Skip to content

Expatrié en Chine : quel impact sur votre retraite en France ?

Les années d’expatriation en Chine comptent-elles pour la retraite en France ?

Pourquoi il n’existe pas de convention bilatérale France–Chine ?

À ce jour, aucune convention bilatérale de sécurité sociale n’est entrée en vigueur entre la France et la Chine.
Un accord a bien été signé en 2016 mais il n’a jamais été ratifié par les deux États.

Concrètement, cela signifie qu’il n’existe pas de coordination automatique entre les systèmes de retraite français et chinois. Les périodes d’activité effectuées en Chine ne sont donc ni reconnues, ni totalisées avec celles accomplies en France et ne s’intègrent pas à la carrière française.

Les conséquences concrètes : trimestres non pris en compte automatiquement

Sans convention de sécurité sociale, les périodes travaillées en Chine sous contrat local ne valident aucun trimestre auprès du régime français. Vous n’acquérez pas de trimestres au régime général de la CNAV pendant votre contrat local en Chine.

Les années d’expatriation ne comptent pas pour le calcul du taux plein (nombre total de trimestres requis). En cas de longue expatriation, elles peuvent décaler l’âge de départ à taux plein ou réduire le montant de la pension.

Les seules exceptions concernent :

  • les salariés détachés par leur entreprise française (leurs cotisations restent versées en France) ;
  • les personnes ayant adhéré volontairement à la CFE (Caisse des Français de l’Étranger) pour maintenir leurs droits.

Comment fonctionne le régime de retraite chinois ?

Le système public de retraite en Chine (basic pension + compte individuel)

Le régime de retraite chinois repose sur un système public obligatoire, appelé “Basic Pension Insurance”, qui combine deux composantes principales :

  1. Une pension de base (“Basic Pension”) financée par les cotisations de l’employeur et redistribuée selon un principe de solidarité.
  2. Un compte individuel (“Individual Account”) alimenté par les cotisations du salarié, destiné à constituer une part de pension personnalisée.

Ce système s’applique à la majorité des salariés travaillant dans les entreprises chinoises (publiques ou privées).
Les expatriés étrangers employés localement y sont également soumis dans la plupart des grandes villes (Shanghai, Pékin, Shenzhen…), sauf exemption spécifique ou absence d’immatriculation locale.

La pension versée au moment de la retraite est donc le résultat de ces deux volets cumulés :

  • une partie “socialisée” (calculée selon le salaire moyen local et la durée de cotisation),
  • une partie “capitalisée” (fondée sur le montant accumulé sur le compte individuel et converti en pension lors de la retraite).

L’âge de départ et les conditions d’ouverture des droits

Le système chinois prévoit actuellement des âges légaux de départ à la retraite différents selon le sexe et le type d’emploi :

  • Hommes : 60 ans
  • Femmes cadres / employées : 55 ans

Cependant, face au vieillissement rapide de la population, la Chine a annoncé en 2024 une réforme progressive visant à repousser ces âges à horizon 2040.
Selon les premières étapes du calendrier :

  • L’âge de la retraite des hommes passerait progressivement de 60 à 63 ans,
  • Celui des femmes cadres / employée de 55 à 58 ans,

Cette évolution sera mise en œuvre par étapesde quelques mois chaque année.

Pour bénéficier d’une pension, il faut :

  • avoir cotisé au moins 15 ans au régime chinois,
  • et avoir atteint l’âge légal applicable à sa catégorie.

En dessous de cette durée, le salarié ne peut prétendre à une pension, mais peut demander le remboursement de ses cotisations personnelles (hors part employeur) s’il quitte définitivement la Chine.

En tant qu’expatrié, ai-je cotisé au régime chinois ?

Contrat local vs détachement : obligations de cotisation différentes

La possibilité ou non de cotiser au régime de retraite chinois dépend avant tout de votre statut d’expatriation. Deux situations se distinguent :

1. Le salarié détaché par une entreprise française

  • Vous restez affilié au régime de retraite français.
  • Votre employeur continue de verser les cotisations en France, au régime général et à la retraite complémentaire Agirc-Arrco.
  • Vous ne cotisez pas au système chinois, sauf cas très particuliers (affiliation volontaire)

Ce statut est généralement limité dans le temps (24 mois renouvelables 1 fois, selon la réglementation française) et concerne les missions temporaires ou les contrats d’expatriation encadrés par un groupe français.

2. Le salarié sous contrat local en Chine

  • Vous dépendez du système chinois de sécurité sociale et êtes soumis aux cotisations locales pour la retraite, la santé et le chômage.
  • Votre employeur chinois (ou filiale locale) verse les cotisations prévues par la loi, souvent obligatoires pour les étrangers résidants légalement et titulaires d’un permis de travail.
  • Ces cotisations sont généralement prélevées automatiquement sur votre fiche de paie.

Cas des entreprises étrangères : participation possible au régime chinois

Depuis 2011, la législation chinoise impose aux employeurs étrangers et à leurs salariés étrangers de participer au système public de sécurité sociale, sauf dérogation spécifique prévue par une convention bilatérale. Or, aucune convention n’existe entre la France et la Chine, ce qui rend l’affiliation obligatoire dans la majorité des provinces.

L’application de cette règle reste variable selon les villes. En pratique :

  • Votre entreprise locale ou votre bureau de représentation doit vous enregistrer auprès du bureau municipal de la sécurité sociale.
  • Vous recevez alors un numéro d’assurance sociale (“Social Security Number”), qui vous identifie dans le système.

Comment vérifier vos cotisations auprès du bureau local de la sécurité sociale

Pour confirmer votre affiliation et les cotisations réellement versées pendant votre séjour, vous pouvez demander un relevé de compte individuel (”养老保险缴费记录 ”)

Ce document récapitule le nombre de mois cotisés, les montants versés (part employeur et part salarié) ainsi que le nom de l’employeur.

Il est délivré par le bureau local de la sécurité sociale (“Social Insurance Bureau”) de votre ville de travail, ou consultable en ligne sur la plateforme nationale de la sécurité sociale chinoise

Comment sont calculés les droits à la retraite des salariés expatriés ?

Puis-je récupérer mes cotisations versées en Chine ?

Le remboursement des cotisations pour les étrangers quittant la Chine

Les étrangers qui ont cotisé au système chinois de retraite peuvent, dans certains cas, récupérer leurs cotisations personnelles lorsqu’ils quittent définitivement la Chine.
Cette possibilité concerne uniquement la part salariale des cotisations versées sur le compte individuel.
La part employeur, elle, reste acquise au fonds collectif chinois et n’est pas remboursable.

Les règles générales sont les suivantes :

  • Vous devez cesser toute activité professionnelle en Chine et ne plus disposer de permis de travail valide.
  • Vous pouvez demander le remboursement intégral des montants accumulés sur votre compte individuel.
  • En cas de retour ultérieur en Chine, vous pouvez réactiver ce compte et reprendre vos cotisations à partir du solde antérieur.

Bon à savoir : les droits à pension ne sont ouverts qu’après 15 années de cotisations. En dessous de cette durée, la plupart des expatriés étrangers n’atteignent pas ce seuil et doivent donc opter pour le remboursement plutôt que pour une pension locale.

Procédure à suivre : documents, délais et interlocuteurs

La demande de remboursement s’effectue directement auprès du bureau local de la sécurité sociale (“Social Insurance Bureau”) de votre dernière ville d’emploi.
Les démarches peuvent légèrement varier selon les provinces, mais suivent une trame commune :

1. Dépôt de la demande
Présentez-vous au guichet du bureau de la sécurité sociale ou mandatez un représentant local muni d’une procuration notariée. Certaines villes acceptent l’envoi du dossier par voie postale.

2. Documents à fournir :

• Passeport et visa ou permis de résidence expiré
• Attestation de fin de contrat de travail ou de licenciement
• Formulaire officiel de demande de remboursement
• Coordonnées bancaires (compte chinois ou international, selon les villes)
• Certificat d’emploi ou bulletins de salaire
• Relevé de cotisations si disponible

3. Délais et paiement

• Délai moyen de traitement : 2 à 3 mois selon la ville.
• Le remboursement est effectué en yuan (RMB), généralement sur un compte local.
• Certaines administrations exigent que la procédure soit finalisée avant la sortie définitive du territoire, d’où l’importance d’anticiper la demande.

Comment valoriser ma période en Chine pour ma retraite française ?

Le rachat de trimestres pour les années d’expatriation

Si vous avez travaillé en Chine sans cotiser au régime français, vos années d’expatriation ne valident pas de trimestres dans votre relevé de carrière.
Pour éviter une perte de droits, vous pouvez effectuer un rachat de trimestres auprès de l’Assurance retraite.

Ce dispositif permet de reconstituer les années d’activité à l’étranger non couverte par le régime français afin de réduire, voire d’éviter la décote appliquée à votre future pension.

La demande de rachat doit être déposée dans les 10 ans suivant la fin de la période d’activité concernée.
Contrairement au rachat pour les années d’études et années incomplètes, le nombre de trimestres rachetables pour les périodes à  l’étranger  n’est pas limité
Le tarif dépend de votre âge, de votre revenu et de l’option choisie :

  • Option 1 – Taux seul : améliore uniquement le taux de liquidation (réduction de la décote).
  • Option 2 – Taux + durée d’assurance : améliore à la fois le taux et le nombre de trimestres de durée d’assurance.

Rachat de trimestres en 2025 : comment partir plus tôt à taux plein et augmenter sa retraite ?

Cotiser volontairement à la retraite française : la solution CFE

Fonctionnement du dispositif

La Caisse des Français de l’Étranger (CFE) permet aux expatriés de continuer à cotiser volontairement à la Sécurité sociale française pendant leur période à l’étranger.

L’adhésion à l’assurance vieillesse permet de valider des trimestres et des revenus pour la retraite de base comme si l’expatrié travaillait encore en France.

Les cotisations versées pour la retraite de base peuvent être complétéesar des versements auprès d’un régime complémentaire (par exemple l’Agirc-Arrco via la caisse Malakoff Humanis).

Conditions d’adhésion, cotisations et avantages fiscaux

L’adhésion à la CFE est ouverte à tout Français résidant à l’étranger, quel que soit leur pays de résidence. Elle peut être souscrite à titre individuel ou via l’employeur et ne requiert pas de durée minimale d’expatriation pour pouvoir y adhérer. La demande s’effectue sur le site officiel de la CFE (www.cfe.fr).

Les cotisations varient selon le revenu de référence déclaré et le statut professionnel (salarié, travailleur indépendant, sans activité), Pour 2025, à titre indicatif les cotisations vieillesse représentent environ 18 % du revenu de référence avec un plafond similaire à celui de la Sécurité sociale française.

Cotisations CFE – retraite de base (particuliers) – barème au 1er avril 2025

Rémunération Égales ou sup. à 47 100 €Entre 47 100 € et 23 550 €Inf. à 23 550 €
Catégorie1ère2ème3ème
Base de calcul de la cotisation47 100 €35 325 €23 550 €
Montant trimestriel2 103 €1 578 €1 053 €
Montant annuel8 412 €6 312 €4 212 €

A noter : Les cotisations versées à la CFE sont déductibles du revenu imposable dans le cadre des revenus français déclarés.

Besoin d’un accompagnement personnalisé ?
Vous êtes salarié détaché ou expatrié et souhaitez faire le point sur vos droits à la retraite, optimiser votre parcours ou envisager un rachat de trimestres ?
Découvrez notre service :

Oui. Le salarié détaché reste affilié aux régimes français de retraite, de base et complémentaire. Il continue de cotiser comme s’il exerçait en France, ce qui lui permet de valider des trimestres et d’acquérir des points Agirc-Arrco sans rupture de droits.

Pas forcément. Il peut cotiser volontairement à la CFE (Caisse des Français de l’Étranger) pour continuer à valider des trimestres en France. Il peut aussi adhérer à un régime complémentaire tel que Malakoff Humanis International pour acquérir des points Agirc-Arrco.

Oui, si le pays d’expatriation est membre de l’UE/EEE/Suisse ou signataire d’une convention bilatérale avec la France. Dans ces cas, les périodes d’activité peuvent être intégrées dans le calcul des droits.
Voir la liste des pays ayant signé une convention avec la France

Dans ce cas, les périodes d’activité ne seront pas reconnues pour la retraite française. Cependant, il est possible de racheter des trimestres pour compenser ces périodes.
Découvrez comment racheter des trimestres en 2025 pour améliorer votre retraite

Oui, sous certaines conditions. Le salarié expatrié peut cotiser à l’Agirc-Arrco via Malakoff Humanis International, à titre individuel ou via son employeur. Cela lui permet d’acquérir des points même durant sa mission à l’étranger.

Il est essentiel d’analyser sa situation avant de partir : vérifier les accords existants avec le pays d’accueil, envisager une adhésion à la CFE, évaluer l’intérêt d’un rachat de trimestres, et souscrire si possible à une retraite complémentaire. Une préparation en amont est le meilleur moyen d’optimiser ses droits.

Directeur associé

Rechercher