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Retraite du dirigeant de SAS : statut d’assimilé salarié, calcul des droits et optimisations possibles

Le dirigeant de SAS ou de SASU bénéficie du statut d’assimilé salarié, qui le rattache au régime général de la Sécurité sociale sans pour autant être un salarié au sens du Code du travail. Ce statut a des conséquences directes sur la retraite, les cotisations sociales et les stratégies d’optimisation possibles. Dans cet article, nous verrons quel est le régime social du président de SAS, comment il cotise pour sa retraite, comment valider des trimestres, quel montant de pension il peut espérer, et quels leviers activer pour améliorer ses droits.

Quel est le statut social du dirigeant de SAS ?

Président de SAS ou SASU : salarié ou non ?

Le président d’une SAS ou SASU bénéficie du statut d’assimilé salarié, c’est-à-dire qu’il est affilié au régime général de la Sécurité sociale, comme un salarié classique, mais sans contrat de travail ni lien de subordination juridique Ce statut s’applique automatiquement, quel que soit le pouvoir détenu ou la part de capital social détenue

En revanche, il ne peut pas prétendre à l’assurance chômage, sauf à cumuler son mandat avec un contrat de travail distinct et réel qui implique des fonctions techniques différentes du mandat social, un lien de subordination et une rémunération indépendante

Qu’est-ce qu’un dirigeant assimilé salarié ?

Le dirigeant assimilé salarié est un mandataire social rattaché au régime général. Sont concernés les présidents ou directeurs généraux de SAS/SASU, ainsi que les dirigeants de SA.

Ce statut positionne le dirigeant dans un régime professionnel hybride : il a une fiche de paie et cotise pour l’assurance maladie, retraite de base et complémentaire comme un salarié, sans être pour autant soumis au code du travail.

Comment cotise un dirigeant de SAS pour sa retraite ?

Retraite de base

Le dirigeant de SAS étant assimilé salarié, il est affilié au régime général de la Sécurité sociale pour sa retraite de base, tout comme un salarié classique. Ses cotisations sont calculées sur la base de la rémunération qu’il se verse via une fiche de paie.

Conditions pour valider des trimestres : Il faut percevoir un minimum équivalent à 150 fois le SMIC horaire brut par trimestre. En 2025, cela représente 7 128 € bruts par an pour valider les 4 trimestres annuels.

Un président non rémunéré ne valide ni trimestre ni revenu pour sa retraite de base.

Retraite complémentaire Agirc-Arrco

En tant qu’assimilé salarié, le président de SAS cotise également à la retraite complémentaire Agirc-Arrco, comme tout cadre du secteur privé.

Il acquiert des points de retraite complémentaire en fonction de sa rémunération brute et du taux de cotisation appliqué. Ces points seront convertis en pension lors du départ à la retraite.

Faut-il privilégier la rémunération ou les dividendes ?

Dans une SAS ou SASU, le dirigeant peut arbitrer entre deux sources de revenus :

  • une rémunération soumise à cotisations sociales (via bulletin de paie),
  • ou des dividendes soumis à la fiscalité du capital, mais sans ouvrir de droits sociaux.

Rémunération : un levier essentiel pour la retraite

  • Permet de valider des trimestres pour la retraite de base.
  • Donne accès à la retraite complémentaire Agirc-Arrco (points).
  • Ouvre droit à une protection sociale complète : maladie, invalidité, maternité, etc.
  •  Représente un coût social élevé, de l’ordre de la moitié du coût total

Dividendes : fiscalement avantageux, mais sans droits sociaux

  • Moins coûteux pour la société (soumis à la flat tax de 30 % ou option pour le barème + 17,2 % de prélèvements sociaux).
  • Ne permettent pas de cotiser à la retraite, ni d’ouvrir de droits à la Sécurité sociale.
  • Aucun trimestre validé, aucun point Agirc-Arrco.
  • Pas de couverture sociale liée (hors mutuelle ou contrats privés).

Pour sécuriser sa retraite, le versement d’une rémunération est indispensable, même modeste, afin de valider les trimestres et acquérir des points. Les dividendes peuvent compléter la rémunération pour optimiser la fiscalité globale, mais ils ne peuvent pas remplacer un salaire sur le plan des droits à la retraite ou de la protection sociale.

Quel sera le montant de la retraite d’un dirigeant de SAS ?

Retraite de base (salaire moyen, taux plein…)

En tant qu’assimilé salarié, le dirigeant de SAS est affilié au régime général de la Sécurité sociale pour la retraite de base. Le calcul de sa pension suit les mêmes règles que pour un salarié du privé.

La formule est la suivante : Retraite de base = Salaire annuel moyen × Taux × (Durée de cotisation / Durée requise)

  • Salaire annuel moyen : calculé sur les 25 meilleures années de rémunération soumises à cotisations (hors dividendes).
  • Taux plein : 50 % si vous avez atteint l’âge légal (entre 62 et 64 ans) et validé le nombre de trimestres requis (entre 166 et 172 selon l’année de naissance).
  • En cas de trimestres manquants, une décote est appliquée.

Si le dirigeant ne se verse pas de salaire régulier, les années non cotisées affectent le salaire moyen, ce qui peut réduire fortement la pension.

Points Agirc-Arrco : comment sont-ils accumulés ?

Le dirigeant de SAS cotise également à la retraite complémentaire Agirc-Arrco, comme un cadre salarié.
Chaque année, ses cotisations génèrent des points de retraite complémentaire, en fonction de sa rémunération brute.

Nombre de points = (Assiette de cotisation × Taux d’achat) / Prix d’achat du point

  • En 2025, le prix d’achat du point Agirc-Arrco est d’environ 20.19 €.
  • La valeur de service du point (valeur de conversion en pension) est d’environ 1,44 €.

Plus la rémunération est élevée (au-delà du plafond de la Sécurité sociale), plus les cotisations sont importantes, donc plus de points sont acquis.

Comment optimiser la retraite d’un dirigeant de SAS ?

Se verser une rémunération suffisante

Le levier principal pour améliorer sa retraite en tant que président de SAS est de se verser une rémunération régulière et suffisante. En effet, seuls les revenus soumis à cotisations sociales permettent :

  • de valider des trimestres de retraite de base ;
  • d’accumuler des points de retraite complémentaire Agirc-Arrco.

Pour valider 4 trimestres, il faut au minimum 7 128 € bruts par an en 2025.
Mais pour maximiser sa pension, il est conseillé de viser un salaire brut annuel élevé et stable sur au moins 25 ans (les meilleures années étant retenues pour le calcul de la retraite de base).

Plus la rémunération brute est importante, plus la pension future sera élevée.

Investir dans un PER individuel ou entreprise

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est une solution d’épargne long terme particulièrement adaptée aux dirigeants de SAS. Il permet de se constituer un complément de revenus pour la retraite et de bénéficier d’avantages fiscaux.

Deux options s’offrent au dirigeant :

  • PER individuel : épargne personnelle déductible du revenu imposable dans la limite de plafonds (10 % du revenu ou 10 % du PASS).
  • PER d’entreprise (PERCOL, PERECO) : dispositifs collectifs ouverts aux SAS avec salariés. Ils permettent de verser de l’abondement ou de l’intéressement (régime social et fiscal attractif).

À la retraite, l’épargne est disponible en capital ou en rente, selon le choix du souscripteur.

Continuer à cotiser après l’âge légal (surcote)

Un président de SAS peut décider de poursuivre son activité après l’âge légal (64 ans en 2025) et après avoir validé tous ses trimestres. Cela donne droit à une surcote de la retraite de base.

La surcote est de +1,25 % par trimestre supplémentaire validé après l’obtention du taux plein.

Ce dispositif permet d’augmenter sa pension tout en continuant à se rémunérer. C’est donc une alternative au cumul emploi-retraite, avec un effet direct sur le montant final de la pension.

Rachat de trimestres : une option intéressante ?

Le rachat de trimestres de retraite permet de :

  • combler des années incomplètes (études supérieures, débuts de carrière, etc.) ;
  • atteindre plus tôt le taux plein, donc partir sans décote ;
  • augmenter le montant de la pension.

🔹 Ce qu’un dirigeant de SAS peut racheter :

  • Des années d’études supérieures validées par un diplôme ;
  • Des années incomplètes (moins de 4 trimestres), souvent en début d’activité ;
  • Des années à l’étranger, dans certains cas.

Le coût varie selon :

  • l’âge du dirigeant au moment du rachat ;
  • le revenu moyen des trois dernières années ;
  • l’option choisie : rachat pour le taux seul, ou pour le taux + durée d’assurance (plus coûteux mais plus efficace).

Le rachat est déductible fiscalement du revenu imposable.

Peut-on cumuler retraite et mandat de dirigeant ?

Un dirigeant de SAS peut, sous certaines conditions, percevoir sa pension de retraite tout en continuant d’exercer son mandat social. On parle alors de cumul emploi-retraite. Ce dispositif permet de cumuler un revenu d’activité (via rémunération) avec sa pension, sous deux régimes distincts : cumul intégral ou cumul plafonné.

Cumul intégral
Si le dirigeant a atteint l’âge légal et bénéficie du taux plein, il peut cumuler intégralement sa retraite avec sa rémunération de dirigeant sans limitation de montant.

Cumul plafonné
Si le dirigeant n’a pas atteint le taux plein, ou a pris sa retraite avant l’âge légal, il est soumis à un plafond de revenus. Le total retraite + rémunération ne doit pas dépasser 160 % du SMIC brut mensuel (~2 880 € en 2025) ou la moyenne des 3 derniers salaires d’activité avant la retraite.

Avant de cumuler retraite et mandat de président de SAS, le dirigeant doit avoir liquidé toutes ses pensions de retraite (de base et complémentaire) auprès de tous les régimes auxquels il a cotisé (CNAV, Agirc-Arrco, etc.).

Seules les rémunérations issues du mandat social (via fiche de paie) sont concernées. Les dividendes ne sont pas pris en compte dans le plafond de cumul.

En résumé, le président de SAS ou de SASU, en tant que dirigeant assimilé salarié, bénéficie d’une couverture sociale proche de celle des salariés cadres, mais sans assurance chômage ni contrat de travail. Pour sécuriser et optimiser sa retraite, il est essentiel de se verser une rémunération suffisante afin de valider des trimestres et acquérir des points Agirc-Arrco. Bien que plus coûteux en cotisations que le statut non salarié TNS, ce régime offre des droits à la retraite plus solides.

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Non, le président de SAS ou SASU n’est pas salarié au sens du Code du travail. Il est assimilé salarié : il bénéficie d’une fiche de paie et cotise au régime général comme un cadre, mais il ne dispose pas d’un contrat de travail. Cela signifie qu’il n’a pas droit à l’assurance chômage sauf conditions très spécifiques.

Pour valider des trimestres de retraite en tant qu’assimilé salarié, le dirigeant de SAS doit percevoir un minimum de rémunération soumise à cotisations. En 2025, il faut au moins 1 782 € bruts pour valider un trimestre, soit 7 128 € pour en valider quatre sur l’année.

La retraite de base est versée par la CNAV et calculée à partir du salaire moyen des 25 meilleures années. La retraite complémentaire, quant à elle, repose sur un système de points acquis via les cotisations Agirc-Arrco. Les deux régimes sont obligatoires pour les assimilés salariés et se complètent pour déterminer la pension totale.

La rémunération permet de cotiser pour la retraite de base et complémentaire, de valider des trimestres, et d’avoir une protection sociale complète. En revanche, les dividendes sont plus avantageux fiscalement mais n’ouvrent aucun droit à la retraite. Voir la réponse complète dans cet article

Oui, il peut cumuler sa pension de retraite avec son mandat de président de SAS sous certaines conditions. Ce cumul peut être intégral (sans plafond) s’il a l’âge légal et le taux plein, ou plafonné dans le cas contraire.
Voir notre article complet sur le cumul emploi-retraite

Oui, le rachat de trimestres (études supérieures, années incomplètes) est possible et peut permettre d’atteindre plus vite le taux plein. Cela permet également de réduire ou d’éviter une décote, et d’augmenter la pension de retraite. Ce dispositif est fiscalement intéressant car le coût du rachat est déductible du revenu imposable.

Directeur associé

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