De plus en plus de retraités font le choix de poursuivre une activité professionnelle après…

Travailler à la retraite en 2025 : conditions, plafonds et règles à connaître
Travailler après la retraite séduit de plus en plus de seniors souhaitant compléter leurs revenus, rester actifs ou transmettre leur savoir-faire. En 2025, plusieurs dispositifs permettent de concilier emploi et retraite : le cumul emploi-retraite libéralisé, le cumul plafonné et la retraite progressive. Cet article détaille leurs conditions d’accès, les plafonds de revenus à ne pas dépasser, les règles de cumul selon votre statut, ainsi que les avantages et limites de cette reprise d’activité.
Les trois dispositifs pour travailler à la retraite
Une fois à la retraite, vous avez la possibilité de reprendre ou de poursuivre une activité professionnelle. Trois dispositifs principaux permettent de concilier emploi et retraite : le cumul emploi-retraite libéralisé, le cumul emploi-retraite plafonné et la retraite progressive. Votre éligibilité dépend de votre âge, du nombre de trimestres validés et de votre situation au moment de la liquidation de vos pensions.
Le cumul emploi-retraite libéralisé
Le cumul emploi-retraite libéralisé, également appelé cumul « intégral » vous permet de percevoir l’intégralité de vos pensions de retraite tout en les cumulant avec vos revenus d’activité professionnelle, sans limitation de revenus.
Conditions d’accès
Pour bénéficier du cumul emploi-retraite libéralisé, vous devez remplir trois conditions cumulatives :
- Avoir liquidé toutes vos pensions de retraite de base et complémentaires auprès des régimes français, étrangers auxquels vous avez cotisé
- Avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite (entre 62 et 64 ans selon votre année de naissance) avec le nombre de trimestres requis pour le taux plein, ou avoir atteint 67 ans (âge du taux plein automatique)
- Avoir cessé toute activité professionnelle au moment de la liquidation de vos retraites
Si vous souhaitez reprendre une activité chez votre dernier employeur, un délai de carence de 6 mois minimum doit être respecté entre la fin de votre contrat et votre nouveau contrat.
Avantages
Le cumul emploi-retraite libéralisé offre des avantages :
- Aucun plafond de revenus : vous cumulez intégralement vos pensions avec vos nouveaux revenus d’activité, qu’elle soit salariée ou indépendante
- Liberté totale dans le choix de votre activité et de votre rémunération
- Acquisition de nouveaux droits à la retraite depuis la réforme de 2023.
Depuis 2023, les retraités en cumul libéralisé peuvent se constituer de nouveaux droits à la retraite de base et complémentaire Agirc-Arrco. Une fois que vous cessez définitivement tout activité, vous pourrez demander l’attribution d’une seconde pension. Cette améliore vos revenus futurs. Pour en savoir plus, consultez notre article sur la seconde liquidation de la retraite
Le cumul emploi-retraite plafonné
Si vous ne remplissez pas toutes les conditions pour bénéficier du cumul libéralisé, vous pouvez cumuler votre retraite avec des revenus d’activité dans le cadre du cumul plafonné.
Qui est concerné ?
Le cumul emploi-retraite plafonné s’adresse aux retraités qui :
- Partent à la retraite à partir de l’âge légal mais sans avoir validé tous les trimestres requis pour le taux plein pour diverses raisons (carrière incomplète, périodes non cotisées)
- Ont bénéficié d’un départ anticipé pour carrière longue mais n’ont pas encore atteint l’âge légal de leur génération
Ce dispositif reste applicable jusqu’à ce que vous remplissiez les conditions du cumul intégral. Vous basculez alors automatiquement en cumul libéralisé, sans limitation de revenus.
Plafonds à ne pas dépasser en 2025
Le montant que vous pouvez percevoir dans le cadre d’un cumul emploi-retraite limité dépend de votre statut professionnel.
1. Plafonds applicables aux salariés du privé
Dans le cadre du cumul plafonné, la somme de vos revenus d’activité et de vos pensions de retraite (de base et complémentaires) ne doit pas dépasser un certain plafond mensuel :
- Premier seuil : 160 % du SMIC mensuel, soit 2 882,88 € brut en 2025.
- Second seuil : la moyenne mensuelle de vos trois derniers salaires avant la liquidation de votre retraite.
Le plafond retenu est le plus favorable entre ces deux montants.
2. Plafonds applicables aux artisans et commerçants
Le plafond de cumul est fixé à la moitié du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), soit 23 550 € en 2025.
3. Plafonds applicables aux professions libérales
Le plafond est fixé à un PASS, soit 47 100 € en 2025.
En cas de dépassement, votre pension de retraite est réduite à hauteur du montant excédentaire.
Pensez à déclarer votre reprise d’activité dans le mois qui suit la date effective de reprise.
La retraite progressive
La retraite progressive se distingue des deux dispositifs précédents car elle intervient avant la liquidation définitive de vos droits. Elle vous permet d’aménager votre fin de carrière en douceur.
Principe et fonctionnement
La retraite progressive fonctionne selon le mécanisme suivant pour les salariés :
- Vous réduisez votre temps de travail à temps partiel (entre 40 % et 80 % d’un temps complet)
- En contrepartie, vous percevez une fraction de votre future pension de retraite
- Le pourcentage de retraite versé correspond à la réduction de votre temps de travail
Par exemple, si vous travaillez à 60 % d’un temps complet, vous percevrez 40 % de votre retraite provisoire. Pendant cette période, vous continuez à cotiser pour améliorer votre future pension définitive.
Les conditions d’accès sont les suivantes :
- Avoir au moins 60 ans depuis le 1er septembre 2025 (quelle que soit votre année de naissance)
- Justifier d’au moins 150 trimestres validés tous régimes confondus
- Exercer une activité à temps partiel dans les proportions requises
Les conditions d’accès à la retraite progressive diffèrent selon votre statut : salarié, dirigeant d’entreprise, artisan, commerçant ou travailleur indépendant. Pour en savoir plus sur ce dispositif, consultez notre article sur la retraite progressive.
Travailler chez son ancien employeur : conditions et délai de carence
Le cumul emploi-retraite intégral : reprise immédiate possible
Dans le cadre d’un cumul emploi-retraite intégral, vous pouvez reprendre une activité sans attendre dès la liquidation de vos pensions.
Aucun délai de carence n’est imposé. Ce cumul libre s’applique si vous avez atteint le taux plein et liquidé l’ensemble de vos régimes de retraite (de base et complémentaires). Vous pouvez alors retravailler pour votre ancien employeur ou pour un nouvel employeur, sans restriction de revenus.
Le cumul emploi-retraite limité : un délai de carence de six mois
Si vous ne remplissez pas les conditions du taux plein, vous relevez du cumul emploi-retraite limité. Dans ce cas, un délai de carence de six mois s’impose avant toute reprise d’activité chez votre ancien employeur.
Ce délai vise à éviter une reconstitution immédiate du même poste. Passé ce délai, la reprise est possible, à condition de respecter les plafonds de revenus fixés selon votre statut (salarié, artisan, commerçant, profession libérale…).
Combien d’heures peut-on travailler en étant retraité ?
La possibilité de travailler après la retraite dépend du type de cumul emploi-retraite dont vous relevez.
En cumul emploi-retraite intégral : liberté totale
Si vous remplissez les conditions du cumul libéralisé (taux plein et liquidation de tous vos régimes), vous pouvez travailler sans aucune limite d’heures.
Vous êtes libre de :
- Travailler à temps plein ou partiel,
- Cumuler plusieurs activités,
- Adapter votre rythme selon vos envies.
La seule contrainte reste le droit du travail classique : 10 heures maximum par jour et 48 heures par semaine.
En cumul emploi-retraite limité : vigilance sur les revenus
Dans le cumul plafonné, il n’existe pas de limite horaire stricte, mais le plafond de revenus doit être respecté.
En 2025, pour un salarié, la somme de vos salaires et pensions ne doit pas dépasser 2 882,88 € brut par mois (ou la moyenne de vos trois derniers salaires, si elle est plus favorable).
Jusqu’à quel âge peut-on travailler après la retraite ?
La question de l’âge limite pour travailler après la retraite revient souvent. En réalité, le droit français est très libéral : aucune loi n’impose d’âge maximum pour exercer une activité professionnelle.
Pas de limite d’âge légale
Le Code du travail ne fixe aucune limite d’âge supérieure pour exercer une activité, que vous soyez salarié, indépendant ou dirigeant. Vous pouvez donc continuer à travailler à 70 ans, 75 ans, 80 ans ou au-delà, tant que votre état de santé le permet et que vous le souhaitez.
En cumul emploi-retraite, cette absence de limite d’âge offre une grande liberté :
- Vous percevez vos pensions tout en travaillant,
- Vous générez des revenus complémentaires sans restriction de durée,
- Vous maintenez un lien social et une activité à votre rythme.
Cas particuliers selon les secteurs
Certaines professions prévoient toutefois des règles spécifiques :
- Pour certaines professions (magistrats, militaires,.) : limites d’âge fixées par décret.
- Secteurs soumis à des contraintes de sécurité (transport aérien, routier maritime, ..): aptitude médicale obligatoire et âge maximal pour certaines fonctions.
- Conventions collectives : certaines peuvent prévoir des dispositions spécifiques liées à l’âge, notamment concernant le maintien en activité ou les modalités de départ,
Quelles activités peut-on exercer après la retraite ?
Salariat
Un retraité peut tout à fait reprendre une activité salariée en signant un nouveau contrat de travail (CDD, CDI, intérim…). Il peut choisir de travailler pour un nouvel employeur ou, sous certaines conditions, revenir travailler chez son ancien employeur. Dans ce dernier cas, un délai de carence de 6 mois doit être respecté avant de réintégrer l’entreprise dans le cadre d ‘un cumul emploi retraite plafonné.
Activité indépendante / auto-entrepreneur
La retraite n’empêche pas non plus de développer une activité en tant qu’indépendant ou auto-entrepreneur. Beaucoup de retraités choisissent ce statut pour exercer une activité de conseil, d’artisanat, ou pour transformer une passion en source de revenus.
Toutefois, les revenus issus d’une activité non salariée restent soumis aux mêmes règles de cumul (plafond ou cumul libre selon la situation) et donnent lieu au paiement de cotisations sociales.
Dirigeant / entrepreneur retraité
Certains retraités continuent à exercer un rôle de dirigeant dans leur entreprise, que ce soit en tant que gérant de SARL, président de SAS ou encore en entreprise individuelle.
Dans ce cas, les spécificités sociales et fiscales varient selon la forme juridique : sécurité sociale des indépendants, assimilé salarié, etc. Là encore, le cumul emploi-retraite s’applique, avec distinction entre cumul libre et plafonné.
Bénévolat
Enfin, de nombreux retraités choisissent de s’investir dans le bénévolat ou le milieu associatif. Contrairement à une activité professionnelle, le bénévolat n’entraîne aucune rémunération et n’a donc aucun impact sur la pension de retraite.
C’est une manière de rester actif socialement, de transmettre ses compétences et de maintenir un lien avec la vie collective, sans contrainte financière ni administrative.
Avantages et inconvénients de travailler à la retraite
Avant de reprendre une activité, il est important de bien évaluer les bénéfices et les limites du cumul emploi-retraite.
Les avantages du travail à la retraite
1. Un complément de revenu appréciable
Travailler à la retraite permet de cumuler vos pensions et vos revenus professionnels. En cumul intégral, vous pouvez augmenter significativement vos ressources et maintenir votre niveau de vie, tout en finançant vos loisirs, vos projets ou d’éventuelles dépenses imprévues.
2. Une meilleure sécurité financière
Cette reprise d’activité facilite la constitution d’une épargne de précaution, le financement de travaux ou d’aides familiales, et compense une pension jugée insuffisante.
3. De nouveaux droits à la retraite depuis 2023
Depuis la réforme de 2023, les retraités qui reprennent une activité ouvrent à nouveau des droits à la retraite, dans certaines limites. Ces droits donnent lieu à une seconde liquidation qui permet d’obtenir une pension complémentaire.
4. Un maintien du lien social et du bien-être
Le travail permet de préserver un rythme de vie actif, de garder des relations sociales, de transmettre son expérience et de conserver un sentiment d’utilité.
Les points de vigilance à connaître
1. Un impact fiscal à anticiper
Les revenus d’activité s’ajoutent à vos pensions et augmentent votre revenu imposable. Cela peut entraîner un changement de tranche d’imposition et une mise à jour du taux de prélèvement à la source.
2. Des cotisations sociales toujours dues
En reprenant une activité, vous redevenez redevable des cotisations sociales (Sécurité sociale, retraite complémentaire, CSG, CRDS). Elles représentent environ 20 à 23 % du salaire brut, soit un salaire net équivalent à 75–78 % du brut.
À noter : les retraités salariés en activité continuent de cotiser à l’assurance chômage, mais ces cotisations n’ouvrent plus de nouveaux droits à indemnisation.
En résumé : Travailler à la retraite offre une grande flexibilité, qu’il s’agisse de compléter ses revenus, de rester actif ou de transmettre son expérience. Selon votre situation, vous pouvez opter pour le cumul emploi-retraite intégral, le cumul plafonné ou la retraite progressive. Avant de reprendre une activité, prenez le temps d’évaluer vos droits, les plafonds applicables et les impacts fiscaux et sociaux afin d’en tirer le meilleur avantage.
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