
    Le bénéficiaire doit avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite diminué de 2 ans. Par exemple, si l’âge légal est de 64 ans, la retraite progressive est accessible dès 62 ans.
    Mise à jour 2025 : un décret publié le 23 juillet 2025 abaisse ce seuil à 60 ans pour les assurés du régime général et des professions libérales. Cette mesure s’appliquera aux pensions prenant effet à compter du 1er septembre 2025.
  • Durée d’assurance minimale
    Le demandeur doit justifier d’au moins 150 trimestres validés dans tous ses régimes de retraite de base

Quel est le montant de la retraite progressive pour un mandataire social ?

Le montant de la retraite progressive versée à un mandataire social dépend directement de la réduction de ses revenus professionnels. Contrairement aux salariés pour lesquels la baisse d’activité se mesure en temps de travail, chez les dirigeants, c’est la baisse de rémunération qui sert de référence.

Un calcul proportionnel à la baisse de revenus

Le montant de la pension de retraite est déterminé en fonction de la diminution des revenus professionnels et correspond à un pourcentage de la pension de base et complémentaire.

Les revenus de mandataire social doivent se situer entre 40 % et 80 % de la rémunération antérieure. Cela signifie que la part de retraite progressive versée varie entre 20 % et 60 % de la pension totale à laquelle le dirigeant pourrait prétendre.
Par exemple, si le dirigeant réduit ses revenus de 55 %, la pension de retraite correspondra à 45 %.

Comment sont évalués les revenus de référence ?

La rémunération de référence servant au calcul est établie à partir de la moyenne actualisée des revenus professionnels des 5 années civiles précédant la demande de retraite progressive, uniquement des revenus soumis à cotisations sociales hors dividendes

Quelles sont les démarches à effectuer ?

Le recours à la retraite progressive pour un mandataire social nécessite une procédure spécifique, distincte de celle des salariés classiques. En raison de l’absence de contrat de travail et de la particularité du statut de mandataire, les démarches doivent être anticipées,

Quand faire la demande ?

Le départ en retraite progressive ne peut prendre effet qu’au 1er janvier de l’année suivant le dépôt de la demande. Il est donc essentiel d’anticiper la constitution du dossier et son envoi avant la fin de l’année civile précédant l’entrée dans le dispositif.

Les documents à fournir

Le mandataire social doit transmettre un dossier complet comprenant :

  • Un formulaire de demande de retraite progressive avec les justificatifs requis
  • Une déclaration sur l’honneur attestant qu’il n’exerce qu’un seul mandat social à titre exclusif
  • Les déclarations fiscales ou bulletins de salaire des cinq années civiles précédant la demande

Calcul et ajustement de la pension

Durant la première année et demie de retraite progressive, la pension est versée à titre provisionnel, à hauteur de 50 % de la pension totale estimée. Puis, à partir de la deuxième année, et chaque année ensuite la caisse de retraite procède à une régularisation en comparant Les revenus réellement perçus l’année précédente à la moyenne des revenus des 5 années de référence

L’écart peut donner lieu à un supplément de pension ou à une reprise sur pension, si les revenus étaient finalement plus élevés.

A noter : les cotisations de retraite peuvent être calculées sur la base d’un équivalent temps plein. Cela permet au mandataire social de bénéficier d’une retraite définitive d’un montant équivalent à celui qu’il aurait perçu s’il avait conservé son niveau de rémunération.

Quels sont les avantages et limites pour un mandataire social ?

Le dispositif de retraite progressive désormais accessible aux dirigeants assimilés salariés, présente de véritables atouts, mais aussi des contraintes à bien anticiper.

Les avantages à connaître

  • Maintien partiel de l’activité professionnelle : le mandataire peut continuer à piloter son entreprise tout en bénéficiant d’une fraction de sa pension de retraite. Cela permet de rester actif tout en allégeant son rythme de travail.
  • Perception simultanée d’un revenu et d’une pension : le cumul des revenus professionnels réduits et de la pension progressive assure un niveau de ressources stable
  • Acquisition continue de droits à retraite : le mandataire social continue à acquérir des droits à la retraite, les cotisations retraite peuvent être maintenues sur la base d’un temps plein, permettant de continuer à augmenter sa pension finale, comme s’il n’y avait pas eu de réduction d’activité.
  • Souplesse dans la gestion de fin de carrière : le dispositif offre une flexibilité pour organiser la transmission de l’entreprise ou former un successeur.

Les limites à prendre en compte

  • Exercice exclusif d’un seul mandat social obligatoire : la condition d’unicité du mandat limite l’accès pour les dirigeants cumulant plusieurs fonctions
  • Absence de contrat de travail : contrairement aux salariés, les mandataires sociaux ne peuvent pas justifier d’une réduction de temps de travail. La baisse d’activité est appréciée uniquement par la baisse de rémunération, ce qui peut poser des difficultés pratiques
  • Versements provisionnels et régularisation annuelle : la pension est versée à titre provisoire puis ajustée chaque année. En cas de revenus supérieurs à la prévision, une régularisation est effectuée
  • Dispositif parfois méconnu des caisses : en pratique, certaines caisses de retraite n’ont pas encore bien intégré les nouvelles règles applicables aux mandataires sociaux, ce qui peut retarder ou complexifier la mise en place.

Quel dispositif choisir en fin de carrière pour un mandataire social : retraite progressive, cumul emploi-retraite ou surcote ?

À l’approche de la retraite, un mandataire social assimilé salarié dispose de plusieurs options pour poursuivre son activité tout en optimisant ses revenus ou en augmentant le montant de sa future pension. Retraite progressive, cumul emploi-retraite et surcote sont autant de dispositifs à envisager selon la situation personnelle et les objectifs du dirigeant.

  • La retraite progressive permet de réduire sa rémunération tout en percevant une part de sa pension de retraite . Ce dispositif constitue une transition douce vers la retraite définitive, tout en continuant à acquérir des droits pour la pension future.
  • La surcote concerne les dirigeants qui ont déjà atteint l’âge légal de départ à la retraite avec le nombre de trimestres requis pour le taux plein, mais qui choisissent de ne pas liquider leur retraite immédiatement. En continuant à exercer leur mandat, ils bénéficient alors d’une majoration de leur pension pour chaque trimestre travaillé au-delà du seuil du taux plein.
  • Le cumul emploi-retraite, quant à lui, s’adresse aux mandataires ayant déjà liquidé leur retraite. Il leur permet de continuer à exercer une activité professionnelle tout en percevant leur pension dans son intégralité (sans limite de revenu à certaines conditions). Depuis la réforme de 2023, il est même possible, dans certaines situations, de générer de nouveaux droits à retraite, avec une seconde liquidation à la clé.

À noter : Il est possible, dans certains cas, de cumuler la retraite progressive avec une surcote (si vous dépassez l’âge du taux plein) ou de basculer vers un cumul emploi-retraite une fois la retraite complète liquidée.

Le tableau suivant compare ces trois dispositifs :

Cumul emploi-retraiteSurcoteRetraite progressive
ObjectifTravailler après avoir liquidé sa retraiteAugmenter le montant de sa pension en continuant à travaillerTravailler à temps partiel tout en percevant une partie de sa pension
Conditions d’âgeÀ partir de l’âge légal de départ à la retraiteÀ partir de l’âge légal et l’atteinte du taux plein2 ans avant l’âge légal de départ à la retraite / à l’âge de 60 ans à partir du 01/09/2025
Condition de durée d’assurancePour le cumul intégral : avoir tous ses trimestres pour taux pleinOui, pour bénéficier du taux plein et déclencher la surcoteAvoir validé au moins 150 trimestres
Liquidation de la retraiteNécessaire au préalable (première liquidation)Reportée volontairementLiquidation provisoire des pensions de retraite
Effet sur la pensionAcquisition de nouveaux droits si conditions remplies (réforme 2023)Majoration pour chaque trimestre travaillé en plus (après le taux plein)Pension partielle versée + acquisition de droits supplémentaires
Montant de pension perçu100 % (pension de base et complémentaire)100 % à la liquidationPartiel, selon le temps partiel (ex : 60 % travail = 40 % pension)
Fin du dispositifLors de la cessation de l’activitéLors de la liquidation effectiveÀ la liquidation complète

En résumé : La retraite progressive représente une opportunité réelle pour les mandataires sociaux assimilés salariés souhaitant alléger progressivement leur activité tout en sécurisant une partie de leurs revenus. Bien qu’encadré par des règles précises et parfois techniques, ce dispositif permet de concilier maintien d’un mandat, perception partielle de la retraite et acquisition de nouveaux droits. Il s’intègre dans une stratégie globale de fin de carrière aux côtés du cumul emploi-retraite et de la surcote

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Non. Pour être éligible, le dispositif impose l’exercice exclusif d’un seul mandat social. Le cumul de plusieurs mandats rend la demande irrecevable.

La part de pension dépend de la réduction de rémunération : plus elle est importante, plus la pension versée est élevée.
Pour un exemple détaillé : Quel est le montant de la retraite progressive pour un mandataire social ?

Oui. Il est possible de demander l’arrêt de la retraite progressive pour liquider définitivement sa retraite. La démarche devra être notifiée à la caisse de retraite concernée.

Non. Seuls les revenus soumis à cotisations sociales (rémunération de mandat social) sont pris en compte. Les dividendes n’entrent pas dans le calcul du revenu de référence.

Oui, les cotisations versées pendant la retraite progressive continuent à générer des droits supplémentaires, notamment si elles sont calculées sur un temps plein.

Ces trois dispositifs répondent à des objectifs différents en fin de carrière. Découvrez les avantages et les conditions dans notre article :
Quel dispositif choisir en fin de carrière pour un mandataire social : retraite progressive, cumul emploi-retraite ou surcote ?

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