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Médecin Libéral En Blouse Blanche Proche De L'âge De Départ à La Retraite

CARMF : comment est calculée la retraite du médecin libéral en 2025 ?

La CARMF (Caisse autonome de retraite des médecins de France) assure la gestion des retraites obligatoires des médecins libéraux. Cet organisme couvre plusieurs aspects de la protection sociale des praticiens : versement des pensions, couverture en cas d’invalidité ou de décès, et gestion des cotisations tout au long de la carrière.
Mais comment fonctionne ce système ? Quels sont les différents régimes auxquels les médecins cotisent ? À quel âge peuvent-ils partir à la retraite, et combien peuvent-ils espérer percevoir ? Quelles possibilités existent pour améliorer leur pension ou la transmettre à leur conjoint ? Cet article fait le point sur l’ensemble des règles applicables.

Qu’est-ce que la CARMF et quels régimes gère-t-elle ?

La CARMF (Caisse autonome de retraite des médecins de France) est l’organisme en charge de la retraite des médecins libéraux exerçant en France. Elle gère non seulement le versement des pensions une fois la retraite liquidée, mais aussi la collecte des cotisations durant la carrière active. Par ailleurs, elle couvre certains risques liés à l’invalidité ou au décès.

Le système de retraite piloté par la CARMF repose sur plusieurs régimes obligatoires, chacun ayant ses propres règles de cotisation, de calcul et de versement des prestations :

  • Le régime de base : aligné sur le régime général, il fonctionne selon un système de retraite par points. Il est administré au niveau national par la CNAVPL, mais géré opérationnellement par la CARMF.
  • Le régime complémentaire : spécifique aux médecins libéraux, il permet d’acquérir des points supplémentaires qui viennent majorer la pension de base.
  • Le régime ASV (Avantage Social Vieillesse) : destiné aux médecins conventionnés, ce régime est cofinancé par l’Assurance Maladie et permet de percevoir une pension complémentaire additionnelle.
  • Le régime invalidité-décès : il offre une protection financière en cas d’incapacité prolongée ou de décès, avec des prestations versées au médecin ou à ses ayants droit.

Chaque médecin libéral cotise obligatoirement à l’ensemble de ces régimes tout au long de sa carrière. Le montant total de la pension perçue à la retraite dépend donc directement du cumul des droits acquis dans chacun de ces régimes.

À quel âge peut-on partir à la retraite avec la CARMF en 2025 ?

À quel âge peut-on liquider la retraite de base libérale ?

Âge légal de départ

L’âge minimum pour liquider sa retraite de base à la CARMF est aligné sur celui des salariés du régime général.

Depuis la réforme du 1er septembre 2023, l’âge légal de départ passe progressivement de 62 à 64 ans, à raison de 3 mois supplémentaires par génération. Cette évolution concerne les assurés nés à partir du 1er septembre 1961 et s’applique pleinement aux générations nées dès 1968 pour lesquelles l’âge légal est fixé à 64 ans.

Retraite à taux plein

Pour bénéficier d’une retraite de base sans décote, les médecins doivent avoir validé un certain nombre de trimestres. Ce nombre varie en fonction de l’année de naissance :

  • Générations nées entre 1961 et 1964 : 168 à 171 trimestres requis
  • Générations nées à partir de 1965 : 172 trimestres requis

Même si ce nombre de trimestres n’est pas atteint, le médecin peut percevoir une retraite à taux plein automatique dès l’âge de 67 ans, sans minoration.

Décote (minoration)

En cas de départ avant 67 ans sans les trimestres requis, une décote de 1,25 % par trimestre manquant s’applique, dans la limite de 20 trimestres (soit 25 % max). Elle est définitive et ne concerne que le régime de base.

Surcote (majoration)

À l’inverse, si le médecin continue à exercer après l’âge légal tout en ayant le nombre de trimestres requis, une surcote définitive est appliquée :

  • 0,75 % par trimestre avant le 1er septembre 2023
  • 1,25 % par trimestre après cette date

Une année d’activité en plus peut ainsi augmenter la retraite de 5 %.

À quel âge peut-on liquider les retraites complémentaire et ASV ?

Les régimes complémentaire et ASV de la CARMF suivent les mêmes bornes d’âge que le régime de base :

  • 62 ans pour les générations nées entre 1955 et 1960
  • Progressivement relevé à 64 ans pour celles nées à partir de 1961

Majoration en cas de départ différé

Si la liquidation est retardée, une majoration définitive est appliquée :

  • Avant 65 ans : +1,25 % par trimestre supplémentaire (5 % par an)
  • Entre 65 et 70 ans : +0,75 % par trimestre (3 % par an)

Cette surcote s’ajoute au montant annuel des pensions complémentaire et ASV.

Âge légal de départ à la retraite et nombre de trimestres requis, selon l’année de naissance :

Année de naissanceÂge légal de départTrimestres requis pour le taux plein
195862 ans167 trimestres
196062 ans167 trimestres
1er janvier – 1 août 196162 ans168 trimestres
1er sept. – 31 déc. 196162 ans et 3 mois169 trimestres
196262 ans et 6 mois169 trimestres
196362 ans et 9 mois170 trimestres
196463 ans171 trimestres
196563 ans et 3 mois172 trimestres
196663 ans et 6 mois172 trimestres
196763 ans et 9 mois172 trimestres
À partir de 196864 ans172 trimestres

Comment est calculée la pension de retraite CARMF ?

Le calcul de la retraite dans le régime de base

Le régime de base de la CARMF fonctionne selon un système de retraite par points. Chaque année, les cotisations versées permettent d’acquérir des points, qui seront convertis en pension au moment de la liquidation.

Le montant de la retraite de base est déterminé selon la formule suivante :

Pension annuelle = Nombre de points cumulés × Valeur de service du point × Taux de liquidation

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, la valeur de service du point dans le régime de base est de 0,6540 €.

Le taux de liquidation est de 100 % si le médecin part à la retraite avec le nombre de trimestres requis pour le taux plein, ou à 67 ans (âge du taux plein automatique). En cas de départ anticipé avec trimestres manquants, une minoration (décote) est appliquée.

Le calcul de la retraite dans le régime complémentaire

Le régime complémentaire (RC) des médecins libéraux, géré par la CARMF, fonctionne selon un système par points. Les cotisations versées durant la carrière sont converties en points, qui servent de base au calcul de la pension lors de la liquidation des droits.

Le montant annuel de la pension complémentaire est déterminé selon la formule suivante :

Pension annuelle = Nombre de points acquis × Valeur annuelle du point

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, la valeur de service du point dans le régime complémentaire est fixée à 76,15 €.

Ce montant peut faire l’objet d’une majoration si la retraite est liquidée au-delà de l’âge légal (voir section sur la surcote).

Le calcul de la retraite dans le régime ASV (Avantage Social Vieillesse)

Le régime ASV (Allocations Supplémentaires de Vieillesse) est un régime complémentaire obligatoire réservé aux médecins conventionnés. Il repose, lui aussi, sur un système par points.

Les cotisations versées durant la carrière, dont une partie est prise en charge par l’Assurance Maladie (en secteur 1), permettent d’acquérir des points ASV.

Le montant de la pension ASV est calculé selon la formule suivante :

Pension annuelle ASV = Nombre de points acquis × Valeur annuelle du point ASV

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, la valeur de service du point dans le régime ASV est fixée à 11,71 €.

Quel est le montant de la majoration pour enfants à la CARMF ?

Les médecins retraités peuvent bénéficier d’une majoration de pension de 10 % s’ils ont eu ou élevé au moins trois enfants. Cette majoration s’applique aux trois régimes de retraite obligatoires gérés par la CARMF : base, complémentaire et ASV.

Quelles sont les conditions ?

La majoration est accordée dans les cas suivants :

  • Pour les enfants biologiques ou adoptés,
  • Pour les enfants élevés au moins 9 ans avant leur 16ᵉ anniversaire, à condition qu’ils aient été à la charge effective du médecin ou de son conjoint.

Cela inclut les enfants du conjoint, enfants recueillis ou élevés sans lien légal, dès lors que les conditions de durée et de charge sont respectées.

Montant et application

La majoration est de 10 % du montant de la pension de retraite servie au titre :

  • du régime de base,
  • du régime complémentaire,
  • et du régime ASV.

Elle est définitive, même si la situation familiale du retraité évolue par la suite.

Le conjoint peut-il bénéficier d’une pension de réversion CARMF ?

En cas de décès d’un médecin libéral affilié à la CARMF, le conjoint survivant — ou l’ex-conjoint non remarié — peut prétendre à une pension de réversion. Celle-ci est versée sous certaines conditions, variables selon les trois régimes obligatoires : le régime de base, le régime complémentaire et le régime ASV.

Âge minimum requis

  • Régime de base : le bénéficiaire doit être âgé d’au moins 55 ans.
  • Régimes complémentaire et ASV : aucun âge minimum n’est requis dans certains cas particuliers (invalidité, enfant à charge). En l’absence de ces situations, l’âge minimum applicable est de 62 ans.

Conditions de ressources

  • Régime de base uniquement : la pension de réversion est soumise à un plafond de ressources. En 2025, ce plafond est fixé à 24 232 € par an pour une personne seule et à 38 771 € pour un couple.
  • Régimes complémentaire et ASV : aucun critère de ressources n’est appliqué, ce qui permet une attribution sans condition de revenu.

Montants servis selon les régimes

  • Régime de base : la pension de réversion s’élève à 54 % de la retraite que percevait ou aurait perçue le médecin décédé.
  • Régime complémentaire : le taux de réversion est de 60 %, sans condition de ressources.
  • Régime ASV : la pension correspond également à 60 % des droits acquis.

En cas de pluralité de conjoints (notamment en cas de divorce), la pension de réversion est répartie entre les ayants droit au prorata de la durée de chaque mariage.

Démarches à accomplir

La demande de pension de réversion peut être effectuée en ligne via le portail www.info-retraite.fr ou directement auprès de la CARMF par courrier. Il convient de fournir les justificatifs nécessaires (acte de décès, livret de famille, justificatifs de ressources, etc.). La date de prise d’effet dépend de la date de dépôt de la demande et peut, dans certains cas, être rétroactive dans la limite d’un an.

En savoir plus : conjoint de médecin libéral : comment bénéficier de la pension de réversion CARMF en 2025 ?

Comment améliorer le montant de sa retraite en tant que médecin ?

Il est possible d’agir concrètement pour augmenter le montant de sa future pension en tant que médecin libéral. Différentes stratégies existent : poursuivre une activité après la liquidation des droits, racheter des trimestres pour éviter la décote, ou acquérir des points supplémentaires dans les régimes complémentaires.

Cumuler retraite et revenu d’activité libérale

Le cumul retraite et activité libérale permet à un médecin libéral de poursuivre ou reprendre une activité tout en percevant ses pensions de retraite. Il existe deux formules : le cumul intégral et le cumul plafonné.

  • Le cumul retraite activité libérale (intégral) : le cumul est sans plafond de revenus si le médecin :
    • a atteint l’âge légal de départ à la retraite,
    • a tous ses trimestres pour le taux plein (ou a 67 ans),
    • et a liquidé tous ses régimes de retraite, en France et à l’étranger.
  • Le cumul retraite activité libérale plafonné : si ces conditions ne sont pas réunies, les revenus libéraux sont limités à 47 100 € en 2025 (1 PASS), proratisés si l’activité débute en cours d’année. Certains revenus, comme la permanence des soins ou des activités consultatives, échappent à ce plafond.

Dans le cadre d’un cumul retraite activité libérale intégral, le médecin libéral peut continuer à acquérir des droits à la retraite uniquement dans le régime de base, dans la limite de 5 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS). Ces droits peuvent faire l’objet d’une seconde liquidation, sur demande, avec effet au premier jour du trimestre suivant. En revanche, aucun droit supplémentaire n’est ouvert dans les régimes complémentaire et ASV, même en cas de poursuite d’activité.

Tous les détails dans notre article : Le cumul emploi retraite du médecin libéral

Racheter de trimestres dans le régime de base

Le rachat de trimestres permet d’anticiper son départ en retraite sans subir de décote. Il peut être utile si vous ne disposez pas du nombre de trimestres requis pour bénéficier du taux plein. Chaque trimestre manquant entraîne une décote de 1,25 %, dans la limite de 20 trimestres. Le rachat peut ainsi vous permettre de réduire ou supprimer cette décote.

Vous pouvez racheter jusqu’à 12 trimestres au titre de votre retraite de base. Ce rachat est possible pour les années d’études supérieures, à condition d’avoir été affilié à un régime de retraite des professions libérales (comme la CARMF) après l’obtention de votre diplôme, ou pour les années au cours desquelles vous avez acquis moins de 4 trimestres.

Le coût d’un rachat de trimestres dépend de votre âge au moment de la demande, de la moyenne de vos revenus professionnels (salariés et non salariés) sur les trois dernières années, et de l’option choisie. L’option 1 permet de racheter uniquement des trimestres d’assurance, ce qui réduit la décote appliquée à votre pension. L’option 2, plus coûteuse, permet de racheter à la fois des trimestres et des points, ce qui réduit la décote tout en augmentant le montant de la retraite versée.

Pour en savoir plus, consultez notre page dédiée : Comment racheter des trimestres dans le régime des professions libérales en 2025 ?

Racheter des points dans le régime complémentaire

Le régime complémentaire de la CARMF permet aux médecins libéraux de racheter ou d’acheter des points afin d’augmenter le montant de leur future pension. Ces démarches sont possibles entre 45 ans et l’âge du départ à la retraite.

Quatre situations ouvrent droit au rachat de points : service national (nombre de trimestres civils), maternité (3 trimestres par enfant), prise en charge d’un enfant handicapé (1 trimestre tous les 3 ans, dans la limite de 3 par enfant), et les deux premières années d’affiliation dispensées de cotisations (pour les médecins affiliés après le 1er janvier 1996 avant 40 ans). Le coût d’un point en 2025 est fixé à 1 681,50 €.

En cas de carrière incomplète, il est aussi possible d’acheter des points lorsque vous ne totalisez pas 4 points en moyenne par année d’affiliation. Le coût en 2025 s’élève à 2 307,90 € par point.

Quel est le montant moyen de la retraite CARMF en 2025 ?

En mars 2025, le montant moyen d’une pension de retraite versée par la CARMF (avant prélèvements sociaux et impôt sur le revenu) s’élève à 2 966 € bruts par mois, répartis entre les trois régimes obligatoires :

  • Régime de base : environ 667 € bruts mensuels
  • Régime complémentaire : environ 1 339 € bruts mensuels
  • Régime ASV (Avantage Social Vieillesse) : environ 960 € bruts mensuels

Ces montants varient en fonction de plusieurs critères : durée de cotisation, revenus professionnels, statut conventionné ou non, ainsi que le parcours de carrière individuel. La pension réelle peut différer d’un affilié à l’autre.

Un médecin ayant exercé à la fois en libéral et en tant que salarié perçoit une retraite issue de plusieurs régimes obligatoires. Le montant global dépend du cumul des pensions versées par ces différents régimes.

  • Régime général (CNAV) : si le médecin a travaillé comme salarié hospitalier, universitaire ou praticien attaché, il a cotisé au régime général qui verse une pension de base.
  • IRCANTEC : les médecins ayant exercé comme contractuels ou en activité mixte (libérale et hospitalière sans titularisation) relèvent également de l’IRCANTEC, qui assure une retraite complémentaire.

Les périodes d’externat et d’internat sont prises en compte pour la retraite dès lors qu’elles ont été rémunérées et ont donné lieu à des cotisations sociales. Elles permettent ainsi d’acquérir des droits dans deux régimes : la CNAV pour la retraite de base, et l’IRCANTEC pour la retraite complémentaire, applicable aux contractuels de la fonction publique.

En résumé : La CARMF joue un rôle central dans la retraite des médecins libéraux en France, en pilotant plusieurs régimes obligatoires couvrant la retraite de base, la retraite complémentaire, l’ASV, ainsi que l’invalidité-décès. Comprendre les règles spécifiques de chaque régime — âge légal, nombre de trimestres requis, modalités de calcul, majorations et possibilités d’optimisation — est essentiel pour anticiper sereinement son départ à la retraite et maximiser le montant de sa pension.

Pour aller plus loin
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L’âge légal de départ dépend de l’année de naissance : il évolue progressivement de 62 à 64 ans pour les générations nées à partir de 1961. Le taux plein peut être atteint entre 62 et 67 ans selon les trimestres validés.
Voir le tableau des âges et trimestres requis

La CARMF gère quatre régimes obligatoires : le régime de base, le régime complémentaire, le régime ASV (Avantage Social Vieillesse) pour les médecins conventionnés, et le régime invalidité-décès.

Chaque régime fonctionne par points. Le montant de la pension dépend du nombre de points acquis, de leur valeur de service et du taux de liquidation. Des surcotes ou décotes peuvent s’appliquer selon l’âge et les trimestres validés.

Oui, le cumul est possible sous conditions. Le cumul intégral est autorisé si le médecin a liquidé tous ses régimes de retraite et atteint l’âge légal avec tous ses trimestres. Sinon, le cumul est plafonné.
Lire l’article dédié au cumul emploi-retraite

Oui. Il est possible de racheter des trimestres, de racheter des points, ou de continuer à exercer pour bénéficier d’une surcote et d’une seconde liquidation dans le régime de base.

Oui, sous certaines conditions d’âge et de ressources (uniquement pour le régime de base). Les régimes complémentaire et ASV permettent une réversion à 60 %, sans condition de ressources.

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