La retraite progressive permet de réduire son temps de travail tout en percevant une partie…
Les pièges de la retraite progressive en 2025 : avantages, conditions et erreurs à éviter
La retraite progressive permet aux actifs en fin de carrière de réduire leur temps de travail et activité tout en percevant une partie de leur pension, offrant ainsi une transition plus douce vers la retraite complète. Ce dispositif, ouvert à de nombreux profils (salariés, indépendants, mandataires sociaux, professions libérales), obéit à des conditions précises d’âge, de durée d’assurance et de temps partiel. Dans cet article, nous verrons comment fonctionne la retraite progressive, quelles sont les conditions pour en bénéficier, ses avantages concrets, les principaux pièges à éviter et les démarches à suivre pour bien préparer sa demande.
Qu’est-ce que la retraite progressive et comment fonctionne-t-elle ?,
Le principe du dispositif de retraite progressive
Le dispositif de retraite progressive permet à un actif en fin de carrière d’aménager son passage à la retraite en combinant réduction de son activité et perception partielle de sa pension. Ce fonctionnement a plusieurs caractéristiques :
- Permettre de « travailler moins » (temps partiel ou temps réduit) tout en percevant une fraction de sa pension de retraite.
- Liquider provisoirement une partie des droits à la retraite (de base et complémentaire).
- Continuer à cotiser pendant la période de retraite progressive, ce qui peut améliorer ou maintenir ses droits futurs.
- Le montant de la pension correspond à la différence entre un taux plein et la quotité de travail restante : par exemple, si on travaille à 55 % d’un temps plein, on peut percevoir 45 % de la pension.
- Le dispositif est encadré : il nécessite d’avoir atteint un âge minimal, une durée d’assurance, et d’exercer une activité à temps réduit dans des limites définies.
Le cumul entre salaire et pension partielle
L’un des attraits de la retraite progressive est justement la combinaison d’un revenu salarié réduit et d’une pension partielle. Voici les points clés :
- L’assuré poursuit une activité salariée ou non salariée à temps partiel (ou temps réduit) et, simultanément, perçoit une fraction de sa pension de retraite.
- La réduction du temps de travail se situe généralement entre 40 % et 80 % d’un temps plein, ce qui correspond à une perception de pension d’environ 20 % à 60 % selon les cas. (
- Tant que le dispositif est en place, l’activité professionnelle doit rester dans les limites du temps partiel
Les catégories de travailleurs concernés (salariés, indépendants, libéraux)
Le dispositif de retraite progressive n’est pas réservé à une seule catégorie de travailleurs ; il s’applique à plusieurs profils sous conditions. Voici les principaux :
- Les salariés du secteur privé : ceux qui exercent une activité salariée qu’ils travaillent à temps partiel en nombre d’heures ou qu’ils soient au forfait en jours, auquel cas il implique une réduction du nombre de jours travaillés
- Les mandataires sociaux assimilés salariés tels que les présidents de SAS ou les gérants minoritaires ou égalitaires de SARL peuvent bénéficier de la retraite progressive, à condition de réduire leur rémunération,
- Les professionnels indépendants : ce dispositif est ouvert aussi à ceux qui exercent une activité non salariée (commerçants, artisans) à condition de justifier d’une réduction de revenu,
- Les professions libérales : depuis les récentes évolutions, les professions libérales peuvent bénéficier de la retraite progressive, avec des modalités adaptées à leur statut et à la diminution de leur revenu.
En savoir plus sur la retraite progressive des mandataires sociaux
Quelles sont les conditions pour bénéficier de la retraite progressive en tant que salarié ?
Pour pouvoir en bénéficier de la retraite progressive, il faut remplir plusieurs conditions liées à l’âge, au nombre de trimestres validés, au passage à temps partiel et aux démarches administratives auprès des caisses de retraite.
L’âge minimum requis et les trimestres validés
Pour accéder à la retraite progressive, le salarié doit avoir atteint un âge minimal et justifier d’une durée d’assurance suffisante.
- L’âge d’ouverture du dispositif est fixé à 60 ans
- Il est nécessaire de justifier au moins 150 trimestres validés tous régimes confondus (salariés, indépendants, libéraux, etc.)
Le passage obligatoire à temps partiel pour un salarié
La retraite progressive suppose une réduction effective de l’activité professionnelle. Le salarié doit exercer une ou plusieurs activités à temps partiel dont la durée est strictement encadrée.
- Le temps de travail doit être compris entre 40 % et 80 % d’un temps plein, en dessous ou au-dessus de cette fourchette, le dispositif ne peut pas s’appliquer.
- Le passage à temps partiel requiert l’accord de l’employeur. Ce dernier ne peut refuser la demande de passage à temps partiel que s’il apporte la preuve que la durée de travail souhaitée est « incompatible avec l’activité économiques de l’entreprise ».
Les démarches à effectuer auprès des caisses de retraite
Une fois les conditions d’âge et de temps de travail réunies, il faut entreprendre les démarches administratives.
- La demande de retraite progressive se fait auprès de la caisse de retraite de base (Cnav ou Carsat) et des caisses de retraite complémentaire (Agirc-Arrco, Ircantec..)
- Le dossier de demande doit inclure une attestation de l’employeur précisant la durée du travail à temps complet en vigueur dans l’entreprise et la durée de travail prévue dans le cadre du contrat à temps partiel ou temps réduit
Les avantages concrets de la retraite progressive
La retraite progressive séduit de plus en plus de salariés car elle permet de lever le pied sans rompre brutalement avec la vie professionnelle.
Un passage en douceur entre emploi et retraite
La retraite progressive est avant tout une transition aménagée. Elle permet de diminuer progressivement son activité, entre 40 % et 80 % d’un temps plein, tout en commençant à percevoir une fraction de sa pension.
Cette souplesse offre un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, particulièrement appréciée à l’approche du départ en retraite.
- Elle évite un arrêt brutal de l’activité, souvent vécu comme un choc psychologique ou social.
- Elle permet d’adapter son rythme de travail selon ses besoins et son état de santé.
- Elle favorise une période de préparation à la retraite, tant sur le plan financier que personnel.
La possibilité de continuer à cotiser et d’améliorer sa future pension
L’entrée en retraite progressive ne fige pas les droits à la retraite. L’assuré continue à cotiser pour la retraite de base et complémentaire, et ces cotisations augmentent le montant de la pension finale lors de la liquidation définitive.
- Les périodes travaillées en retraite progressive comptent pour la validation de nouveaux trimestres.
- Les droits acquis (points de retraite complémentaire, salaire pour la retraite de base) s’ajoutent à ceux déjà obtenus.
- Les salariés peuvent, en accord avec leur employeur, choisir de cotiser sur la base d’un temps plein afin de maintenir leurs futurs droits à la retraite, même s’ils exercent leur activité à temps partiel
Une solution adaptée pour conserver un lien professionnel et social
La retraite progressive répond aussi à une dimension humaine : elle permet de rester actif et utile, tout en allégeant sa charge de travail. Beaucoup de salariés y trouvent un équilibre entre autonomie et engagement, et les entreprises y gagnent également en capital humain.
- Elle préserve un cadre de travail, des interactions sociales et une reconnaissance professionnelle.
- Elle permet aux salariés expérimentés de transmettre leurs compétences et d’accompagner la relève.
- Elle réduit le risque d’isolement et facilite l’adaptation à une nouvelle étape de vie.
Pour aller plus loin, consultez notre article complet Comment fonctionne la retraite progressive en 2025 ?
Quels sont les principaux pièges de la retraite progressive ?
La retraite progressive séduit par son principe : réduire son temps de travail (entre 40 % et 80 % d’un temps plein) tout en percevant une fraction de sa pension. En pratique, le dispositif reste encadré et comporte plusieurs limites qu’il est important de connaître avant de s’y engager.
La baisse de revenus nets liée au temps partiel
L’idée selon laquelle le cumul salaire + pension permet de limiter la perte de revenus est souvent mise en avant. En réalité, la situation financière peut s’avérer moins favorable.
En passant à temps partiel, le salaire est mécaniquement réduit (par exemple, un travail à 50 % entraîne une rémunération équivalente à 50 % du salaire initial). La pension versée au titre de la retraite progressive ne compense généralement pas entièrement cette baisse, surtout lorsque les droits acquis restent limités. Ce constat est particulièrement vrai pour les assurés bénéficiant d’une rémunération élevée en fin de carrière.
Exemple : si la pension de retraite représente 70 % de la dernière rémunération à temps plein, un salarié qui passe à 50 % de temps de travail percevra :
– 50 % de son salaire, correspondant à son activité à temps partiel ;
– 50 % de sa pension, soit 35 % de son ancienne rémunération (50 % × 70 %).
Au total, il touchera donc environ 85 % de ses revenus antérieurs.
Le calcul de la pension à la date de départ en retraite progressive
Le montant de la retraite progressive est établi à partir des droits acquis à la date de départ dans le dispositif. Il s’agit donc d’une liquidation provisoire de vos droits à la retraite.
- La retraite de base est calculée sur la base des 25 meilleures années de salaire déjà validées et du nombre de trimestres acquis au moment du départ. Si ce nombre atteint le seuil du taux plein, la retraite progressive est liquidée sans abattement. Dans le cas contraire, une décote est appliquée selon le nombre de trimestres manquants (par exemple : 10 trimestres manquants = 10 × 1,25 % = 12,5 % de minoration sur la retraite de base).
- La retraite complémentaire Agirc-Arrco est calculée sur la base des points acquis à la date du départ en retraite progressive. Si le nombre de trimestres requis pour le taux plein n’est pas atteint, une minoration temporaire s’applique selon un barème actualisé chaque année.
Il s’agit d’un calcul provisoire : lors de la liquidation définitive de votre retraite, le montant sera recalculé pour intégrer les trimestres et points supplémentaires acquis pendant la période de retraite progressive.
L’impact sur la retraite de base et les droits Agirc-Arrco
En réduisant son temps de travail, on réduit mécaniquement ses cotisations, donc ses droits futurs. À 50 % d’activité, les cotisations ne portent que sur la moitié du salaire, ce qui ralentit l’acquisition de points Agirc-Arrco et le salaire moyen des 25 meilleures années et diminue la pension définitive.
Une solution existe : la surcotisation, qui permet au salarié et à l’employeur de cotiser sur la base d’un temps plein malgré le travail à temps partiel. Elle permet de préserver ses droits à la retraite, mais doit être prévue par accord et acceptée par l’employeur, car elle renchérit le coût salarial.
L’accord de l’employeur pour un passage à temps partiel
Pour bénéficier de la retraite progressive, le salarié à temps plein doit obtenir l’accord écrit de son employeur pour réduire son activité entre 40 % et 80 % d’un temps complet. Cette réduction doit être formalisée par un avenant au contrat de travail précisant la nouvelle quotité et la date d’effet.
L’employeur ne peut refuser la demande que s’il justifie que la durée de travail souhaitée est incompatible avec l’activité économique ou l’organisation du service. En l’absence de réponse sous 2 mois, l’accord est réputé acquis.
Procédure d’obtention de l’accord de l’employeur pour la retraite progressive :
| Étape | Description |
|---|---|
| 1. Adresser la demande à l’employeur | Le salarié à temps plein adresse une demande écrite à son employeur, précisant la quotité de travail souhaitée (entre 40 % et 80 %) et la date d’effet envisagée. • Envoi conseillé par lettre recommandée avec accusé de réception. • À défaut de réponse dans les deux mois, l’accord est réputé acquis (article L.3123-4-1 du Code du travail). |
| 2. Réponse de l’employeur | L’employeur peut accepter ou refuser la demande. En cas de refus, celui-ci doit être motivé par écrit et justifié par une incompatibilité avec l’activité économique ou le bon fonctionnement du service. • Le refus doit préciser les conséquences sur la continuité du service ou les difficultés de recrutement éventuelles. • Sans justification écrite, le refus est contestable. |
| 3. Signature d’un avenant au contrat de travail | En cas d’accord (exprès ou tacite), un avenant au contrat est établi. Il doit mentionner la nouvelle quotité de travail, la date d’application et, le cas échéant, la durée prévue. • L’avenant est indispensable pour valider le dispositif auprès de la caisse de retraite. • L’absence de formalisme écrit peut entraîner un refus de la retraite progressive. |
| Bonnes pratiques pour sécuriser la démarche | Pour éviter tout blocage administratif ou juridique : 1. Anticiper la demande plusieurs mois avant la date souhaitée. 2. Présenter les avantages du projet (transmission des compétences, maintien partiel d’activité). 3. Vérifier la conformité de l’avenant (quotité, date, durée). 4. Conserver tous les échanges et justificatifs. |
Comment éviter les erreurs avant de demander une retraite progressive ?
Avant de vous engager dans une retraite progressive, il est essentiel de préparer votre dossier avec rigueur. Une vérification minutieuse de votre carrière, une simulation fine des impacts financiers et, souvent, un accompagnement expert vous permettront d’éviter les mauvaises surprises.
Vérifier son relevé de carrière et ses trimestres
Un des premiers réflexes à adopter consiste à consulter votre relevé de carrière afin de vous assurer que toutes vos trimestres, revenus et points sont bien comptabilisés.
- Contentez-vous aux sites officiels des caisses de retraite pour consulter votre relevé de carrière et corriger d’éventuelles erreurs avant de déposer votre demande.
- Vérifiez que tous vos trimestres cotisés, assimilés ou majorés ont bien été pris en compte. Une période manquante ou mal enregistrée peut retarder l’obtention du taux plein ou réduire le montant de votre pension,
- Assurez-vous que vos droits dans les régimes complémentaires sont à jour
Simuler les conséquences financières avant de réduire son activité
Réduire votre activité pour passer en retraite progressive implique inévitablement une baisse de revenus. Il convient donc d’en mesurer précisément l’impact.
- Estimez le montant de votre pension partielle en fonction de la quotité de travail réduite (entre 40 % et 80 %).
- Comparez votre revenu actuel à ce que vous percevrez après la réduction d’activité : la pension partielle ne remplace jamais totalement l’ancien salaire ; il faut vérifier que vous pouvez maintenir votre niveau de vie.
- Anticipez aussi les effets à long terme : moins de cotisation signifie potentiellement des droits moindres pour votre retraite définitive. Une simulation incluant ces paramètres est nécessaire.
Se faire accompagner par un cabinet de conseil retraite
L’un des meilleurs moyens d’éviter les erreurs consiste à solliciter un expert pour vous accompagner dans cette phase.
- Un cabinet de conseil retraite peut examiner votre dossier (carrière, trimestres, régimes, simulations) et identifier les points de vigilance personnalisés,
- Il peut vous aider à choisir la date optimale de passage en retraite progressive,
- il peut simuler différents scénarios (temps partiel à 60 %, 50 %, 40 %) et les confronter à vos charges (emprunt, fiscalité, etc.) pour vous conseiller la stratégie la plus équilibrée.
En résumé : la retraite progressive offre une transition souple entre vie professionnelle et retraite, en conciliant activité réduite et perception partielle de pension. Bien qu’elle présente des avantages réels — maintien du lien professionnel, poursuite de l’acquisition de droits et adaptation du rythme de travail —, elle requiert une préparation rigoureuse. Vérifier sa carrière, anticiper l’impact financier et obtenir l’accord de l’employeur sont des étapes clés pour sécuriser le dispositif et en tirer pleinement profit.
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