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Pourquoi épargner pour sa retraite est si difficile ?

Vous peinez à mettre de l’argent de côté pour vos vieux jours ? C’est humain. Conseils pour faire mieux…

Adoptée par le Parlement, la loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) doit rendre les produits d’épargne retraite plus attractifs. Mais comment agir sur le comportement des futurs retraités ?

Le futur retraité, un étranger

« Epargner pour sa retraite n’a rien de naturel, note l’économiste Mickaël Mangot. Cela impose des sacrifices immédiats : limiter sa consommation mais aussi prendre le temps d’étudier les solutions d’investissement, des actions qui vont à l’encontre de notre préférence innée pour le présent. » Ces sacrifices sont d’autant moins acceptables que « notre moi présent est peu connecté à notre moi futur, nous ressentons pour lui moins d’empathie que pour un proche », détaille-t-il. Si le futur retraité qui sommeille en nous est un étranger à nos yeux, difficile de se priver pour lui… Et pourtant, « quand nous montrons à quelqu’un à quoi il ressemblerait âgé, les intentions d’épargne retraite grimpent, ajoute l’économiste. L’autre hic est le biais d’optimisme. On pense souvent qu’au final tout ira bien, qu’on a le temps de trouver une solution pour sa retraite. » 

Et il y a plus complexe encore que d’épargner pour sa retraite : bien épargner pour sa retraite. « La quantité de placements disponibles laisse perplexe et incite à la procrastination », relève le spécialiste. Le contexte n’aide pas. Avec l’effritement des rendements des fonds d’assurance-vie en euros, le taux bas du livret A et la volatilité des marchés, le non-choix gagne du terrain : deux fois plus d’argent qu’il y a dix ans repose sur les comptes courants.

Nos biais psychologiques nous empêchent là aussi d’être rationnels. « Avec un horizon de long terme, la Bourse dégage en règle générale de meilleurs rendements que les placements non risqués, qui peinent à protéger de l’inflation, indique Mickaël Mangot. Seulement voilà, notre aversion à la perte nous rend réticent à l’investissement boursier. Celle-ci provient en partie d’une méconnaissance de l’évolution des marchés : nous observons leurs risques à court terme, comme s’ils auguraient du danger pour notre épargne sur des dizaines d’années. »

« Automatiser les processus »

La solution ? « II faut automatiser les processus », clame Mickaël Mangot. Les versements mensuels programmés sur l’assurance vie permettent ainsi de contourner la préférence pour le présent. Il est possible d’arrêter à tout moment, mais beaucoup ne le feront pas, car cela requiert une démarche.

Des études ont en sus montré que s’engager à épargner dans un futur proche est plus simple que de se lancer tout de suite. N’hésitez donc pas à utiliser l’option virement différé de votre application bancaire ou les versements programmés de l’assurance-vie : vous vous engagez aujourd’hui mais les opérations ne débuteront que dans quelques semaines ou mois, à la date choisie.

Prendre conscience du pouvoir du temps sur les rendements est également crucial pour se convaincre de l’intérêt de commencer tôt. Chaque année, les intérêts produisent des intérêts – processus exponentiel complexe à appréhender pour le cerveau, mais puissant. A rendement annuel égal, 4,5 %, 30 000 € placés dix ans génèreront 16 500 € d’intérêts, contre 82 500 € sur trente ans. Cinq fois plus. Des chiffres à se remémorer avant de remettre à plus tard ses placements.

Il ne faudrait toutefois pas conclure que les Français n’épargnent pas pour leurs vieux jours. « Certes, quand nous leur demandons ce qu’ils font pour leur retraite, seuls les plus aisés disent détenir des produits labellisés retraite, mais les autres expliquent en nombre qu’ils remboursent le crédit de la maison, ont une assurance-vie ou un appartement en location », souligne Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. Une fraction de leur revenu brut part en outre en cotisations retraite, sur la base desquelles leurs pensions seront calculées.

Source : L’Express, auteur Aurélie Blondel, le 10/04/2019

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