Skip to content

Rachat de trimestres pour l’apprentissage : conditions, coût et démarches en 2025

Qu’est-ce que le rachat de trimestres pour l’apprentissage ?

Le rachat de trimestres pour l’apprentissage, également appelé versement pour la retraite (VPLR), permet aux personnes ayant effectué un apprentissage avant 2014 de compléter leur durée d’assurance retraite lorsqu’elles n’ont pas validé tous leurs trimestres au titre de ces périodes.

  • Ce dispositif concerne les apprentis dont la rémunération, souvent partielle avant les réformes successives, n’a pas généré suffisamment de cotisations pour valider quatre trimestres par année civile.
  • Le rachat de trimestres d’apprentissage s’applique aux périodes d’apprentissage comprises entre le 1er juillet 1972 et le 31 décembre 2013. Depuis 2014, chaque trimestre travaillé comme apprenti est automatiquement validé, sans nécessité de rachat.

Le principe du versement pour la retraite (VPLR)

Le versement pour la retraite est un dispositif du régime général qui autorise le rachat de certains trimestres manquants pour améliorer le calcul de la pension.
Ce rachat, facultatif, vise à compenser les périodes d’activité peu ou pas cotisées — comme les années d’apprentissage, les années d’études supérieures ou les années civiles incomplètes.

Dans le cas particulier des apprentis, le VPLR permet de valider jusqu’à 4 trimestres correspondant à la durée du contrat d’apprentissage, sous réserve que ces périodes soient couverts par un contrat signé entre 1972 et 2013 et n’aient pas déjà permis la validation de 4 trimestres.

Le coût du rachat est calculé selon une formule réglementaire fixée par la Sécurité sociale, à un tarif préférentiel pour les apprentis, bien inférieur à celui applicable aux années d’études.

L’objectif du rachat : compléter sa durée d’assurance pour le taux plein

Le rachat de trimestres d’apprentissage a pour finalité principale de compléter la durée d’assurance nécessaire pour obtenir une retraite sans décote.
Chaque trimestre racheté vient s’ajouter à la durée totale d’assurance prise en compte par la Cnav ou la Carsat, améliorant à la fois :

  • le taux de liquidation de la pension (en réduisant la décote) ;
  • la durée d’assurance validée, utilisée pour calculer le montant final de la retraite ;
  • et, depuis la réforme de 2023, la possibilité d’un départ anticipé pour carrière longue, lorsque l’activité a commencé avant 16, 18, 20 ou 21 ans.

Quelles sont les périodes d’apprentissage concernées par le rachat ?

Toutes les périodes d’apprentissage ne sont pas éligibles au rachat de trimestres. Le dispositif vise principalement les anciens apprentis dont les cotisations n’ont pas permis de valider quatre trimestres complets par année.
Les règles ont en effet évolué au fil du temps : selon la période pendant laquelle votre contrat a été signé, les modalités de validation des trimestres diffèrent.

Les apprentissages effectués entre 1972 et 2013

Si vous avez été apprenti entre le 1er juillet 1972 et le 31 décembre 2013, vous pouvez bénéficier du versement pour la retraite (VPLR).
Durant cette période, les rémunérations des apprentis étaient souvent trop faibles pour permettre une validation complète des trimestres, car calculées sur une base de 15 % à 45 % du SMIC selon l’année et l’âge.

Le rachat permet donc de régulariser ces années en validant jusqu’à 4 trimestres par contrat.
Pour être éligible, les conditions suivantes doivent être réunies :

  • Le contrat d’apprentissage doit avoir été enregistré auprès d’une chambre consulaire (commerce, métiers, agriculture) ;
  • Les périodes concernées ne doivent pas déjà avoir permis la validation de 4 trimestres ;
  • La demande doit être effectuée avant la liquidation de la retraite et entre 20 et 67 ans.

Bon à savoir : Depuis la réforme des retraites de 2023, les trimestres rachetés au titre de l’apprentissage entre 1972 et 2013 comptent désormais pour accéder au dispositif de carrière longue. Cela peut donc permettre un départ anticipé.

Les apprentissages réalisés à partir de 2014 : plus besoin de rachat

Depuis le 1er janvier 2014, les périodes d’apprentissage sont automatiquement assimilées à des périodes cotisées.
Chaque trimestre travaillé sous contrat d’apprentissage permet de valider un trimestre de retraite, quel que soit le niveau de rémunération. Ainsi :

  • Les apprentis n’ont aucune démarche de rachat à effectuer ;
  • Leurs trimestres sont pris en compte automatiquement par la Cnav ou la Carsat ;
  • Ils apparaissent directement sur le relevé de carrière consultable sur lassuranceretraite.fr.

Les autres périodes pouvant être rachetées (études, années incomplètes)

Le versement pour la retraite (VPLR) ne se limite pas à l’apprentissage : il couvre également d’autres périodes non ou partiellement cotisées.
Un assuré peut racheter jusqu’à 12 trimestres au total, tous types de versements confondus.

Parmi les autres cas de figure :

  • Les années d’études supérieures validées par un diplôme ou une admission dans une grande école ;
  • Les années civiles incomplètes, pendant lesquelles moins de quatre trimestres ont été validés ;
  • Certaines périodes de stage effectuées dans le cadre d’études, sous conditions ;
  • Les activités à l’étranger non couvertes par un accord de sécurité sociale.

Le rachat pour apprentissage reste l’un des plus avantageux financièrement, grâce à son tarif forfaitaire préférentiel.

Quelles conditions pour racheter des trimestres d’apprentissage ?

Le rachat de trimestres pour l’apprentissage répond à un certain nombre de critères définis par la Cnav et les Carsat. Ces conditions portent sur l’âge de l’assuré, son statut, les périodes éligibles et les justificatifs à produire.

Âge, statut et régimes concernés

Pour effectuer un versement pour la retraite (VPLR) au titre de l’apprentissage, vous devez répondre à plusieurs conditions personnelles :

  • Avoir entre 20 et 67 ans au moment de la demande ;
  • Ne pas être déjà retraité(e) du régime général ;
  • Avoir été affilié(e) à un régime relevant du régime général de la Sécurité sociale (Cnav, Carsat) ;
  • Le rachat est également ouvert aux assurés des régimes alignés, comme la MSA salariés ou le régime des fonctionnaires en détachement privé, sous réserve de certaines conditions de coordination.

Ce dispositif concerne donc principalement les anciens apprentis du secteur privé.

Nombre maximum de trimestres rachetables

Le nombre de trimestres que vous pouvez racheter dépend à la fois de votre situation et du type de période concernée.

  • Au total, vous pouvez racheter jusqu’à 12 trimestres maximum pour l’ensemble de votre carrière (apprentissage, études, années incomplètes, etc.) ;
  • Parmi ces 12 trimestres, il est possible de racheter jusqu’à 4 trimestres au titre de l’apprentissage ;
  • Chaque trimestre racheté correspond à 90 jours consécutifs de période d’apprentissage couverte par un contrat conclu entre le 1er juillet 1972 et le 31 décembre 2013 ;
  • Les trimestres rachetés ne doivent pas avoir déjà été validés au titre d’une autre activité rémunérée ou cotisée.

Le rachat peut être réalisé en une ou plusieurs fois, selon vos besoins et votre stratégie de départ à la retraite.

Documents et justificatifs à fournir

Pour que votre demande de rachat soit prise en compte, vous devez joindre des justificatifs prouvant la réalité de votre apprentissage et de votre identité. Ces documents permettent à la caisse de retraite de vérifier la période exacte à régulariser et de calculer le coût du rachat.

Les pièces habituellement demandées sont :

  • Une copie du contrat d’apprentissage ou de l’attestation de la chambre consulaire (commerce, métiers ou agriculture) ayant enregistré le contrat ;
  • À défaut, vos bulletins de salaire correspondant à la période d’apprentissage ;
  • Une pièce d’identité en cours de validité (carte nationale, passeport, titre de séjour) ;
  • Votre livret de famille ou un extrait d’acte de naissance pour justifier votre état civil ;

Astuce : avant d’envoyer votre dossier, vérifiez votre relevé de carrière. Cela vous permettra de repérer les années non prises en compte et d’éviter de racheter des trimestres déjà validés.

Comment se calcule le coût du rachat de trimestres ?

Le rachat de trimestres pour l’apprentissage repose sur une formule de calcul réglementée par la Cnav (Caisse nationale d’assurance vieillesse).

La formule de calcul (plafond Sécurité sociale et taux de cotisation

Le coût d’un trimestre racheté au titre de l’apprentissage se calcule selon la formule suivante :

Coût d’un trimestre = 75 % du plafond trimestriel de la Sécurité sociale × taux global de cotisation vieillesse

Le taux global de cotisation vieillesse correspond à la somme du taux salarial et du taux patronal en vigueur au 1er janvier de l’année du dépôt de la demande. Ce calcul s’applique au moment du dépôt du dossier.

En 2025, le coût d’un trimestre d’apprentissage est de 1 578 €

Coût du versement pour un trimestre d’apprentissage :

Année de la demandeCoût du versement pour 1 trimestre
20251 578 €
20241 554 €
20231 464 €
20221 369 €
20211 369 €

Modalités de paiement (comptant ou échelonné)

Le versement du coût de rachat peut être réalisé selon deux modes de paiement, offrant une certaine souplesse à l’assuré :

  • Paiement comptant : règlement de la totalité du montant en une seule fois ;
  • Paiement échelonné : règlement en plusieurs mensualités (sur 1, 3 ou 5 ans), en fonction du nombre de trimestres rachetés.

Le rachat de trimestres d’apprentissage compte-t-il pour la carrière longue ?

La réforme des retraites de 2023 a modifié les règles applicables aux trimestres rachetés au titre de l’apprentissage. Désormais, ces trimestres sont pris en compte pour le dispositif carrière longue.

Prise en compte des trimestres rachetés depuis la réforme 2023

Avant la réforme, les trimestres rachetés pour l’apprentissage amélioraient le calcul de la pension, mais ne comptaient pas dans le total des trimestres exigés pour un départ en carrière longue. La loi du 14 avril 2023 (réforme des retraites) est venue corriger cette inégalité.

Désormais, les trimestres rachetés au titre des périodes d’apprentissage entre 1972 et 2013 sont pris en compte dans le calcul de la durée d’assurance requise pour la carrière longue. Cela permet à de nombreux assurés ayant commencé à travailler jeunes d’anticiper leur âge de départ à la retraite.

Carrière longue : conditions de début d’activité

Pour bénéficier du départ anticipé pour carrière longue, il faut aussi avoir commencé à travailler tôt.
La condition essentielle repose sur l’âge auquel l’activité a débuté et le nombre de trimestres validés avant un certain âge.

Les règles actuelles sont les suivantes :

  • Avant 16 ans → départ possible à 58 ans ;
  • Avant 18 ans → départ possible à 60 ans ;
  • Avant 20 ans → départ possible à 62 ans ;
  • Avant 21 ans → départ possible à 63 ans.

Pour remplir cette condition, l’assuré doit avoir validé :

  • 5 trimestres avant la fin de l’année civile de ses 16, 18, 20 ou 21 ans (selon le cas) ;
  • 4 trimestres seulement s’il est né entre octobre et décembre.

Les trimestres rachetés au titre de l’apprentissage peuvent compléter ce total et ainsi rendre éligible un départ anticipé au titre du dispositif carrière longue.

Le rachat de trimestres est-il toujours avantageux ?

Le rachat de trimestres d’apprentissage est souvent présenté comme une solution efficace pour améliorer le montant de sa retraite ou partir plus tôt. Mais son intérêt dépend de chaque situation individuelle : âge, durée d’assurance, régime de retraite, objectif (taux plein ou départ anticipé), et capacité financière.

Cas où le rachat permet d’éviter une décote ou d’obtenir le taux plein

Le rachat de trimestres est particulièrement intéressant lorsque l’assuré se trouve à quelques trimestres du taux plein.
Chaque trimestre manquant entraîne une décote sur le montant de la pension (jusqu’à 1,25 % par trimestre manquant), ce qui peut représenter une perte importante sur la durée.

Le rachat est avantageux dans les cas suivants :

  • Il manque 1 à 8 trimestres pour atteindre la durée d’assurance requise ;
  • L’assuré souhaite supprimer la décote et bénéficier du taux plein ;
  • Le départ est envisagé immédiatement ou dans les deux années à venir ;
  • Le rachat permet d’augmenter le montant mensuel de la pension et donc d’amortir rapidement le coût initial ;
  • Le rachat ouvre l’accès à la retraite anticipée pour carrière longue, grâce à la réforme 2023.

Situations où le rachat a peu d’intérêt financier

Le rachat n’est pas toujours pertinent. Dans certaines situations, il peut représenter une dépense importante pour un gain limité.
Avant toute décision, il convient d’évaluer le retour sur investissement et les autres options possibles (surcote, cumul emploi-retraite, retraite progressive, etc.).

Le rachat est souvent peu utile lorsque :

  • Le nombre de trimestres manquants est élevé (plus de 8 à 10) : le coût devient difficile à amortir ;
  • Le départ à la retraite est prévu plus tard, et la surcote automatique (1,25 % par trimestre travaillé après le taux plein) compense naturellement le manque de trimestres ;
  • Le montant de la pension est déjà proche du plafond maximum, limitant l’effet du rachat sur le gain net ;
  • L’assuré dispose d’autres leviers d’optimisation (ex : rachat de trimestres d’études, reprise d’activité, régularisation d’années incomplètes) ;
  • Le rachat ne modifie pas la fiscalité globale de manière significative.

Dans ces cas, le rachat risque de mobiliser un capital important sans réel impact sur le niveau de vie à la retraite. Une étude personnalisée est donc indispensable avant toute décision.

Simulation et accompagnement par un cabinet retraite

Pour mesurer la rentabilité réelle du rachat, il est fortement recommandé d’effectuer une simulation personnalisée.
Chaque situation est unique : le revenu de carrière, les régimes concernés, l’âge de départ prévu et les objectifs de vie influencent le choix le plus pertinent.

Un cabinet spécialisé en conseil retraite peut vous aider à :

  • Analyser votre relevé de carrière pour identifier les périodes manquantes ou incomplètes ;
  • Calculer le coût exact du rachat selon le nombre de trimestres visés et votre âge ;
  • Comparer les différents scénarios : rachat, surcote, cumul emploi-retraite, ou retraite progressive ;
  • Optimiser fiscalement votre démarche, puisque le coût du rachat est déductible du revenu imposable dans la plupart des cas ;
  • Planifier une stratégie de départ sur mesure, adaptée à vos besoins et à votre budget.

Faire appel à un expert retraite permet donc de transformer une décision complexe en choix stratégique et rentable, tout en évitant les erreurs coûteuses.

Directeur associé

Rechercher