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Avocat Libéral Au Téléphone Avec Un Client – Illustration Retraite Et Accompagnement CNBF

Retraite avocat libéral : âge de départ, calcul et optimisation de la pension en 2025

Le régime de retraite des avocats libéraux, géré par la Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF), se distingue par son organisation spécifique et ses règles propres. Il repose sur trois piliers — retraite de base, retraite complémentaire et prévoyance. Nous verrons dans cet article les missions de la CNBF, les conditions d’âge et de durée d’assurance, le calcul des pensions, les majorations et pensions de réversion, ainsi que les différents leviers permettant aux avocats libéraux d’optimiser leur retraite.

Quelles sont les spécificités du régime de retraite des avocats libéraux ?

La CNBF et ses missions

La Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF) est l’organisme de sécurité sociale qui gère la retraite et la prévoyance de l’ensemble des avocats inscrits à un Barreau en France. Elle a pour mission principale de :

  • percevoir les cotisations obligatoires,
  • gérer et liquider les pensions de retraite,
  • assurer le versement des prestations de prévoyance (invalidité, décès).

La CNBF est un régime autonome : contrairement à d’autres professions libérales rattachées à la CNAVPL, les avocats disposent de leur propre caisse, ce qui garantit une gestion spécifique adaptée à leur profession.

Branches couvertes : retraite de base, retraite complémentaire et prévoyance

Le système de retraite des avocats repose sur trois branches obligatoires :

  • La retraite de base : financée notamment par des cotisations forfaitaires et les droits de plaidoirie, elle fonctionne sur une logique forfaitaire, différente de celle des salariés.
  • La retraite complémentaire : organisée sur un système de points, elle permet de compléter le revenu futur en fonction des cotisations versées tout au long de la carrière.
  • La prévoyance : elle couvre les risques d’invalidité et de décès, offrant une protection supplémentaire aux avocats et à leurs ayants droit.

Les obligations d’affiliation des avocats libéraux et salariés

L’affiliation à la CNBF est obligatoire dès l’inscription à un Barreau français.

  • Les avocats exerçant en libéral sont affiliés simultanément aux trois branches : retraite de base, retraite complémentaire et prévoyance.
  • Les avocats salariés sont affiliés à la CNBF uniquement pour leur retraite (base et complémentaire). En revanche, leur prévoyance est rattachée au régime général de la Sécurité sociale.

Ainsi, quel que soit le mode d’exercice — libéral ou salarié —, tout avocat cotise à la CNBF et bénéficie de droits spécifiques au moment de la retraite.

À quel âge un avocat libéral peut-il partir à la retraite ?

Age légal de départ (réforme 2023)

Les avocats libéraux relèvent des mêmes règles que le régime général en matière d’âge de départ. Depuis la réforme des retraites de 2023, l’âge légal est relevé progressivement de 62 à 64 ans selon l’année de naissance.

  • Pour les générations nées avant septembre 1961, l’âge légal reste fixé à 62 ans.
  • Pour celles nées à partir de 1968, il est porté à 64 ans.
  • Entre ces deux bornes, l’âge de départ augmente par paliers de trois mois supplémentaires par génération.

Durée d’assurance requise pour le taux plein

L’ouverture du droit à une retraite à taux plein ne dépend pas seulement de l’âge, mais aussi de la durée d’assurance validée.

  • Pour les générations nées à partir de 1965, la durée nécessaire est de 172 trimestres (43 ans).
  • Les trimestres pris en compte incluent non seulement ceux cotisés à la CNBF, mais aussi ceux validés dans d’autres régimes de base (salariés, indépendants, fonction publique), ainsi que certaines périodes assimilées (maladie, chômage, service militaire, maternité).

Si l’avocat ne réunit pas la durée exigée, une décote s’applique sur le montant de la pension.

Age du taux plein automatique (67 ans)

Même en l’absence du nombre de trimestres requis, les avocats bénéficient automatiquement du taux plein à 67 ans.
Cela signifie que, quel que soit le parcours professionnel ou les interruptions de carrière, l’avocat perçoit sa retraite sans minoration dès lors qu’il atteint cet âge.

Âge légal de départ à la retraite et nombre de trimestres requis pour le taux plein, selon l’année de naissance :

Année de naissanceÂge légal de départTrimestres requis pour le taux plein
195862 ans167 trimestres
196062 ans167 trimestres
1er janvier – 1 août 196162 ans168 trimestres
1er sept. – 31 déc. 196162 ans et 3 mois169 trimestres
196262 ans et 6 mois169 trimestres
196362 ans et 9 mois170 trimestres
196463 ans171 trimestres
196563 ans et 3 mois172 trimestres
196663 ans et 6 mois172 trimestres
196763 ans et 9 mois172 trimestres
À partir de 196864 ans172 trimestres

Comment est calculée la retraite de base des avocats libéraux ?

Formule de calcul forfaitaire

Contrairement à la retraite des salariés, la retraite de base des avocats ne dépend pas directement du revenu professionnel mais d’un montant forfaitaire fixé par la CNBF.

La retraite de base des avocats est calculée selon la formule suivante :

Pension de base = Base forfaitaire × taux de liquidation × (nombre de trimestres CNBF / durée d’assurance requise)

  • Base forfaitaire : 18 964 € en 2025.
  • Nombre de trimestres CNBF : trimestres validés dans ce régime, dans la limite de la durée d’assurance exigée.
  • Durée d’assurance requise : entre 167 et 172 trimestres selon l’année de naissance.
  • Taux de liquidation : dépend du nombre total de trimestres validés tous régimes confondus et peut entraîner une minoration ou une surcote

Retraite de base à taux plein

Lorsqu’un avocat a validé la durée d’assurance requise pour le taux plein, tous régimes confondus, il perçoit une pension de retraite de base entière, sans aucune réduction.

Minoration en cas de trimestres manquants

Si la durée d’assurance exigée n’est pas atteinte, la pension subit une décote.

  • La minoration est fixée à 1,25 % par trimestre manquant, avec une limite de 25 % maximum.
  • Le calcul de la décote prend en compte le nombre de trimestres manquants jusqu’à la durée d’assurance requise ou jusqu’à l’âge du taux plein automatique (67 ans), la solution la plus favorable à l’assuré étant retenue.

Majoration en cas de trimestres supplémentaires

À l’inverse, si l’avocat poursuit son activité au-delà de l’âge légal tout en ayant déjà validé le nombre de trimestres requis pour le taux plein, il bénéficie d’une surcote. Cette majoration augmente le montant de sa pension de retraite de base de 1,25 % par trimestre supplémentaire.

Comment est calculée la retraite complémentaire des avocats libéraux ?

Système de points et acquisition annuelle

La retraite complémentaire des avocats est gérée par la CNBF selon un système de points. Chaque année, les avocats cotisent en fonction de leurs revenus professionnels, ce qui leur permet d’acquérir un certain nombre de points.

  • Plus les cotisations versées sont élevées, plus le nombre de points accumulés est important.
  • Ces points s’ajoutent tout au long de la carrière et constituent l’assise de la future pension complémentaire.

Valeur de service du point fixée par la CNBF

Le montant de la pension complémentaire dépend de la valeur de service du point, fixée chaque année par la CNBF.
En 2025, cette valeur est de 1,0111 € par point.

Calcul de la pension complémentaire

Au moment du départ en retraite, le nombre total de points acquis est converti en pension annuelle selon la formule suivante :

Pension complémentaire = Nombre total de points × valeur du point × taux de pension

  • Le taux plein est accordé si la durée d’assurance exigée est atteinte.
  • En cas de trimestres manquants, une minoration de 1,25 % par trimestre s’applique, comme pour la retraite de base.

Si l’avocat totalise moins de 500 points au moment de la liquidation de sa retraite, la CNBF ne verse pas une rente viagère, mais un capital unique équivalent à la valeur de ces points.

Comme la retraite de base, la retraite complémentaire est versée mensuellement à terme échu.

Les avocats libéraux bénéficient-ils d’une majoration pour enfants ?

Oui. Les avocats libéraux ayant eu ou élevé au moins trois enfants bénéficient d’une majoration de 10 % sur leurs pensions de retraite.
Cette bonification s’applique à la fois sur la retraite de base versée par la CNBF et sur la retraite complémentaire, sans démarche particulière à effectuer si les enfants figurent sur l’état civil de l’assuré.

Comment fonctionne la pension de réversion pour les avocats libéraux ?

La pension de réversion de la CNBF est versée au conjoint ou ex-conjoints de l’avocat, si le mariage a duré au moins cinq ans, sauf si un enfant est issu du mariage,

Conditions d’ouverture du droit

La pension de réversion permet aux ayants droit d’un avocat décédé de percevoir une partie de sa retraite.

  • Pour la retraite de base, la réversion est attribuée sans condition de ressources, ni condition d’âge, pour le conjoint survivant.
  • Pour la retraite complémentaire, le conjoint peut prétendre à la réversion à partir de 50 ans, sans exigence de niveau de revenus.
  • Dans les deux cas, le mariage est obligatoire : le concubinage ou le PACS n’ouvrent aucun droit.

Montant et règles de calcul

Le montant de la pension de réversion dépend du régime concerné :

  • Retraite de base : le conjoint survivant perçoit 50 % de la pension dont bénéficiait (ou aurait bénéficié) l’avocat décédé.
  • Retraite complémentaire : la réversion est fixée à 60 % des droits acquis par l’assuré.

Ces droits sont calculés sur la base de la pension en cours de paiement ou, si l’avocat n’était pas encore retraité, sur celle à laquelle il aurait pu prétendre.

Le versement de la pension de réversion cesse en cas de remariage.

Les bénéficiaires

Les principaux bénéficiaires de la réversion sont :

  • Le conjoint survivant, à condition d’avoir été marié avec l’assuré au moment du décès.
  • Les ex-conjoints divorcés, qui conservent un droit à réversion proportionnel à la durée du mariage, tant qu’ils ne se sont pas remariés.
  • Les orphelins mineurs ou étudiants peuvent, dans certains cas, bénéficier de pensions spécifiques, notamment au titre de la prévoyance CNBF.

Un avocat libéral peut-il cumuler retraite et activité professionnelle ?

Le cumul emploi-retraite permet à un avocat libéral de reprendre ou poursuivre une activité professionnelle tout en percevant ses pensions CNBF (retraite de base et complémentaire).

Conditions d’accès

Pour bénéficier du cumul emploi-retraite sans suspension de pension, l’avocat doit :

  • Avoir liquidé l’ensemble de ses retraites obligatoires, y compris les régimes autres que la CNBF (salarié, indépendant, étranger, IRCANTEC, etc.) ;
  • Remplir les conditions du taux plein : soit par validation de la durée d’assurance requise (jusqu’à 172 trimestres pour les générations récentes), soit par atteinte de l’âge du taux plein automatique (67 ans).
  • Dans le cas d’un avocat salarié, rompre tout lien contractuel avec son employeur avant reprise d’activité.

Avantages

Le cumul emploi-retraite présente plusieurs intérêts pour l’avocat libéral :

  • Il permet de percevoir l’intégralité de sa pension tout en continuant à exercer ;
  • Il assure une transition souple entre vie professionnelle et retraite, sans perte brutale de revenu ;
  • Il offre une flexibilité d’organisation : l’avocat peut adapter son rythme de travail à ses envies ou besoins
  • Depuis la réforme de 2023, le cumul ouvre droit à une seconde pension CNBF au régime de base

Pour plus de précisions, voir notre article sur le cumul emploi-retraite des avocats libéraux

Le rachat de trimestres permet-il de partir plus tôt à la retraite pour un avocat libéral ?

Le rachat de trimestres permet aux avocats libéraux d‘atteindre ou de se rapprocher du taux plein et ainsi de réduire ou supprimer une décote sur leurs pensions de retraite. Il peut ainsi faciliter un départ plus tôt à la retraite, dans des conditions financièrement plus avantageuses.

Trimestres rachetables

Deux types de périodes sont éligibles au rachat :

  • Les années d’études supérieures ayant donné lieu à l’obtention d’un diplôme ;
  • Les années incomplètes : années civiles durant lesquelles l’avocat a été affilié à la CNBF mais n’a pas validé les 4 trimestres requis.

Le nombre de trimestres rachetables est limité à 12 maximum.

Deux options de rachat

  • Option 1 : permet de réduire ou supprimer la minoration (décote) liée à une carrière incomplète ;
  • Option 2 : permet non seulement de supprimer la décote, mais aussi d’augmenter le nombre de trimestres CNBF validés pour le calcul de la pension de base

Intérêts du rachat pour l’avocat libéral

  • Limiter ou supprimer une décote sur la pension de retraite de base et complémentaire
  • Anticiper l’accès au taux plein sans devoir attendre l’âge du taux plein automatique à 67 ans ;
  • Optimiser fiscalement son effort d’épargne : le coût du rachat est déductible du revenu imposable
  • Accéder au cumul emploi-retraite, qui impose d’avoir liquidé ses pensions à taux plein pour continuer à exercer tout en percevant sa retraite.

Barème de rachat de trimestres – CNBF (2024)

La retraite progressive est-elle possible pour un avocat libéral ?

La retraite progressive permet à un avocat de percevoir une fraction de sa retraite de base tout en continuant à exercer à titre partiel. Ce dispositif s’adresse aux avocats souhaitant réduire leur activité sans cesser complètement d’exercer, tout en amorçant la liquidation de leur pension.

Conditions d’accès

  • Être âgé d’au moins 60 ans ;
  • Avoir validé au moins 150 trimestres tous régimes confondus ;
  • Avoir perçu un revenu annuel minimum d’au moins 40% du Smic annuel l’avant dernière année
  • Justifier d’une réduction de revenus professionnels entre 20 % et 60 %, par rapport à la moyenne des 5 dernières années ;
  • Avoir liquidé provisoirement sa retraite de base CNBF et toutes ses retraites de base obligatoires ;
  • Exercer l’activité d’avocat à titre exclusif

Fonctionnement et avantages

  • La retraite de base est liquidée provisoirement : le montant versé dépend du taux de réduction des revenus, avec un taux forfaitaire de 50 % les 18 premiers mois.
  • La retraite complémentaire n’est pas concernée par le dispositif et ne peut être liquidée pendant cette phase.
  • Les cotisations continuent à être versées et ouvrent de nouveaux droits qui seront pris en compte lors de la liquidation définitive.
  • À la cessation d’activité, la pension complète est recalculée de manière définitive, en tenant compte des droits acquis pendant la retraite progressive.

La surcote permet-elle d’augmenter la retraite d’un avocat libéral ?

La surcote est un mécanisme qui incite les avocats à poursuivre leur activité au-delà de l’âge légal de départ à la retraite, à condition d’avoir déjà validé la durée d’assurance requise pour le taux plein ou d’avoir atteint 67 ans. En continuant à cotiser, l’avocat peut ainsi bénéficier d’une majoration de sa pension de retraite de base.

Fonctionnement de la surcote

La surcote s’applique à partir de l’âge légal (entre 62 et 64 ans selon l’année de naissance), dès lors que l’assuré a validé tous les trimestres requis. Chaque trimestre supplémentaire cotisé après cette date donne lieu à une majoration du montant de la pension de base de 1,25 % par trimestre supplémentaire.

Ce dispositif n’est soumis à aucun plafond et continue de s’appliquer tant que l’avocat prolonge son activité. En revanche, la surcote ne s’applique pas à la retraite complémentaire CNBF.

Intérêt pour les avocats

Opter pour la surcote est une stratégie intéressante pour les avocats libéraux qui souhaitent rester actifs après 64 ou 67 ans. Elle permet une revalorisation de la pension de base en différant la liquidation de ses pensions.

En résumé, le régime de retraite des avocats libéraux, géré par la CNBF, présente des spécificités uniques qui combinent retraite de base forfaitaire, retraite complémentaire par points et dispositifs de prévoyance. Entre la possibilité de rachat de trimestres, la retraite progressive, le cumul emploi-retraite ou encore la surcote, les avocats disposent de leviers variés pour optimiser leurs droits. Comprendre ces règles et anticiper ses choix permet d’aborder la retraite sereinement, dans de meilleures conditions financières.

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La retraite des avocats est gérée par la Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF), une caisse autonome qui assure la retraite de base, la retraite complémentaire ainsi que la prévoyance (invalidité et décès).

Les avocats libéraux relèvent des mêmes règles que le régime général. Depuis la réforme de 2023, l’âge légal est progressivement relevé de 62 à 64 ans selon l’année de naissance. Plus de détails ici : À quel âge un avocat libéral peut-il partir à la retraite ?

Elle repose sur une formule forfaitaire définie par la CNBF, indépendante du revenu professionnel. Le montant dépend notamment de la base forfaitaire annuelle, du nombre de trimestres validés et du taux de liquidation..

La retraite complémentaire est basée sur un système de points. Les cotisations versées chaque année permettent d’acquérir des points qui, une fois multipliés par la valeur du point fixée par la CNBF, déterminent le montant de la pension.

Oui, grâce au dispositif du cumul emploi-retraite. Sous conditions (notamment liquidation de toutes les pensions et taux plein), un avocat peut continuer à exercer tout en percevant ses pensions. Plus d’informations dans notre article : Cumul emploi-retraite avocat libéral : conditions, fonctionnement et avantages en 2025

Oui. Les avocats peuvent recourir au rachat de trimestres, à la retraite progressive ou encore à la surcote s’ils prolongent leur activité. Ces leviers permettent de limiter une décote, d’augmenter le montant de la pension et de mieux préparer son départ à la retraite.

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