Le rachat de trimestres permet de compléter les périodes de carrière manquantes et atteindre le taux plein. Les versements sont déductibles de l'impôt sur le revenu.
Cotisation volontaire retraite : conditions, barèmes et démarches en 2025
L’assurance volontaire vieillesse permet de continuer à acquérir des droits à la retraite lorsqu’on ne dépend plus d’un régime obligatoire, que ce soit après une cessation d’activité, une période sans emploi ou une expatriation. Pour comprendre l’intérêt de ce dispositif, il est essentiel d’identifier les personnes éligibles, de connaître son fonctionnement, les démarches à effectuer, le montant des cotisations en 2025, les règles fiscales applicables et les situations où cette solution peut réellement optimiser une carrière.
Qui peut cotiser volontairement à l’assurance retraite en 2025 ?
La cotisation volontaire à l’assurance retraite permet de continuer à acquérir des droits lorsqu’on ne relève plus d’un régime obligatoire. Ce dispositif, encadré par les caisses de sécurité sociale et recouvré par l’Urssaf, concerne plusieurs profils.
Les anciens salariés non affiliés
Les anciens salariés peuvent cotiser volontairement lorsqu’ils cessent leur activité et ne dépendent plus d’un régime de retraite. Pour être éligible, il faut :
- Avoir été affilié pendant au moins six mois au régime général avant la cessation d’activité.
- Ne plus relever d’un régime obligatoire de retraite.
- Déposer la demande dans un délai de 6 mois suivant la fin d’affiliation.
- Adresser le formulaire à la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du lieu de résidence.
La cotisation repose sur un salaire forfaitaire calculé à partir des six derniers mois de salaires ayant donné lieu à cotisation.
Les indépendants ayant cessé leur activité
Les travailleurs indépendants ayant mis fin à leur activité peuvent également adhérer à l’assurance volontaire. Sont notamment concernés :
- Les artisans ou commerçants ayant mis leur fonds en location-gérance.
- Les professionnels qui cessent toute activité et ne sont plus affiliés à un régime obligatoire.
- Les personnes ayant été affiliées au régime d’assurance vieillesse pendant au moins 6 mois.
Les cotisations sont calculées selon les catégories forfaitaires définies par l’urssaf, exprimées en pourcentage du plafond annuel de la sécurité sociale.
Les conjoints-collaborateurs
Lorsqu’un conjoint-collaborateur cesse d’être affilié au régime obligatoire, il peut maintenir ses droits via l’assurance volontaire. Cette possibilité s’applique notamment :
- En cas de divorce ou de séparation.
- En cas de changement de statut professionnel dans l’entreprise du conjoint.
- Lorsque l’activité du chef d’entreprise cesse ou se transforme.
- Lorsque le conjoint ne remplit plus les critères d’affiliation au régime des indépendants.
La demande doit être déposée dans les 6 mois suivant la perte du statut de conjoint collaborateur.
Les parents au foyer et aidants familiaux
Certaines personnes non affiliées à un régime obligatoire peuvent être admises à l’assurance volontaire en raison de leur situation familiale. Sont concernés :
- Les parents se consacrant à l’éducation d’un enfant de moins de 20 ans.
- Les personnes assumant le rôle de tierce personne auprès d’un conjoint ou d’un membre de la famille invalide ou infirme.
- Les aidants familiaux non rémunérés, non affiliés à un régime vieillesse.
- Les personnes consacrant l’essentiel de leur temps à des responsabilités familiales incompatibles avec un emploi.
L’assurance volontaire permet ainsi de continuer à valider des trimestres malgré l’absence de revenus professionnels.
Les expatriés : règles et conditions via la CFE
Les expatriés peuvent aussi cotiser volontairement, sous réserve de respecter certains critères. Sont éligibles :
- Les personnes travaillant à l’étranger sans relever d’un régime obligatoire français.
- Celles ayant été affiliées à un régime français d’assurance maladie pendant au moins 5 ans avant leur départ.
- Les salariés et indépendants souhaitant maintenir la continuité de leurs droits en France.
- Les personnes exerçant leur activité dans un pays non couvert par une convention bilatérale de sécurité sociale.
Dans ce cas, la demande s’effectue auprès de la Caisse des Français de l’Étranger, qui propose une assurance volontaire vieillesse spécifiquement adaptée aux expatriés.
Comment fonctionne l’assurance volontaire vieillesse ?
L’assurance volontaire vieillesse repose sur un principe simple : l’assuré verse des cotisations calculées sur une base forfaitaire permettant de valider des trimestres et d’obtenir des droits comparables à ceux du régime général.
Validation des trimestres
Le versement des cotisations volontaires permet de valider jusqu’à 4 trimestres par an, même en l’absence de revenu professionnel. La validation dépend exclusivement du paiement des cotisations trimestrielles. Les trimestres ainsi validés sont intégrés au relevé de carrière de l’assurance retraite et s’ajoutent aux périodes déjà reconnues dans le régime général.
Acquisition des droits CNAV
L’assurance volontaire ne se limite pas à valider des trimestres : elle permet aussi d’acquérir des revenus pour le calcul du salaire annuel moyen Les cotisations servent de référence pour calculer les droits, exactement comme pour un salarié.
L’assuré peut ainsi maintenir ou reconstituer sa durée d’assurance et limiter l’impact d’une interruption d’activité sur sa pension future.
Durée de l’adhésion et radiation
L’adhésion à l’assurance volontaire doit être effectuée dans les 6 mois suivant la fin d’affiliation obligatoire. Elle prend effet le premier jour du mois qui suit la demande et reste valable tant que les cotisations sont réglées.
La radiation peut intervenir dans deux situations :
- à l’initiative de l’assuré, par simple courrier adressé à la CPAM, avec effet le mois suivant ;
- d’office, en cas de non-paiement après mise en demeure de l’Urssaf.
Comment faire une demande de cotisation volontaire retraite ?
La demande de cotisation volontaire retraite s’effectue auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie et permet d’activer l’assurance volontaire vieillesse après la perte d’affiliation à un régime obligatoire. Cette démarche s’appuie sur un formulaire dédié, accompagné de justificatifs.
Délais des 6 mois
La demande doit impérativement être déposée dans les 6 mois qui suivent la fin d’affiliation obligatoire. Ce délai est impératif et s’applique dans plusieurs situations, notamment :
- Cessation d’un emploi salarié ;
- Fin d’activité indépendante ;
- Fin de droits au chômage ;
- Perte du statut de conjoint-collaborateur.
Le formulaire S1101
La demande d’adhésion passe obligatoirement par le formulaire S1101. Ce formulaire regroupe toutes les informations nécessaires à l’étude du dossier : identité, situation professionnelle antérieure, revenus des 6 derniers mois et nature de l’interruption d’activité. Il doit être complété de manière exhaustive ; daté et signé et envoyé à la caisse primaire d’assurance maladie du lieu de résidence.
Ce document sert de base à l’évaluation de la catégorie de cotisation applicable.
Les justificatifs à fournir
La demande d’adhésion doit être accompagnée de plusieurs pièces permettant à la CPAM de vérifier l’éligibilité et de déterminer la base forfaitaire de cotisation. Les justificatifs généralement demandés sont :
- les bulletins de salaire des 6 derniers mois ayant donné lieu à cotisation, ou tout document équivalent ;
- une copie de la carte Vitale ou de l’attestation de droits ;
- une pièce d’identité en cours de validité ;
- tout document attestant de la fin d’activité (selon la situation).
Le rôle de la CPAM et de l’Urssaf
La gestion de l’assurance volontaire implique deux organismes distincts.
La CPAM :
- reçoit et instruit la demande d’adhésion ;
- détermine la catégorie de cotisation sur la base des justificatifs fournis ;
- transmet la décision à l’Urssaf pour recouvrement.
L’Urssaf :
- calcule le montant des cotisations selon le barème applicable ;
- appelle et encaisse les cotisations chaque trimestre ;
- délivre une attestation de paiement permettant la prise en compte des droits ;
- peut procéder à la radiation en cas de non-paiement.
Quel est le montant des cotisations volontaires en 2025 ?
Le montant des cotisations volontaires en 2025 est déterminé selon des bases forfaitaires fixées par l’Urssaf. Ces bases correspondent à un pourcentage du plafond annuel de la sécurité sociale (Pass), revalorisé chaque année. Le coût final dépend donc de la catégorie dans laquelle l’assuré est classé et de la nature du risque couvert (vieillesse seule ou vieillesse + invalidité).
Les 4 catégories Urssaf (tableau détaillé)
L’Urssaf répartit les assurés en 4 catégories selon les revenus des 6 derniers mois ayant donné lieu à cotisation. Chaque catégorie correspond à une base forfaitaire différente, exprimée en pourcentage du Pass.
Voici le barème applicable en 2025 (Pass= 47 100 €) :
| Éléments / Catégories | Catégorie 1 | Catégorie 2 | Catégorie 3 | Catégorie 4 |
| Revenu de référence | ≥ Pass | ≥ 50 % du Pass | < 50 % du Pass | Moins de 22 ans |
| Pourcentage du Pass | 100 % | 75 % | 50 % | 25 % |
| Base trimestrielle 2025 | 11 775 € | 8 831 € | 5 888 € | 2 944 € |
| Cotisation vieillesse (17,87 %) | 2 104 € | 1 578 € | 1 052 € | 526 € |
Ce barème s’applique aux anciens salariés, aux indépendants ayant cessé leur activité, aux conjoints collaborateurs et aux aidants remplissant les critères d’affiliation.
Base forfaitaire et taux applicables
Les cotisations volontaires sont calculées sur la base forfaitaire de la catégorie attribuée à l’assuré. Contrairement au régime classique, le montant payé ne dépend pas d’un revenu réel mais d’un revenu théorique fixé par l’Urssaf.
Les principaux éléments à retenir sont :
- La base de calcul correspond à un pourcentage du plafond annuel de la sécurité sociale.
- Le taux appliqué est de 17,87 % pour la couverture vieillesse seule ;
- Le paiement est trimestriel et doit être effectué intégralement à chaque échéance.
Cas des expatriés via la CFE
Pour les expatriés, le calcul des cotisations ne relève pas de l’Urssaf mais de la caisse des français de l’étranger (CFE). Les règles sont légèrement différentes et tiennent compte de la spécificité des carrières internationales.
Les cotisations volontaires sont-elles déductibles des impôts ?
Les cotisations versées dans le cadre de l’assurance volontaire vieillesse ouvrent droit à une déduction fiscale. Elles sont considérées comme des dépenses destinées à acquérir ou préserver des droits à la retraite et peuvent donc être déduites du revenu imposable,
Montants déductibles
Les cotisations volontaires sont déductibles dans leur intégralité, dès lors qu’elles ont été effectivement versées au cours de l’année d’imposition. Cela concerne :
La déduction porte sur les montants réellement réglés, et non sur les bases forfaitaires utilisées pour le calcul des cotisations. L’Urssaf fournit une attestation annuelle de versement permettant de justifier la déduction auprès de l’administration fiscale.
Cases à renseigner sur la déclaration
Pour bénéficier de la déduction fiscale, les montants doivent être déclarés dans les bonnes rubriques de la déclaration de revenus. Les cotisations volontaires vieillesse figurent généralement dans la catégorie des « charges déductibles ».
L’attestation de paiement délivrée par l’Urssaf ou la CFE doit être conservée, car elle peut être demandée par l’administration en cas de contrôle.
Est-ce intéressant de cotiser volontairement pour sa retraite ?
L’assurance volontaire vieillesse peut représenter une solution pertinente pour maintenir ses droits à la retraite lorsqu’une période d’inactivité ou d’expatriation empêche de cotiser à un régime obligatoire. L’intérêt du dispositif dépend toutefois du coût des cotisations, de la durée d’adhésion et des alternatives existantes, notamment le rachat de trimestres.
Coût par trimestre validé
Pour valider un trimestre de retraite en 2025, vous devez percevoir un revenu équivalent à 150 fois le Smic horaire brut en vigueur au 1er janvier 2025. Cela correspond à 1 782 € brut par trimestre. Ainsi, pour valider 4 trimestres, il faut percevoir au minimum 7 128 € de revenus bruts dans l’année.
- Les 4 catégories de cotisation permettent de valider jusqu’à 4 trimestres par an
- Le revenu pris en compte pour le calcul du revenu annuel moyen varie selon la catégorie, de 11 775 € à 47 100 €
A titre indicatif, en 2025, la cotisation annuelle coûte entre 2 104 € (catégorie 4) et 8 416 € (catégorie 1, base maximale). Le choix de la catégorie peut donc avoir un impact financier important sans modifier le nombre de trimestres acquis.
Comparaison avec le rachat de trimestres
Le rachat de trimestres (versement pour la retraite) constitue l’alternative la plus courante à l’assurance volontaire. Les deux dispositifs répondent à des objectifs différents.
Quelques différences essentielles :
- L’assurance volontaire permet d’anticiper l’acquisition future de trimestres, alors que le rachat vise à corriger le passé.
- le coût du rachat de trimestres est souvent plus élevé. à titre d’exemple, à 55 ans, pour un revenu égal ou supérieur à un Pass, le coût en 2025 varie entre 3 973 € et 5 888 € par trimestre selon l’option choisie.
- Le rachat permet de valider uniquement des trimestres, alors que la cotisation volontaire permet de valider des trimestres et des revenus pour le calcul du revenu annuel moyen.
Pour aller plus loin, découvrez notre article complet sur le rachat de trimestres en 2025,
L’assurance volontaire est financièrement plus avantageuse pour valider des trimestres en “temps réel”, tandis que le rachat vise des carrières déjà constituées.
En résumé : l’assurance volontaire vieillesse constitue une solution efficace pour maintenir ses droits à la retraite lorsque l’on ne relève plus d’un régime obligatoire, En permettant de valider des trimestres et d’acquérir des droits dans des conditions proches du régime général, elle offre une alternative souvent moins coûteuse que le rachat de trimestres. Son intérêt dépend toutefois de chaque situation personnelle et professionnelle ; un accompagnement spécialisé permet d’en mesurer précisément l’impact et de déterminer la stratégie la plus avantageuse pour sécuriser sa future pension.
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