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Gérant Majoritaire De SARL Expliquant Des Consignes à Un Salarié Au Sein De L’entreprise, Illustration Du Régime Social Et De La Retraite Des Dirigeants

Retraite gérant majoritaire SARL (TNS) : régime, calcul & optimisation 2025

Le régime social du gérant majoritaire de SARL relève du statut de travailleur non salarié (TNS), impliquant des cotisations spécifiques même en l’absence de rémunération. Après avoir défini ce statut et le comparer à celui du gérant assimilé salarié, nous verrons le calcul des cotisations, les droits à la retraite qui en découlent, ainsi que les leviers d’optimisation. Enfin, nous aborderons les dispositifs de fin de carrière et un comparatif TNS/assimilé salarié.

Quel est le régime social du gérant majoritaire de SARL ?

Définition du TNS applicable au gérant (majoritaire > 50 % des parts)

Le gérant majoritaire d’une SARL, c’est-à-dire détenant plus de 50 % des parts sociales (y compris celles détenues par son conjoint, ses enfants mineurs ou les cogérants), est automatiquement affilié au statut de Travailleur Non Salarié (TNS). Depuis janvier 2020, la Sécurité sociale pour les indépendants est intégrée au sein du régime général de la Sécurité sociale. Cette affiliation subsiste même en l’absence de rémunération, ce qui signifie que le gérant majoritaire devra verser des cotisations minimales chaque année dès la création de la société.

Comparaison avec le gérant minoritaire/égalitaire (assimilé salarié)

À l’inverse, un gérant minoritaire ou égalitaire (détenant exactement ou moins de 50 % des parts) est considéré comme assimilé salarié, affilié au régime général de la Sécurité sociale, et bénéficie d’une protection proche de celle des salariés cadres (hors chômage). Ses cotisations sociales sont plus élevées mais ouvrent droit à une couverture santé et retraite plus complète.

Taux de cotisation retraite complémentaire AGIRC‑ARRCO – 2025 :

Tranche 1 (jusqu’à 1 PASS : 47 100 € par an)7,87 %
Tranche 2 (de 1 à 8 PASS – jusqu’à 376 800 € par an)21,59 %

Taux de cotisation retraite complémentaire des indépendants – 2025 :

Revenu dans la limite de 43 891 €7%
Revenu compris entre 43 891 € et 188 400 € (4 PASS)8%

Obligation de cotiser même sans rémunération (+ cotisation minimale)

Un gérant majoritaire TNS doit payer des cotisations minimales, même sans distribution de salaire. Ces cotisations sont obligatoires dès la création de la SARL ou dès l’accès au statut (gérance + capital détenu), permettant la couverture maladie de base et la validation jusqu’à 3 trimestres de retraite par an. Le montant de ces cotisations forfaitaires peut dépasser les 1 100 € annuels, selon l’activité (commerciale, artisanale, libérale).

À noter : si l’activité exercée dans la SARL est de nature libérale non réglementée (ex. consultant, coach, formateur), le gérant TNS peut relever de la CIPAV pour sa retraite au lieu de la Carsat/Cnav. Ce régime a ses propres règles de cotisation et de calcul de pension. Les règles présentées dans cet article s’appliquent aux gérants TNS exerçant une activité commerciale, artisanale ou industrielle.

Comment sont calculées les cotisations sociales ?

Retraite de base : assiette et taux

Le gérant TNS cotise à la retraite de base à un taux de 17,75 % jusqu’à 1 PASS (soit environ 47 100 € en 2025), puis à un taux réduit de 0,60 % au-delà de ce plafond Ce taux élevé sur la tranche jusqu’au PASS rend les cotisations significatives dès les revenus modestes.

Retraite complémentaire TNS : taux par tranches

Pour la retraite complémentaire, le taux est de 7 % jusqu’à environ 43 891€ (limite d’une tranche spécifique), puis 8 % entre 43 891 € et quatre PASS (188 400 € en 2025) Ces cotisations sont plafonnées à 4 PASS, ce qui limite le montant maximal versé au-delà.

Autres cotisations et taux cumulés

En plus des retraites, le gérant TNS doit cotiser pour la maladie, la formation, la prévoyance, ainsi qu’à la CSG/CRDS. Le total de ces cotisations atteint généralement 40 à 45  % du revenu professionnel, en fonction du niveau de revenu et du secteur d’activité (commercial, artisanal…)

Type de cotisationTaux appliqué
Retraite de base17,75 % jusqu’à 1 PASS, 0,60 % au-delà
Retraite complémentaire7 % jusqu’à 1 tranche, 8 % entre 1 et 4 PASS
Maladie, formation, CSG…Inclus dans un taux global de 45 % du revenu prof.

Quels droits à la retraite pour le gérant TNS ?

Mode de calcul de la retraite de base

La retraite de base d’un gérant TNS est calculée selon la formule standard : revenu annuel moyen × taux (50 % en cas de taux plein) × (trimestres validés / nombre requis) Le revenu moyen se base sur les 25 meilleures années professionnelles une fois le seuil de trimestres requis (entre 160 et 172 selon l’année de naissance) atteint.

Validation des trimestres : seuil en 2025

Pour valider un trimestre, le gérant TNS doit percevoir au moins 1 782 € bruts (150 × SMIC horaire), soit 7 128 € annuels minimum en 2025 pour valider les 4 trimestres requis chaque année.

Retraite complémentaire via accumulation de points

Le régime complémentaire des indépendants fonctionne sur un système de points convertis en pension lors de la liquidation. Le montant est calculé comme suit : nombre de points acquis × valeur de service du point Le montant final dépend du taux de pension, à taux plein ou minoré selon les trimestres manquants.

Comparaison avec le gérant assimilé salarié

Dans un contexte comparable, le gérant assimilé salarié cotise plus lourdement, mais bénéficie d’une pension souvent supérieure. Pour comparer les statuts, il est essentiel de raisonner en coût total pour l’entreprise. À effort financier équivalent, le dirigeant peut percevoir une rémunération différente selon qu’il est assimilé salarié ou TNS, avec des conséquences directes sur sa retraite.

Exemple : cas d’un coût total de 100 000 € pour l’entreprise

Assimilé salarié

  • Pour un coût total de 100 000 €, le salaire brut ressort à environ 71 330 €.
  • Après déduction des charges sociales salariales (≈ 21 %), le dirigeant perçoit un salaire net d’environ 56 320 €.
  • Cela correspond à environ 28 670 € de charges patronales, et 15 010 € de charges salariales.
  • L’effort contributif est donc élevé (78% de la rémunération nette), mais il ouvre des droits supérieurs, notamment auprès de l’Agirc-Arrco.

Travailleur non-salarié (TNS)

  • Pour le même coût total de 100 000 €, le revenu professionnel net disponible est d’environ 69 300 €.
  • Les charges sociales TNS représentent environ 30 693 €, soit un taux global d’environ 44 %.
  • Le revenu net disponible est donc supérieur à celui d’un assimilé salarié, mais les droits à la retraite sont moindres, car les cotisations retraite obligatoires sont plus faibles (44% de la rémunération nette)

Comment optimiser sa retraite en tant que TNS ?

Le régime TNS (Travailleur Non Salarié) offre une certaine souplesse, mais une protection sociale plus limitée. Il est donc important pour un gérant majoritaire de SARL de mettre en place une stratégie pour améliorer ses futurs droits à la retraite. Plusieurs leviers peuvent être actionnés pour renforcer sa couverture et optimiser sa fiscalité.

Se rémunérer suffisamment pour valider des trimestres

Le gérant indépendant doit veiller à se verser au moins 7 128 € bruts annuels (soit 1 782 € par trimestre en 2025) pour valider les 4 trimestres requis chaque année en tant que TNS.

Souscrire à un PER individuel

Le PER individuel (nouvellement introduit) et le contrat Madelin (pour les gérants encore éligibles) sont des leviers puissants pour compléter les régimes obligatoires. Ces dispositifs permettent une déduction fiscale jusqu’à 10 % du revenu imposable, selon les plafonds applicables, tout en constituant un capital retraite et/ou une rente. Ils sont souvent recommandés à partir de 45–50 ans pour optimiser long terme.

Rachat de trimestres Madelin pour études ou années incomplètes

Le rachat de trimestres, notamment via le dispositif « Madelin », permet d’acheter jusqu’à 4 trimestres par année incomplète, en particulier en cas d’études longues ou de démarrage d’activité. Ces trimestres rachetés comptent pour la retraite de base et peuvent générer des points dans le régime complémentaire, améliorant ainsi le montant de la pension. La déductibilité fiscale de ce rachat le rend particulièrement intéressant pour un chef d’entreprise avec une forte tranche d’imposition. Le rachat ne peut concerner que les 6 dernières années pour lesquelles les cotisations sociales ont été définitivement régularisées par l’Urssaf.

Continuer à cotiser au-delà de l’âge légal (surcote)

Si le gérant TNS poursuit son activité après avoir validé tous les trimestres nécessaires et atteint l’âge légal (64 ans à partir de 2025), il peut bénéficier d’une surcote de +1,25 % par trimestre travaillé supplémentaire. Cela peut représenter jusqu’à 5 % de pension supplémentaire par année prolongée. Le mécanisme s’applique aux trimestres réellement validés au-delà de l’âge et des trimestres requis.

Souscrire une couverture santé et prévoyance complémentaire

Le régime TNS offre une protection limitée en cas d’arrêt de travail, invalidité ou décès. Souscrire une mutuelle et un contrat de prévoyance permet de sécuriser ses revenus et ceux de sa famille. Ces contrats sont déductibles fiscalement s’ils sont souscrits via la société, dans le cadre de la loi Madelin, ce qui en fait un outil d’optimisation fiscale.

Peut-on cumuler retraite et mandat de gérant TNS ?

Le cumul emploi-retraite permet à un gérant TNS déjà retraité de reprendre ou de poursuivre une activité non salariée tout en percevant ses pensions. Ce dispositif est accessible sous conditions, notamment en cas de retraite à taux plein. Il peut être intégral (sans limitation de revenus) ou plafonné si certaines conditions ne sont pas remplies.

Les conditions pour bénéficier du cumul emploi-retraite

Pour cumuler pension et revenu d’activité en tant que TNS, le gérant doit :

  • Avoir liquidé l’ensemble de ses pensions de retraite (base et complémentaire) dans tous les régimes.
  • Avoir atteint l’âge légal de départ (64 ans en 2025) et justifier du nombre de trimestres requis pour le taux plein.
  • Reprendre une activité non salariée sous le statut de TNS.

Le cumul intégral : liberté totale de revenus

Si toutes les conditions sont remplies :

  • Aucun plafond de revenus n’est imposé.
  • Le gérant perçoit sa pension en intégralité, quel que soit le revenu tiré de sa nouvelle activité.
  • Il continue de cotiser, mais n’acquiert plus de nouveaux droits à la retraite.

Le cumul plafonné : une alternative en cas de taux non plein

Si le taux plein n’est pas atteint :

  • Le cumul est possible, mais sous conditions de revenus.
  • Le total pension + revenu TNS ne doit pas dépasser la moitié du PASS, soit 23 550 € en 2025
  • En cas de dépassement, la pension peut être réduite ou suspendue temporairement.

Le gérant TNS peut-il bénéficier de la retraite progressive ?

Les gérants TNS peuvent opter pour la retraite progressive. Ce mécanisme permet de réduire son activité professionnelle tout en percevant une partie de sa pension de retraite. Il constitue une solution attractive pour anticiper la transition vers la retraite, tout en continuant à cotiser et à augmenter ses droits.

Conditions d’accès pour les gérants TNS

Pour demander la retraite progressive, le gérant TNS doit :

  • Être âgé d’au moins 60 ans.
  • Avoir validé 150 trimestres de retraite tous régimes confondus.
  • Poursuivre une activité non salariée réduite exclusive, avec un revenu compris entre 40 % et 80 % du revenu moyen des 5 dernières années
  • Fournir les justificatifs requis à la caisse de retraite (déclarations fiscales, attestations…).

Avantages de la retraite progressive

Ce dispositif présente plusieurs atouts pour les indépendants :

  • Commencer à percevoir une fraction de la pension tout en restant actif.
  • Continuer à cotiser pendant la période progressive, ce qui augmente la retraite finale.
  • Anticiper une baisse d’activité en douceur, sans perte brutale de revenus.

Comment est calculée la pension dans ce cas ?

La pension versée est proportionnelle à la part de revenu non perçue :

  • Exemple : si le revenu baisse de 55 %, 45 % de la pension est versée.
  • La liquidation définitive intervient lorsque le gérant met fin à toute activité et demande la retraite complète.
  • À ce moment, une nouvelle pension recalculée est attribuée, intégrant les droits acquis pendant la phase progressive.

Quelle différence entre gérant TNS et gérant assimilé salarié ?

Le gérant majoritaire de SARL relève du régime des travailleurs non salariés (TNS), affilié à la Sécurité sociale des indépendants (SSI). À l’inverse, les gérants minoritaires ou égalitaires ainsi que les dirigeants de SAS/SASU sont affiliés au régime général de la Sécurité sociale et cotisent à l’Agirc-Arrco, comme les salariés cadres.

Cette différence de statut entraîne des écarts importants en matière de cotisations sociales, de droits à la retraite et de protection sociale.

Taux de cotisation : plus faible pour les TNS, mais moindres droits

Les cotisations sociales des TNS représentent environ 40 à 45 % de leur revenu professionnel, contre 75 à 80 % pour les assimilés salariés (charges patronales + salariales comprises). Cette économie à court terme se traduit cependant par des droits réduits : pensions plus faibles, protection sociale moins complète, pas d’assurance chômage.

Retraite de base et complémentaire

  • TNS : retraite de base via la SSI, retraite complémentaire obligatoire par points, régime souvent moins généreux.
  • Assimilé salarié : retraite de base CNAV + retraite complémentaire Agirc-Arrco, plus avantageux à revenus équivalents.

Validation des trimestres

Dans les deux cas, le seuil pour valider un trimestre est de 1 782 € en 2025, soit 7 128 € par an pour les 4 trimestres.

  • TNS : assiette de cotisations = revenu professionnel + cotisations facultatives prévoyance + dividendes au delà 10% capital social
  • Assimilé salarié : assiette de cotisations = rémunération brute exclusivement, les dividendes versés ne sont pas soumis aux cotisations sociales

Tableau comparatif TNS vs Assimilé salarié :

CritèreGérant TNS (SARL)Assimilé salarié (SAS / SARL non majoritaire)
Retraite de baseRégime général CNAV Régime général – CNAV
Taux global de cotisations40 – 45 % du revenu prof.70 – 80 % du salaire net
Retraite complémentaireRégime complémentaire des indépendants – RCIAgirc-Arrco (points cadres)
Validation de 4 trimestresRémunération > 7 128 €/anRémunération > 7 128 €/an
Assurance chômageNon (sauf assurance privée)Non (idem, sauf contrat salarié distinct)
Déductibilité PER/MadelinOui (plafonds spécifiques TNS)Oui (plafond 10 % revenu imposable)
Protection sociale maladieMoins complètePlus complète (identique salariés cadres)

Le gérant majoritaire de SARL, affilié au régime TNS, profite de cotisations plus faibles, mais avec une retraite souvent moins avantageuse et une protection sociale plus limitée. À l’inverse, un gérant assimilé salarié cotise davantage, mais bénéficie de droits plus solides, notamment en matière de retraite complémentaire. Pour bien choisir, il faut arbitrer entre coût social immédiat et sécurité à long terme, et envisager des compléments comme le PER ou le rachat de trimestres.

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Oui, le gérant TNS peut cumuler sa pension avec une activité, à condition d’avoir liquidé tous ses droits et, pour un cumul intégral, atteint l’âge légal avec le taux plein. Si ces conditions ne sont pas remplies, le cumul est plafonné. Voir la section dédiée Peut-on cumuler retraite et mandat de gérant TNS ?

Depuis 2022, les gérants TNS peuvent accéder à la retraite progressive à partir de 60 ans. Il faut justifier d’au moins 150 trimestres et réduire son activité entre 40 % et 80 % du temps plein. Ce dispositif permet d’anticiper la retraite tout en conservant une activité partielle.
Lire l’article Retraite progressive des artisans et commerçants indépendants : conditions, calcul et démarches en 2025

La pension de retraite d’un TNS est souvent inférieure à celle d’un assimilé salarié, notamment en raison de cotisations plus faibles. Elle dépend du revenu moyen sur les meilleures années et du nombre de trimestres validés. Une retraite complémentaire en points s’ajoute selon les cotisations versées.

Oui, même sans se verser de rémunération, le gérant TNS reste redevable d’une cotisation minimale. Cette cotisation permet de valider quelques droits sociaux, notamment 3 trimestres de retraite mais très limités. Pour valider 4 trimestres, il faut dépasser un seuil de revenu annuel (7 128 € en 2025).

Oui, il peut racheter des trimestres « Madelin » d’études supérieures ou d’années incomplètes pour atteindre plus vite le taux plein. Ce rachat est fiscalement déductible et peut optimiser la pension. C’est une stratégie intéressante pour anticiper un départ à taux plein.

Le PER individuel est recommandé pour compléter sa retraite, avec déduction fiscale des versements dans la limite de 10 % du revenu. L’ancien contrat Madelin peut aussi être utilisé s’il est encore actif. Le choix dépend du profil, des revenus et de la stratégie d’optimisation. En savoir plus : Le plan d’épargne retraite (PER) : un bon plan pour réduire vos impôts et préparer votre retraite ?

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