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Mère En Congé Parental Avec Ses Deux Enfants à La Maison, Illustrant La Prise En Compte Des Trimestres Pour La Retraite.

Congé parental et retraite : comment vos trimestres sont pris en compte en 2025 ?

Qu’est-ce que le congé parental et qui peut en bénéficier ?

Le congé parental d’éducation permet à un parent — qu’il soit salarié du secteur privé, agent du secteur public, ou même travailleur indépendant affilié à un régime spécifique — de suspendre ou réduire temporairement son activité professionnelle afin de s’occuper de son enfant après une naissance ou une adoption.

Ce droit est ouvert aussi bien aux mères qu’aux pères, et vise à concilier vie familiale et vie professionnelle sans rompre définitivement le lien avec l’emploi.
Le congé parental n’entraîne pas de rupture du contrat de travail (ou de fonction) mais une suspension temporaire, pendant laquelle le parent peut bénéficier, sous conditions, d’une aide financière versée par la CAF : la Prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE).

Les conditions pour y avoir droit

Le congé parental d’éducation est ouvert à tout salarié justifiant d’au moins 1 an d’ancienneté à la date de naissance ou d’adoption de l’enfant.
Il peut être pris immédiatement à la suite d’un congé maternité, paternité ou d’adoption, ou plus tard, jusqu’au troisième anniversaire de l’enfant.
L’employeur ne peut pas refuser la demande si les conditions sont réunies.

Le salarié doit simplement prévenir son entreprise par lettre recommandée (ou remise en main propre contre décharge) :

  • un mois avant la fin du congé maternité ou d’adoption, s’il souhaite enchaîner directement ;
  • deux mois avant le début du congé, dans les autres cas.

Les modalités : temps plein, temps partiel et durée maximale

Le congé parental peut être pris à temps plein ou à temps partiel :

  • À temps plein, le contrat de travail ou l’activité est entièrement suspendu.
  • À temps partiel, le parent continue de travailler au moins 16 heures par semaine, ce qui permet de conserver une activité professionnelle réduite.

La durée initiale du congé parental est d’1 an, renouvelable 2 fois, dans la limite du 3° anniversaire de l’enfant.
En cas de naissances multiples, il peut être prolongé jusqu’à l’entrée à l’école maternelle ou, pour 3 enfants ou plus, jusqu’au 6° anniversaire.

La différence entre congé parental, congé maternité et congé sans solde

Type de congéStatut et objectifRémunérationImpact sur la retraite
Congé maternité / paternitéDroit légal et protégé permettant de s’absenter avant et après la naissance ou l’adoption d’un enfant.Oui – indemnisé par la Sécurité sociale (indemnités journalières).Comptabilisé sous forme de trimestres assimilés (non cotisés).
Congé parental d’éducationChoix personnel pour suspendre ou réduire son activité afin d’élever un enfant.Non – sauf aide CAF (PreParE).Comptabilisé sous forme de trimestres assimilés (non cotisés).
Congé sans soldeInterruption volontaire d’activité convenue avec l’employeur.Non.Aucun trimestre validé, ni cotisation retraite.

Le congé parental compte-t-il pour la retraite ?

Oui, le congé parental est pris en compte dans le calcul de la retraite, mais sous forme de trimestres assimilés.
Autrement dit, même si aucune cotisation n’est versée pendant cette période d’interruption ou de réduction d’activité, la législation prévoit un mécanisme de validation gratuite de trimestres pour éviter une perte totale de droits.

Ce dispositif concerne aussi bien les salariés du secteur privé, les agents du secteur public, que les indépendants affiliés à un régime spécifique (MSA, CIPAV, etc.). Cependant, les modalités d’attribution diffèrent selon les régimes et la durée du congé.

Le principe des trimestres assimilés : jusqu’à 12 trimestres validés

Pendant un congé parental d’éducation, le régime général (Cnav ou Carsat) attribue des trimestres dits “assimilés”.
Chaque période de 90 jours de congé donne droit à 1 trimestre validé, même en l’absence de salaire ou de cotisations.

Ce mécanisme permet donc de valider :

  • 4 trimestres par an de congé parental à temps plein ;
  • dans la limite de 12 trimestres maximum sur l’ensemble de la carrière, soit 3 années validées au total.

Ces trimestres assimilés sont pris en compte pour :

  • la durée d’assurance (utile pour atteindre le taux plein),
  • mais pas pour le calcul du revenu moyen servant à déterminer le montant de la pension, car ils ne reposent sur aucun revenu d’activité.

Les conditions pour en bénéficier (temps plein, attestation, etc.)

Pour obtenir la validation de ces trimestres, plusieurs conditions administratives doivent être remplies.
Le congé parental doit :

  • être pris dans un cadre légal, à la suite d’une naissance ou d’une adoption ;
  • correspondre à une interruption totale d’activité (temps plein) ;
  • et être attesté officiellement par un document délivré par l’employeur ou l’administration.

Les congés parentaux à temps partiel ne donnent pas droit à cette majoration spécifique, mais les trimestres peuvent être validés au titre de l’activité professionnelle si la rémunération annuelle atteint le seuil minimum de validation (il faut percevoir au minimum 7 128 € de revenus bruts dans l’année pour valider 4 trimestres en 2025),

Peut-on cumuler la majoration congé parental avec la majoration pour enfant ?

La règle du non-cumul entre les deux dispositifs

Lorsqu’un parent interrompt ou réduit son activité pour élever un enfant, deux dispositifs de majoration peuvent entrer en jeu dans le calcul de la retraite :

  • la majoration de durée d’assurance pour congé parental d’éducation ;
  • et la majoration pour enfant (maternité, adoption ou éducation).

Ces deux avantages permettent d’obtenir des trimestres supplémentaires, mais ils ne peuvent pas être cumulés pour un même enfant. Au moment de la liquidation, la caisse de retraite compare les deux dispositifs et retient le plus favorable pour l’assuré.

Comment la caisse de retraite choisit la solution la plus avantageuse

Lors de la liquidation de la retraite, la caisse procède à une comparaison automatique entre les deux dispositifs :

  • d’un côté, la majoration pour enfant (jusqu’à 8 trimestres par enfant : 4 pour la maternité/adoption et 4 pour l’éducation) ;
  • de l’autre, la majoration pour congé parental, équivalente à la durée effective du congé, dans la limite de 12 trimestres sur la carrière.

La caisse de retraite retient ensuite la solution la plus avantageuse pour l’assuré, c’est-à-dire celle qui attribue le plus grand nombre de trimestres.

Exemple : 2 enfants et un congé parental de 2 ans pour chacun

  • Majoration “enfant” : 8 trimestres × 2 enfants = 16 trimestres.
  • Majoration “congé parental” : 8 trimestres × 2 = 16 trimestres plafonnée à 12 trimestres.
    → La caisse retiendra la majoration “enfant”, plus favorable.

A noter : Avant la réforme des retraites de 2023, , les trimestres au titre du congé parental n’étaient pas considérés comme cotisés et ne pouvaient donc pas être pris en compte pour un départ anticipé carrière longue. Depuis la réforme de 2023, cette situation a évolué : jusqu’à 4 trimestres de congé parental peuvent désormais être reconnus comme “réputés cotisés” pour partir plus tôt. (trimestres cotisés au titre de l ‘assurance vieillesse des parents au foyer – AVPF). 

Quelles démarches pour faire valoir vos trimestres de congé parental ?

Même si la loi prévoit la validation automatique de certains trimestres pour congé parental, il arrive fréquemment que ces périodes n’apparaissent pas sur le relevé de carrière.
Une vérification et, le cas échéant, une régularisation sont donc indispensables pour garantir que vos droits soient correctement pris en compte.

Les justificatifs à fournir

Pour la retraite de base, la validation des trimestres assimilés au titre du congé parental repose sur la preuve officielle de la période d’interruption d’activité. La caisse de retraite ne peut créditer ces trimestres qu’à partir des documents transmis par l’assuré.

Les principales pièces à fournir sont :

  • une attestation de congé parental délivrée par l’employeur, précisant les dates exactes de début et de fin ;
  • une attestation CAF mentionnant le versement de la Prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) ;
  • et un justificatif d’identité de l’enfant (acte de naissance ou jugement d’adoption).

La régularisation peut être effectuée à tout moment avant la liquidation de la retraite, mais il est préférable de ne pas attendre la dernière minute : les délais de traitement peuvent dépasser plusieurs mois.

Le bon moment pour vérifier et corriger votre relevé de carrière

La gestion des trimestres de congé parental doit s’inscrire dans une démarche de vérification régulière de votre carrière. Voici les moments clés pour agir efficacement :

  • Dès la reprise d’activité : conservez tous les justificatifs liés au congé parental (attestation employeur, documents CAF, AVPF).
  • Vers 40 ans : consultez votre relevé de carrière sur www.info-retraite.fr pour vérifier que la période de congé parental est bien enregistrée.
  • À partir de 55 ans : demandez une reconstitution de carrière à votre caisse de retraite si des périodes sont manquantes.
  • Avant la liquidation : faites valider les dernières régularisations, afin d’éviter toute décote liée à un nombre de trimestres incomplet.

En résumé : le congé parental d’éducation permet de concilier vie professionnelle et familiale, tout en préservant partiellement les droits à la retraite. Même s’il n’ouvre pas de trimestres cotisés, il permet de valider jusqu’à 12 trimestres assimilés et peut, depuis la réforme de 2023, être mieux pris en compte pour un départ anticipé. Cependant, la bonne prise en compte de ces périodes dépend de la transmission des justificatifs à la caisse de retraite. Vérifier régulièrement son relevé de carrière demeure la clé pour sécuriser ses droits et anticiper sereinement le calcul de sa future pension

Avant de déposer votre demande de retraite, un bilan individuel avec un expert vous permet de faire le point sur :

  • la cohérence de votre relevé de carrière (tous les trimestres sont-ils bien validés ?) ;
  • la situation de vos régimes complémentaires (points manquants) ;
  • et les leviers d’optimisation envisageables (racheter des trimestres, différer le départ, choisir la bonne date de liquidation).

Oui. Le congé parental d’éducation est pris en compte sous forme de trimestres assimilés. Chaque période de 90 jours de congé donne droit à un trimestre validé, dans la limite de 12 trimestres maximum sur la carrière. Ces trimestres comptent pour la durée d’assurance mais ne sont pas cotisés.

Les trimestres cotisés proviennent d’une activité professionnelle rémunérée. Les trimestres assimilés, eux, correspondent à des périodes non travaillées mais reconnues (maladie, chômage, congé parental). Ils comptent pour le taux plein mais n’augmentent pas le montant de la pension.

Non, ces deux dispositifs ne sont pas cumulables pour un même enfant. Au moment de la liquidation, la caisse de retraite compare les deux et retient la majoration la plus avantageuse.
Pour en savoir plus : Peut-on cumuler la majoration congé parental avec la majoration pour enfant ?

Oui. Depuis 2010, les pères peuvent partager la majoration pour éducation avec la mère, ou bénéficier de trimestres assimilés s’ils prennent eux-mêmes un congé parental à temps plein. Le partage doit être déclaré à la caisse de retraite avant les 4 ans et 6 mois de l’enfant

Depuis la réforme des retraites de 2023, jusqu’à 4 trimestres de congé parental peuvent être considérés comme “réputés cotisés”, à condition d’être affilié à l’Assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). Ces trimestres peuvent désormais ouvrir droit à un départ anticipé.

Oui. Les régimes complémentaires peuvent accorder des majorations pour enfants élevés ou attribuer des points gratuits dans certains cas. Ces dispositifs sont distincts du congé parental et varient selon votre situation.
Découvrez les règles détaillées dans notre article : Quelles sont les majorations enfants dans la retraite Agirc-Arrco en 2025 ?

Directeur associé

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