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Main D’un Salarié écrivant Une Lettre De Départ à La Retraite à Son Employeur

Lettre de départ à la retraite : modèle, conseils et démarches pour les salariés du privé

Pourquoi faut-il rédiger une lettre de départ à la retraite ?

La lettre de départ : une obligation légale pour formaliser sa décision

Pour tout salarié du secteur privé, la lettre de départ à la retraite est une étape essentielle. Elle n’est pas strictement imposée par le Code du travail, mais elle constitue une preuve écrite de votre volonté claire et non équivoque de cesser votre activité professionnelle.
Cette lettre, datée et signée, doit être :

  • adressée à l’employeur par courrier recommandé avec accusé de réception ou remise en main propre contre décharge ;
  • rédigée avec précision, en mentionnant la date souhaitée de départ, qui servira de point de départ pour le calcul du préavis.

Elle protège le salarié en cas de désaccord sur la date effective du départ et permet à l’employeur d’organiser le remplacement ou la réorganisation du poste.

Le rôle de la lettre dans la rupture du contrat de travail

La lettre de départ à la retraite formalise la rupture du contrat de travail à l’initiative du salarié.
Dans le secteur privé, elle déclenche le préavis de départ, dont la durée varie selon :

  • la convention collective applicable dans l’entreprise ;
  • l’ancienneté du salarié.

Ce courrier sert également de base à l’employeur pour établir les documents de fin de contrat : certificat de travail, solde de tout compte, attestation France Travail.

Les conséquences d’une absence de notification écrite

Ne pas formaliser son départ par écrit peut avoir plusieurs conséquences :

  • Aucune preuve légale de la date de départ, rendant le calcul du préavis contestable ;
  • Risque de litige en cas de désaccord ou de mauvaise interprétation de la volonté du salarié ;
  • Blocage du versement de la pension si la rupture du contrat n’est pas clairement établie.

Une simple conversation orale ou un mail informel ne suffit pas. L’écrit officiel reste le seul moyen de sécuriser juridiquement le départ en retraite et de garantir le bon déroulement des démarches auprès de l’Assurance Retraite et de l’Agirc-Arrco.

Quand envoyer sa lettre de départ à la retraite ?

Les délais de préavis à respecter selon la convention collective

Dès que vous décidez de partir à la retraite, il est essentiel de consulter la convention collective de votre entreprise (ou à défaut le contrat de travail ou les usages de l’entreprise) pour connaître le délai de préavis à respecter. En l’absence de dispositions plus favorables, la durée légale minimale est la suivante :

  • Ancienneté entre 6 mois et moins de 2 ans : 1 mois de préavis.
  • Ancienneté de 2 ans ou plus : 2 mois de préavis.
  • Si l’ancienneté est inférieure à 6 mois, alors c’est la convention, le contrat ou l’usage qui fixe le délai.
    .

Il est donc recommandé de vous positionner suffisamment tôt pour respecter ce délai et envoyer votre lettre de départ en bonne et due forme.

Les différences entre départ volontaire et mise à la retraite

Il convient de bien distinguer deux situations :

  • Le départ volontaire à la retraite, décidé par le salarié, qui implique d’adresser une notification écrite à l’employeur et de respecter le préavis prévu par la convention collective ou le contrat de travail.
  • La mise à la retraite, décidée par l’employeur, qui ne peut intervenir qu’à partir d’un certain âge (ou si la convention le prévoit) et doit respecter une procédure spécifique : interrogation écrite du salarié, délai de préavis identique à celui d’un licenciement et notification formelle de la décision.

En résumé :

  • Si le salarié choisit de partir, il rédige la lettre et fixe sa date de départ après avoir pris en compte son préavis.
  • Si l’employeur initie la démarche, il doit interroger le salarié, appliquer le même préavis qu’en cas de licenciement et formaliser sa décision par écrit.

Les bonnes pratiques pour anticiper son départ

Pour que votre départ se fasse dans les meilleures conditions et éviter tout litige ou retard, voici quelques conseils pratiques :

  • Vérifiez au moins 3 à 4 mois avant votre date souhaitée que votre convention collective ne prévoit pas un délai plus long que la durée minimale.
  • Choisissez la date de départ au 1er jour d’un mois, car c’est la règle pour la liquidation de la pension de retraite.
  • Envoyez votre lettre par courrier recommandé avec accusé de réception, ou remettez-la en main propre contre signature, afin d’avoir une preuve de notification.
  • Mentionnez clairement dans votre courrier la date d’effet souhaitée, en tenant compte du préavis, pour que l’employeur puisse organiser le solde de tout compte et les formalités de fin de contrat.
  • Conservez une copie de votre courrier, l’accusé de réception, et tous les échanges relatifs à votre départ, afin de sécuriser votre dossier en cas de contestation.

Comment rédiger une lettre de départ à la retraite ?

Les mentions indispensables à inclure dans le courrier

La lettre de départ à la retraite doit comporter un certain nombre de mentions incontournables afin d’être conforme aux attentes employeur/administration et de sécuriser votre démarche. Parmi celles-ci :

  • vos coordonnées complètes : nom, prénom, adresse, éventuellement matricule, poste occupé ;
  • les coordonnées de l’employeur : nom de l’entreprise, adresse, nom du responsable des ressources humaines ou du destinataire de la lettre ;
  • la date de rédaction de la lettre et la date souhaitée de départ à la retraite, en prenant en compte le préavis applicable (ancienneté + convention collective) ;
  • une mention claire de votre décision de « faire valoir vos droits à la retraite » ou « prendre votre retraite» ;
  • la durée du préavis ou la date à laquelle le contrat prendra fin, conformément à la convention ou au contrat de travail ;
  • votre signature manuscrite si lettre papier (ou mention de signature si envoi numérique) pour garantir la validité du document.

Ces éléments permettent de formaliser votre départ, de respecter les obligations internes et de minimiser tout risque de litige.

Exemple de lettre de départ à la retraite à personnaliser selon votre situation :

[Prénom Nom]
[Adresse]
[Code postal] [Ville]

[Nom de l’entreprise]
À l’attention de [Nom du destinataire / Responsable RH]
[Adresse de l’entreprise]
[Code postal] [Ville]

le [Date]

Objet : Notification de départ à la retraite

Madame, Monsieur,

Par la présente, je vous informe de ma décision de faire valoir mes droits à la retraite.

Conformément à la durée de préavis de [Durée du préavis, ex. : 2 mois] prévue par mon contrat de travail et la convention collective applicable au sein de [Nom de l’entreprise], mon départ sera effectif à compter du [Date souhaitée de départ].

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
[Signature]
[Prénom Nom]

Ce modèle est conforme aux recommandations du site Service Public

Quelles sont les indemnités en cas de départ à la retraite ?

Les conditions pour percevoir l’indemnité légale ou conventionnelle

Pour un salarié du secteur privé, le droit à une indemnité de départ à la retraite dépend de plusieurs critères :

  • ancienneté minimale : en cas de départ souhaité (initiative du salarié), il faut en général atteindre 10 ans d’ancienneté pour pouvoir prétendre à l’indemnité légale.
  • type de départ : l’indemnité sera versée selon que le départ est « volontaire » (le salarié fait valoir ses droits) ou qu’il s’agit d’une « mise à la retraite » à l’initiative de l’employeur, ce qui impacte les règles applicables.
  • dispositions plus favorables : si la convention collective ou le contrat de travail prévoit une indemnité plus avantageuse que le minimum légal, c’est cette dernière qui s’applique.

En somme : il est essentiel que le salarié consulte sa convention collective et vérifie son ancienneté afin de savoir s’il remplit les conditions et sous quelle forme l’indemnité sera versée.

Le mode de calcul de l’indemnité de départ selon l’ancienneté

Le calcul de l’indemnité prend en compte deux éléments principaux : le salaire de référence et le barème selon l’ancienneté.

  • Le salaire de référence est le montant le plus favorable au salarié entre :
    • la moyenne mensuelle brute des 12 derniers mois précédant le départ ;
    • ou la moyenne mensuelle brute des 3 derniers mois précédant le départ (en tenant compte au prorata des primes exceptionnelles).
  • Le barème minimal pour un départ volontaire est fixé à :
    • ½ mois de salaire après 10 ans d’ancienneté ;
    • 1 mois après 15 ans ;
    • 1,5 mois après 20 ans ;
    • 2 mois après 30 ans ou plus.
  • En cas de mise à la retraite par l’employeur, un minimum légal est :
    • ¼ de mois de salaire par année d’ancienneté pour les 10 premières années ;
    • ⅓ de mois de salaire par année d’ancienneté à partir de la 11ᵉ année.

La convention collective peut prévoir des dispositions plus favorables au salarié pour le calcul de l’indemnité de départ à la retraite. Dans ce cas, ces dispositions s’appliquent à la place du minimum prévu par le Code du travail.

Pour en savoir plus sur le calcul de l’indemnité et prime de départ en retraite, consultez notre article complet dédié.

Les différences entre départ volontaire et mise à la retraite

Les modalités diffèrent selon l’origine du départ :

  • Départ volontaire (initié par le salarié) : le salarié décide de partir à la retraite dès qu’il remplit les conditions. L’indemnité légale ne s’applique que si l’ancienneté minimale est atteinte (souvent 10 ans).
  • Mise à la retraite (initiative de l’employeur) : pas forcément de condition d’ancienneté (dans certains cas), puisque la rupture est décidée par l’employeur. L’indemnité minimale sera alors celle de la mise à la retraite, souvent plus favorable.

En pratique, pour le salarié du secteur privé :

  • S’il souhaite partir de lui-même, il doit s’assurer que son ancienneté lui donne droit à l’indemnité minimale.
  • S’il est « mis à la retraite », il doit vérifier que l’employeur respecte bien les règles en matière d’indemnité et que celle-ci ne soit pas inférieure à l’indemnité légale de licenciement.

Quels conseils pour bien préparer son départ à la retraite ?

Vérifier son relevé de carrière avant d’envoyer sa lettre

Avant de rédiger et d’envoyer votre lettre de départ à la retraite, il est essentiel de contrôler votre relevé de carrière. Le document disponible sur L’Assurance retraite ou via le portail Info Retraite recense les trimestres et points accumulés depuis le début de votre activité.

En procédant à cette vérification :

  • vous identifiez les oublis ou les erreurs (emplois non déclarés, trimestres manquants, incohérences…) et pouvez demander une correction avant la liquidation de vos droits.
  • vous anticipez la date réelle de départ possible, en fonction du nombre de trimestres validés et de l’âge légal.

Une carrière correctement enregistrée vous met en meilleure position pour choisir une date de départ sereine et faire votre lettre sans surprise.

Fixer une date de départ optimale selon les trimestres acquis

Le choix de la date de départ à la retraite influence à la fois vos droits et le montant de votre pension. Quelques éléments à retenir :

  • La date de départ est souvent fixée au 1ᵉʳ jour du mois suivant la cessation d’activité, ce qui conditionne la mise en paiement et la prise en compte des trimestres.
  • Si vous n’avez pas encore acquis tous les trimestres nécessaires au taux plein, il peut être judicieux de différer de quelques mois votre départ pour éviter une décote.

Voici des bonnes pratiques :

  • notez les trimestres manquants en vous connectant à votre compte retraite ;
  • calculez l’impact d’un retard de départ sur le montant de la pension ou sur la décote/surcote ;
  • ajustez votre date de départ en fonction de vos objectifs (montant, projet, santé…).

Avant d’envoyer votre lettre, pensez à vérifier les démarches liées à la liquidation de la retraite

Anticiper la transition financière et le versement des pensions

Le départ à la retraite ne se limite pas à écrire la lettre : il s’agit aussi de se préparer financièrement et administrativement.
À garder en tête :

  • Intégrer un délai entre la date d’envoi de la lettre, la cessation d’activité et le premier versement de pension (souvent plusieurs semaines).
  • Planifier une substitution de revenus, car la pension ne compense pas toujours immédiatement le salaire.
  • Mettre à jour vos coordonnées bancaires et fiscales, vérifier vos contrats d’épargne, et anticiper les documents à transmettre aux régimes de retraite.

Rétroplanning 12 mois avant le départ à la retraite :

Moment avant départ Actions
M-12 (12 mois avant) Vérifier son relevé de carrière (régime de base et complémentaire). Identifier les trimestres manquants, points Agirc-Arrco ou périodes non validées. Demander les corrections éventuelles via info-retraite.fr.
M-10 à M-9 Estimer le montant de la future pension à l’aide des simulateurs officiels. Fixer une date de départ (de préférence le 1er du mois). Vérifier les conditions pour un départ anticipé (carrière longue, invalidité…).
M-8 à M-6 Rassembler les justificatifs : bulletins de salaire, attestations chômage, certificats d’employeurs, périodes de service militaire, etc. Commencer à préparer la lettre de départ à la retraite.
M-5 à M-4 Déposer la demande de retraite en ligne sur lassuranceretraite.fr et agirc-arrco.fr. Vérifier que tous les régimes (base et complémentaires) ont bien enregistré la demande.
M-2 Informer l’employeur de son départ par lettre recommandée avec accusé de réception, en respectant le préavis fixé par la convention collective. Cette étape déclenche la préparation de la fin de contrat.
M-1 Recevoir et vérifier les notifications de retraite : examiner les courriers ou courriels de confirmation envoyés par les caisses. Contrôler le montant, la date d’effet et le RIB associé. Signaler immédiatement toute erreur.
Mois du départ (M-0) Cessation effective de l’activité. Vérifier la remise des documents de fin de contrat, anticiper le délai de premier versement de la pension (souvent quelques semaines). Prévoir une épargne de transition de 2 à 3 mois de revenus.

Besoin d’un accompagnement pour vos démarches de retraite ?
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(Les honoraires sont déductibles de votre impôt sur le revenu).

L’âge légal de départ à la retraite dépend de votre année de naissance. Il est progressivement relevé de 62 à 64 ans selon la réforme de 2023. Dans certains cas (carrière longue, handicap, inaptitude), un départ anticipé est possible. Voir notre article sur âge de départ à la retraite

Non. L’assuré doit obligatoirement effectuer une demande formelle de retraite auprès de ses régimes (base et complémentaire), idéalement 4 à 6 mois avant la date de départ souhaitée.

Il faut transmettre un justificatif d’identité, un RIB, les deux derniers avis d’impôt, ainsi que des pièces complémentaires selon votre situation (enfants, chômage, arrêt maladie, etc.).

Oui. Une demande unique peut être réalisée via le service en ligne grâce à FranceConnect. Cela permet un traitement plus rapide et simplifié.

Le versement débute à la date fixée dans votre demande, à condition de remplir les conditions d’âge et de durée d’assurance. La retraite est ensuite versée mensuellement, en général à terme échu (régime de base) ou à terme à échoir au début du mois (Agirc-Arrco).

Les dates de versement dépendent des régimes. Par exemple, le régime général verse les pensions autour du 9 du mois suivant, tandis que l’Agirc-Arrco verse au 1er jour ouvré du mois. Consultez le calendrier des paiements de retraite 2025.

Directeur associé

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