La retraite progressive s’adresse aux assurés proches de l’âge légal de départ à la retraite…

Comment est calculée la retraite de base d’un salarié ?
Le calcul de la retraite de base d’un salarié repose sur une formule précise, qui tient compte de votre salaire moyen, du taux de liquidation et de votre durée d’assurance. Pour bien comprendre le montant que vous toucherez au moment de votre départ, il est important de savoir comment ces éléments sont déterminés. Dans cet article, nous vous expliquons d’abord la formule de calcul, puis comment est établi le salaire annuel moyen (SAM), les règles du taux plein, les conditions de validation des trimestres, les cas particuliers à connaître, et enfin des exemples concrets.
Comment est calculée la retraite de base du régime général ?
Le montant de la retraite de base versée par le régime général repose sur une formule définie par le Code de la Sécurité sociale. Cette formule combine trois facteurs clés : votre salaire moyen, le taux de liquidation, et votre durée d’assurance validée.
Formule : Pension de base = Salaire Annuel Moyen (SAM) × Taux × (Durée d’assurance / Durée requise)
Cette équation détermine le montant brut annuel de votre retraite de base. Voyons en détail les trois composantes essentielles de ce calcul.
Le salaire annuel moyen (SAM)
Le salaire annuel moyen, ou SAM, correspond à la moyenne des 25 meilleures années de salaires bruts perçus au cours de votre carrière dans le régime général. Ces salaires doivent avoir été soumis à cotisations vieillesse et sont revalorisés pour tenir compte de l’inflation.
La règle des 25 meilleures années vise à retenir les périodes les plus favorables, même si elles ne sont pas consécutives. Si vous avez cotisé moins de 25 années dans le régime général, le calcul est effectué sur le nombre réel d’années disponibles, sans pénalité, mais avec une moyenne souvent moins favorable.
Le taux de liquidation
Le taux de liquidation correspond au pourcentage du SAM que vous percevrez au titre de votre retraite de base. Ce taux peut varier selon votre situation, mais le taux maximum correspondant à 50 %.
Pour bénéficier de ce taux plein, vous devez :
- avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite (entre 62 et 64 ans selon l’année de naissance) ;
- avoir validé la durée d’assurance requise (en nombre de trimestres).
Si vous partez avant d’avoir validé tous vos trimestres, une décote s’applique : votre taux est réduit de 1,25 % par trimestre manquant, dans la limite de 20 trimestres.
À l’inverse, si vous continuez à travailler au-delà de l’âge légal, alors que vous avez déjà validé tous vos trimestres, une surcote s’applique : votre taux est augmenté de 1,25 % par trimestre supplémentaire.
La durée d’assurance
La durée d’assurance désigne le nombre de trimestres que vous avez validés dans le régime général. Ces trimestres peuvent être :
- cotisés : par une activité salariée,
- ou assimilés : périodes de chômage indemnisé, congé maternité, service national, etc.
La durée requise pour obtenir le taux plein dépend de votre année de naissance. Par exemple :
- si vous êtes né en 1965 ou après, vous devez avoir 172 trimestres validés ;
- si vous êtes né entre 1961 et 1964, il vous faudra entre 168 et 171 trimestres.
Si vous avez moins de trimestres que requis, la fraction (Durée validée / Durée requise) sera inférieure à 1, ce qui réduit mécaniquement votre pension, même si vous avez atteint l’âge légal.
Tableau : Âge légal et nombre de trimestres requis pour le taux plein selon l’année de naissance :
Classe d’âge | Age légal de départ à la retraite | Trimestres d’assurance pour le taux plein |
---|---|---|
1960 | 62 ans | 167 |
1er janvier – 31 août 1961 | 62 ans | 168 |
1er septembre – 31 décembre 1961 | 62 ans et 3 mois | 169 |
1962 | 62 ans et 6 mois | 169 |
1963 | 62 ans et 9 mois | 170 |
1964 | 63 ans | 171 |
1965 | 63 ans et 3 mois | 172 |
1966 | 63 ans et 6 mois | 172 |
1967 | 63 ans et 9 mois | 172 |
1968 | 64 ans | 172 |
1969 | 64 ans | 172 |
1970 | 64 ans | 172 |
1971 | 64 ans | 172 |
1972 | 64 ans | 172 |
1973 et après | 64 ans | 172 |
Comment est déterminé le salaire annuel moyen (SAM) ?
Le salaire annuel moyen (SAM) constitue l’un des éléments clés dans le calcul de la retraite de base. Il reflète les revenus d’activité que vous avez perçus au cours de votre carrière salariée dans le régime général. Ce salaire moyen est calculé à partir de vos 25 meilleures années, sélectionnées selon des règles strictes.
Quels salaires sont pris en compte ?
Le calcul du SAM ne retient que les salaires bruts soumis à cotisations d’assurance vieillesse dans le cadre du régime général. Cela inclut les salaires perçus en tant que salarié, mais exclut les primes exonérées, les revenus non déclarés ou rattachés à d’autres régimes.
Pour assurer une équité entre les générations, tous les salaires sont revalorisés grâce à des coefficients d’indexation publiés chaque année par arrêté ministériel. Ces coefficients tiennent compte de l’évolution des prix à la consommation.
Une fois les salaires bruts revalorisés, l’Assurance retraite sélectionne les 25 années les plus favorables, même si elles ne sont pas consécutives. Si vous avez cotisé moins de 25 années dans le régime général, le calcul sera effectué sur le nombre d’années réellement disponibles.
Enfin, pour chaque année retenue, le salaire est plafonné au Plafond Annuel de la Sécurité sociale (PASS) en vigueur à l’époque. Cela signifie que même si vous avez gagné au-delà de ce plafond, seule la fraction jusqu’à ce seuil sera intégrée dans le calcul du SAM. En 2025, le PASS est fixé à 47 100 €. Ce plafond évolue chaque année.
Quelles années sont exclues ?
Toutes les années figurant sur votre relevé de carrière ne sont pas automatiquement retenues dans le calcul du SAM. Certaines situations entraînent leur exclusion :
- L’année du départ en retraite est systématiquement écartée. En effet, elle n’est pas complète (elle s’arrête à la date de liquidation) et le calcul se fait uniquement sur des années civiles pleines.
- Les années avec moins d’un trimestre validé sont également ignorées. Cela concerne notamment les années où vos revenus étaient trop faibles pour valider le seuil minimal (par ex. 1 782 € bruts en 2025 pour un trimestre).
- Les années comportant uniquement des trimestres assimilés (chômage non indemnisé, service militaire, arrêt maladie…) ne sont pas prises en compte, car aucun salaire cotisé n’y est rattaché.
En résumé : seules les années avec un revenu cotisé suffisant et un trimestre validé peuvent entrer dans les 25 meilleures années utilisées pour calculer votre salaire annuel moyen.
Quel est le taux de liquidation et comment varie-t-il ?
Le taux de liquidation détermine la part de votre salaire annuel moyen (SAM) que vous percevrez chaque année au titre de la retraite de base. Dans le régime général, le taux plein est de 50 %, mais ce taux peut être diminué ou augmenté selon votre situation.
Le taux plein (50 %)
Le taux plein, soit 50 % du SAM, est accordé lorsque deux conditions sont réunies :
- Vous avez atteint l’âge légal de départ à la retraite (entre 62 et 64 ans selon votre année de naissance) ;
- Vous avez validé le nombre de trimestres requis pour votre génération (ex. : 172 trimestres pour les assurés nés à partir de 1973).
Dans ce cas, vous bénéficiez automatiquement du taux maximal sans minoration ni majoration.
La décote
Si vous ne remplissez pas la condition de durée d’assurance, votre pension subira une décote, c’est-à-dire une minoration du taux de liquidation.
- La décote est de 1,25 % par trimestre manquant, que ce soit en trimestres non validés pour atteindre le taux plein ou en trimestres restant avant l’âge du taux plein automatique de 67 ans, selon ce qui est le plus favorable
- Cette minoration est limitée à 20 trimestres, soit une réduction maximale de 25 % du taux.
Cette décote est définitive, sauf dans le cadre de certains dispositifs spécifiques (retraite progressive..).
La surcote
À l’inverse, si vous continuez à travailler après avoir atteint l’âge légal et acquis la durée requise de trimestres, vous bénéficiez d’une surcote : le taux de liquidation est majoré.
- La surcote est de +1,25 % par trimestre supplémentaire travaillé au-delà du taux plein.
- Il n’y a pas de limite au nombre de trimestres majorables.
Cette majoration s’applique uniquement sur la retraite de base.
Quelle est la durée d’assurance requise et comment la valider ?
La durée d’assurance correspond au nombre de trimestres validés au cours de votre vie professionnelle. Elle joue un rôle central dans le calcul de votre retraite de base, puisqu’elle permet de déterminer si vous avez droit au taux plein et si votre pension sera proratisée ou non.
Comment valider un trimestre en 2025 ?
Un trimestre d’assurance est validé dès lors que vous avez perçu un revenu soumis à cotisations vieillesse supérieur à un seuil minimum au cours d’une année civile.
- En 2025, ce seuil est fixé à 1 782 € bruts.
- Il est possible de valider jusqu’à 4 trimestres par an.
Ainsi, ce n’est pas la durée de travail qui compte, mais bien le montant total des salaires perçus et déclarés sur l’année. Une activité de quelques mois peut suffire à valider plusieurs trimestres.
Les différents types de trimestres
Les trimestres validés peuvent être de trois types, chacun répondant à des règles spécifiques.
Trimestres cotisés
Il s’agit des trimestres obtenus grâce à une activité salariée, avec un salaire soumis à cotisations. Ce sont les seuls à être pris en compte pour le calcul du SAM (salaire annuel moyen).
Trimestres assimilés
Ces trimestres sont accordés sans contrepartie de cotisation, mais pour tenir compte de certaines périodes d’inactivité subie. Ils sont généralement automatiquement validés si vous êtes concerné. Exemples de périodes donnant droit à des trimestres assimilés :
- Chômage indemnisé
- Chômage non indemnisé à certaines conditions
- Congé maternité ou adoption ;
- Arrêt maladie ou invalidité ;
- Service militaire.
Trimestres de majoration
Des trimestres supplémentaires peuvent vous être accordés dans certaines situations :
- Enfants : jusqu’à 8 trimestres par enfant (4 pour la maternité, 4 pour l’éducation) ;
- Education d’un enfant handicapé (8 trimestres maximum) ;
- Aidants familiaux : accompagnement d’un proche en perte d’autonomie ;
La validation de vos trimestres ne dépend pas uniquement de votre durée de travail, mais surtout des revenus perçus, des droits associés à certaines situations de vie, et de l’évolution de votre carrière. Veillez à vérifier régulièrement votre relevé de carrière pour anticiper d’éventuels manques.
Quels cas particuliers peuvent influencer le calcul de votre retraite ?
Certaines situations de carrière peuvent avoir un impact significatif sur le calcul de votre retraite de base. Il est important de connaître ces cas pour éviter les mauvaises surprises… ou saisir des opportunités d’optimisation.
Carrière incomplète
Lorsque vous avez moins de 25 années de salaires cotisés dans le régime général, le calcul du salaire annuel moyen (SAM) s’effectue uniquement sur les années disponibles. Cela peut entraîner une moyenne moins favorable, car des années à faible revenu — qui auraient été écartées si vous aviez eu 25 années pleines — seront incluses dans le calcul.
Ce cas de figure est courant :
- après des congés parentaux non indemnisés,
- en cas de temps partiel prolongé,
- ou de longues périodes de chômage
Exemple : si vous avez cotisé seulement 18 années, votre SAM sera calculé sur ces 18 années, même si certaines d’entre elles sont moins avantageuses.
Minimum contributif
Le minimum contributif est un dispositif qui permet de rehausser la pension de base des assurés ayant perçu de faibles salaires tout au long de leur carrière, à condition d’avoir validé un nombre suffisant de trimestres.
Pour en bénéficier, il faut :
- avoir liquidé la retraite à taux plein ;
- avoir une pension de base et complémentaire inférieure au seuil minimal prévu par la réglementation
Le montant du minimum contributif peut varier selon le nombre de trimestres cotisés.
Cumul emploi-retraite
Une fois votre retraite liquidée, vous pouvez reprendre une activité professionnelle sous certaines conditions. C’est ce qu’on appelle le cumul emploi-retraite.
Il existe deux formes :
- le cumul intégral, si vous remplissez les conditions du taux plein (âge + trimestres) ;
- le cumul plafonné, si vous partez sans le taux plein.
Depuis la réforme de 2023, en cas de cumul emploi-retraite intégral, les nouveaux droits acquis permettent désormais une seconde liquidation de retraite de base, versée en plus de la première pension.
En résumé, le calcul de la retraite de base repose sur trois éléments clés : le salaire annuel moyen des 25 meilleures années, le taux de liquidation (jusqu’à 50 %) et la durée d’assurance validée en trimestres. En connaissant ces règles et en anticipant les éventuelles décotes ou surcotes, vous pouvez mieux estimer votre future pension et agir, si besoin, pour l’optimiser. Vérifier régulièrement votre relevé de carrière reste une étape essentielle pour préparer sereinement votre départ à la retraite.
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