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Choisir Le Meilleur PER : Illustration Avec Trois Cubes Affichant Les Lettres P E R Pour Symboliser Le Plan D’épargne Retraite

Comment bien choisir son Plan d’épargne retraite (PER) : comparatif, frais et fiscalité

Le Plan d’épargne retraite (PER) est devenu un outil incontournable pour anticiper ses revenus futurs, mais encore faut-il savoir quel contrat choisir. Entre la compréhension de son fonctionnement et de ses différents types, l’adaptation du PER à votre profil d’investisseur, la comparaison des critères essentiels (frais, supports, modes de gestion), l’analyse de la fiscalité à l’entrée et à la sortie et la vigilance face aux erreurs fréquentes, ce guide vous aide à faire un choix adapté à votre situation.

Qu’est-ce qu’un Plan d’épargne retraite (PER) et à qui s’adresse-t-il ?

Le Plan d’épargne retraite (PER) est une enveloppe d’investissement créée par la loi PACTE pour préparer des revenus futurs à la retraite. Il permet de verser librement (ponctuellement ou en programmant des virements), d’investir sur un fonds en euros et/ou des unités de compte (ETF, fonds actions/obligations, immobilier…), puis de récupérer l’épargne à la retraite soit en capital, soit en rente, soit en combinant les deux.
Il s’adresse à toute personne qui souhaite se constituer un complément de pension, avec un intérêt particulier pour celles et ceux qui paient l’impôt sur le revenu : les versements peuvent réduire l’assiette imposable (optionnelle), ce qui améliore l’effort net d’épargne.

Le PER est pertinent si vous cherchez :

  • un cadre fiscal potentiellement avantageux à l’entrée (déduction des versements),
  • une architecture d’investissement diversifiée et pilotable dans le temps,
  • une sortie modulable (capital/rente/mixte) au moment de la retraite,
  • et un outil de transfert pour regrouper d’anciens dispositifs (PERP, Madelin, Article 83).

Les trois types de PER : individuel, collectif, catégoriel

  • PER individuel (PERin) : ouvert à tous (salariés, indépendants, inactifs). Versements volontaires, liberté de choix du contrat (banque, assureur, courtier en ligne). C’est le plus souple et celui qu’on compare le plus souvent.
  • PER collectif (PERCOL) : mis en place par l’employeur, accessible à tous les salariés éligibles. Alimentation possible via intéressement, participation, abondement, versements volontaires. Frais souvent négociés au niveau de l’entreprise.
  • PER catégoriel (PERCAT) : réservé à certaines catégories de salariés (cadres, dirigeants assimilés, professions ciblées) avec des cotisations obligatoires. Outil plus contraint, mais intéressant quand l’employeur finance une partie des versements.

Vous pouvez cumuler un PER individuel et un PER d’entreprise ; chacun a ses règles d’alimentation et ses plafonds.

Comment choisir le PER adapté à votre profil d’investisseur ?

Le bon Plan d’épargne retraite (PER) est avant tout celui qui correspond à votre situation : horizon de placement, tolérance au risque et fiscalité (TMI). Le choix du contrat arrive ensuite, avec la sélection des supports (ETF, fonds en euros, immobilier), du mode de gestion (libre, pilotée ou à horizon) et la vérification des frais.

Horizon de placement et tolérance au risque

Moins de 5 ans avant la retraite

Objectif : préserver le capital.
Allocation indicative : fonds en euros majoritaire (60 à 90 %), complété par des unités decompte défensives (obligations de qualité, monétaire).
La gestion à horizon est pertinente si elle réduit rapidement l’exposition au risque.

Entre 5 et 12 ans

Objectif : trouver un équilibre entre rendement et risque.
Allocation indicative : 30 à 60 % d’actions via des ETF diversifiés, le reste en obligations et fonds en euros.
Il est recommandé d’effectuer des rééquilibrages annuels pour maintenir le niveau de risque choisi.

Plus de 12 ans

Objectif : rechercher la croissance.
Allocation indicative : 60 à 90 % d’actions avec des ETF larges et peu coûteux, et éventuellement une petite poche d’immobilier coté ou de SCPI.
Règle simple : plus l’horizon est long, plus la part actions peut être élevée, à condition d’accepter la volatilité.

Conseil : un profil prudent ne signifie pas forcément investir 100 % en fonds en euros. Même avec une faible part d’actions de qualité, la diversification reste un atout.

Taux marginal d’imposition (TMI)

TMI, le moteur du PER

La déduction des versements du revenu imposable rend le PER d’autant plus intéressant que votre TMI est élevé.

Exemples concrets

  • Vous versez 3 000 € avec TMI 11 % → économie d’impôt ≈ 330 €.
  • Vous versez 3 000 € avec TMI 30 % → économie d’impôt ≈ 900 €.
  • Vous versez 3 000 € avec TMI 41 % → économie d’impôt ≈ 1 230 €.

Quand ne pas déduire ?

Si vous êtes faiblement imposé (TMI 0–11 %), il peut être préférable de ne pas déduire vos versements. Vous profitez peu de l’avantage fiscal à l’entrée, mais vous bénéficierez d’une fiscalité beaucoup plus douce à la sortie sur le capital.

Adapter vos versements

Ajustez vos versements programmés en fonction de votre trésorerie. Privilégiez de petits versements réguliers et complétez par un versement de fin d’année pour optimiser l’utilisation de votre plafond fiscal, tout en gardant de la flexibilité.

Quels critères comparer pour bien choisir un PER ?

Pour choisir un PER pertinent, il faut comparer ce qui influence directement le rendement net et la qualité de l’expérience d’épargne : les frais, la diversité des supports et le mode de gestion. L’objectif est clair : maximiser le couple performance/coûts tout en conservant de la souplesse.

Les frais clés : entrée, versements, gestion UC, arbitrage, transfert, rente

Frais sur versement / d’entrée

Privilégiez les contrats qui ne prélèvent aucun frais à l’entrée. Même de faibles frais prélevés sur chaque versement finissent par réduire sensiblement la performance, surtout si vous alimentez votre PER régulièrement.

Frais de gestion sur unités de compte (UC)

Soyez attentif aux frais de gestion appliqués aux supports d’investissement. Des frais trop élevés rognent la rentabilité sur le long terme. Cherchez des contrats qui proposent une tarification claire, transparente et compétitive, en particulier sur les unités de compte.

Frais de gestion du fonds en euros

Ils sont inclus dans le rendement servi. Comparez les performances du fonds en euros sur plusieurs années pour juger de son attractivité réelle.

Frais d’arbitrage

Préférez les contrats permettant des arbitrages gratuits ou inclus, afin de rééquilibrer votre allocation sans surcoût.

Frais de transfert

La loi encadre ces frais, mais certains contrats vont plus loin et proposent des transferts facilités et peu coûteux. Cela permet de rester flexible si vous souhaitez changer de contrat.

Frais de rente

Si vous envisagez une sortie en rente viagère, analysez attentivement les conditions de conversion du capital, le mode de calcul de la rente et les éventuels frais appliqués sur les arrérages.

Les supports : fonds en euros, UC, ETF, immobilier, private equity

Fonds en euros

Rôle de sécurité et stabilité. Comparez la composition (obligations, immobilier, diversification) et les rendements sur plusieurs années.

UC actions/obligations

Recherchez une offre variée avec des ETF indiciels couvrant les grands marchés (Monde, Europe, US, obligations investment grade).

ETF (trackers)

Socle idéal pour une allocation performante et peu coûteuse. Vérifiez la présence d’ETF capitalisants pour optimiser la fiscalité.

Immobilier papier (SCPI, OPCI, SCI)

Permet de diversifier, mais attention aux frais d’entrée élevés, au manque de liquidité et à la volatilité des valeurs de part.

Private equity / non coté

Peut offrir un rendement supérieur, mais le risque et l’illiquidité sont élevés. À réserver à une petite part du portefeuille et uniquement dans des contrats de qualité.

Les modes de gestion : libre, pilotée à horizon, sous mandat

Gestion libre

Vous pilotez vos allocations et arbitrages. Idéal si vous avez du temps et des connaissances financières. Privilégiez un contrat avec des outils simples, des arbitrages instantanés et des alertes.

Gestion pilotée à horizon

L’allocation se sécurise automatiquement à l’approche de la retraite. Vérifiez :

  • la courbe de désensibilisation (progression de la baisse du risque),
  • les frais supplémentaires éventuels,
  • la qualité des supports (ETF peu chers de préférence).

Gestion sous mandat / profilée

Vous déléguez totalement la gestion à une équipe. Cette option peut être pertinente si la méthodologie est solide, le reporting transparent et le surcoût justifié.

Qualité du contrat : options et garanties

Options et fonctionnalités

  • Versements programmés modifiables facilement.
  • Arbitrages automatiques, sécurisation des plus-values, rééquilibrage périodique, stop-loss.
  • Sortie flexible : capital en une fois, fractionné ou mixte capital + rente, avec options de rente (réversible, cliquet, paliers).
  • Transferts entrants/sortants simples, délais encadrés et suivi en ligne.

Garanties

  • Garantie plancher décès (souvent en option) : comparez le coût et l’intérêt réel.
  • Tables de mortalité utilisées pour le calcul des rentes, taux technique appliqué et modalités de revalorisation.

Quelle est la fiscalité du PER à l’entrée et à la sortie ?

La fiscalité du PER repose sur un choix fait dès l’ouverture : déduire ou non vos versements. Ce choix conditionne l’imposition future, que vous sortiez en capital, en rente, ou en combinant les deux. La bonne stratégie dépend de votre TMI actuel et futur, de votre horizon de placement et de votre capacité d’épargne.

Déduction des versements : quand c’est intéressant (et quand ça ne l’est pas)

Principe

Vos versements volontaires peuvent être déduits de votre revenu imposable, dans la limite de votre plafond d’épargne retraite (plafond annuel + reports des 3 années précédentes + éventuel plafond du conjoint).
Vous pouvez également renoncer à la déduction : une option intéressante si vous êtes peu imposé(e).

Quand déduire ?

  • Si votre TMI actuel est élevé (30 %, 41 % ou 45 %) et que vous anticipez un TMI plus bas à la retraite.
  • Si vous percevez un revenu exceptionnel (prime, intéressement, bonus) et souhaitez lisser l’impôt.

Quand ne pas déduire ?

  • Si votre TMI est faible (0–11 %), l’économie immédiate est trop limitée : mieux vaut souvent ne pas déduire pour bénéficier d’une sortie plus douce fiscalement.
  • Si vous prévoyez une sortie majoritairement en capital, la non-déduction permet de récupérer ce capital net d’impôt (seuls les gains restent taxés).

Exemple

  • Versement de 3 000 € avec TMI 30 % → 900 € d’impôt économisés cette année.
  • Versement de 3 000 € sans déduction → pas d’économie immédiate, mais le capital est non imposé à la sortie.

Sortie en capital vs rente : barèmes, abattements et PFU

Ces règles concernent la sortie à la retraite des versements volontaires (hors cas de déblocage anticipé).

Si vous avez DÉDUIT à l’entrée

  • Sortie en capital
    • Capital correspondant à vos versements : imposé au barème progressif de l’IR (selon votre TMI).
    • Gains (intérêts, plus-values) : imposés au PFU 12,8 % + prélèvements sociaux 17,2 % (soit 30 % au total), sauf option pour le barème.
  • Sortie en rente viagère
    • Rente imposée comme une pension de retraite : barème de l’IR avec abattement de 10 % (plafonné) + prélèvements sociaux applicables aux pensions.

Si vous N’AVEZ PAS DÉDUIT à l’entrée

  • Sortie en capital
    • Capital correspondant à vos versements : exonéré d’impôt sur le revenu.
    • Gains : soumis au PFU 12,8 % + prélèvements sociaux 17,2 % (ou option barème).
  • Sortie en rente viagère
    • La rente est considérée comme une rente viagère à titre onéreux. Seule une fraction de la rente est imposable selon votre âge lors du premier versement
    •  Cette fraction imposable est également soumise aux prélèvements sociaux de 17,2 %.

Conseil pratique : opter pour une sortie en capital fractionné, c’est-à-dire étaler vos retraits sur plusieurs années, permet de lisser la fiscalité et de rester dans des tranches basses de l’impôt sur le revenu.

Plus d’information : Fiscalité du Plan d’épargne retraite (PER) : comment sont imposés vos versements et retraits ?

Quelles erreurs fréquentes éviter quand on choisit un PER ?

Ne regarder que la réduction d’impôt

Pourquoi c’est une erreur

La déduction est un outil, pas une finalité. Se concentrer uniquement dessus peut amener à :

  • Sur-épargner dans le PER au détriment de l’épargne de précaution, indispensable à garder hors PER.
  • Oublier les règles de sortie : capital et rente sont imposés différemment selon que vous avez déduit ou non vos versements.
  • Mal anticiper le timing fiscal : si votre TMI à la retraite n’est pas significativement plus bas que votre TMI actuel, l’avantage fiscal s’amenuise.

Bon réflexe

  • Utiliser la déduction uniquement si votre TMI actuel est bien supérieur à votre TMI futur.
  • Envisager la non-déduction si votre TMI est faible, pour sortir le capital net d’impôt demain.

Sous-estimer les frais et la qualité des supports

L’impact des frais

Sur 20 à 30 ans, un écart de seulement 1 % de frais annuels peut réduire votre capital final d’environ 21 % (hypothèse 5 % brut/an).

Points à surveiller

  • Frais : frais d’entrée, arbitrages, transfert sans pénalité après quelques années, frais de rente clairs.
  • Supports : présence d’ETF larges et peu coûteux, fonds en euros solide, immobilier à petite dose (SCPI/OPCI/SCI), éviter les fonds multi-couches.
  • Gestion à horizon : vérifier qu’elle repose sur des ETF et qu’elle n’intègre pas de sur-frais cachés.

Choisir par habitude (banque) plutôt que par comparatif objectif

Pourquoi éviter le réflexe banque

Choisir son PER directement dans sa banque par habitude revient souvent plus cher et limite le choix de supports disponibles.

A faire :

  • Comparer au moins 3 à 5 contrats selon : frais, variété d’ETF, qualité du fonds en euros, options de sortie, ergonomie de l’interface (arbitrages en quelques clics, application fiable), qualité du service client.
  • Tester le contrat avec un petit versement pour évaluer la clarté des documents, la réactivité et les délais de traitement.
  • Ne pas hésiter à transférer un ancien PER, PERP ou Madelin vers un contrat plus compétitif si les frais ou l’offre de supports sont défavorables.

En résumé, le Plan d’épargne retraite est un outil efficace pour préparer des revenus complémentaires à la retraite, à condition de bien l’adapter à son profil. Prendre en compte son horizon d’investissement, son niveau d’imposition, les frais, la qualité des supports et le mode de gestion permet d’éviter les erreurs courantes et de tirer pleinement parti des avantages fiscaux et financiers du PER.

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Avant de souscrire un produit d’épargne retraite, il est important de connaître vos droits acquis dans les régimes de base et complémentaires afin de bâtir une stratégie adaptée à votre situation. Découvrez nos services :

FAQ sur le Plan d’épargne retraite (PER)

Le PER est une enveloppe d’épargne créée par la loi PACTE qui permet de se constituer des revenus complémentaires pour la retraite. Il peut être alimenté par des versements volontaires, des transferts ou de l’épargne salariale, et la sortie s’effectue en capital, en rente ou en combinant les deux.

Tout le monde peut souscrire un PER : salariés, indépendants, professions libérales, demandeurs d’emploi ou même étudiants majeurs. C’est un produit ouvert à tous, mais ses avantages fiscaux dépendent surtout du niveau d’imposition.

Les points essentiels à analyser sont les frais, la diversité et la qualité des supports d’investissement, le mode de gestion (libre, pilotée ou sous mandat) ainsi que les options offertes par le contrat. Découvrez le détail dans notre paragraphe dédié : Quels critères comparer pour bien choisir un PER ?

Oui, les versements effectués sur un PER peuvent être déduits du revenu imposable dans la limite de votre plafond d’épargne retraite. Cet avantage est particulièrement intéressant pour les contribuables dont le taux marginal d’imposition est élevé. Pour aller plus loin, consultez notre article complet : Le plan d’épargne retraite (PER) : un bon plan pour réduire vos impôts et préparer votre retraite ?

En principe, l’épargne reste bloquée jusqu’au départ en retraite, mais la loi prévoit plusieurs cas de déblocage anticipé : achat de la résidence principale, invalidité, décès du conjoint, surendettement, expiration des droits au chômage ou liquidation judiciaire pour les indépendants. En savoir plus sur les cas de déblocage anticipé : Déblocage anticipé du Plan d’épargne retraite (PER) : les cas légaux et la fiscalité à connaître

Pas nécessairement. L’assurance-vie reste plus souple pour les projets à moyen terme grâce à sa liquidité, alors que le PER est plus avantageux pour optimiser l’impôt et préparer des revenus à la retraite. Dans de nombreux cas, les deux produits sont complémentaires.

Directeur associé

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